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Une semaine, un disque | Simon Dalmais – Before and After

Publié le 16 septembre 2014 par Generationnelles @generationnelle

Avant ou après? Simon Dalmais fait planer l’auditeur de l’album Before and After, comme un instant suspendu.

Qui est ce Simon Dalmais qui ose une double face pour son deuxième album? Le beau brun au regard sincère mais froid intrigue avec la pochette surréaliste de  » Before and After « . Un avant et un après… quoi au fait? Un passage à l’âge adulte peut-être, vestige d’un héritage international assez fort, exotique, ambitieux et réussi!

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Pourtant à la base, Simon Dalmais tente la petitesse dans « Tiny ». Petit mais pas rabougri pour autant. Car dans un instrumental mineur majoritairement au piano, le musicien expose les bases de son nouveau projet : très pop, influence limite années 60. Avec ce piano- voix de 3 minutes qu’aurait adoré un Mc Cartney prenant le pouvoir dans les Beatles ou un Elton John littéralement subjugué par Simon & Garfunkel ! Les voix en voici d’autres, plus graves mais identiques, qui se répondent dans un écho flippant et frénétique à la fois. Bel avant-goût d’un album entre folie musicale et instant d’un calme olympien.
Avec quasiment la même formule aux graves swinguants, « The Longest night «  expose une production parfaite qui a fait le succès des albums de Sébastien Tellier et sa soeur Camille. La famille, élément déclencheur du second disque du musicien un peu marqué par la réalisation de l’opus d’H. Bassam son père, et sa disparition.
Est-ce justement cela dont il est question dans « I don’t know why « , hymne quasiment Brit Pop ? Dans une phrase très internationale, le garçon ne fait que rentre hommage à ses idoles Neil Young ou Harry Nilsson : une composition assez compliquée mais si facile à écouter!

 » Soleil libre «  annonce enfin une arrivée en français en demi-teinte,  dans la lignée d’un William Sheller moderne ou un Alex Beaupain tourné vers l’international. Et des noms, il en vient beaucoup en tête surtout d’ outre atlantique car si Sinatra n’est pas là, Robert Wyatt peut-être… comme dans  » « Lord  » presque piano- bar de luxe au groove que sait rarement faire la variété américaine. L’Amérique est peut-être trop exiguë pour l’artiste français qui part alors à Kamakuka, dans un « Lost in Translation » expérimental comme un souvenir de ses tournées japonaises , en première partie de sa soeur. Famille un jour, famille toujours. Comme dans  » Along with my son « , morceau entre boeuf et morceau vintage de pop aux touches électro- tendance années 80, comme Florent Marchet soft.

Après les machines, retour au piano comme instrument de prédilection, pour le titre phare  » Before and after ». Son solo assez bouleversant langoureux et larmoyant est entrecoupé par les doux murmures et les cris stridents d’une Camille possédée. Une façon simple et pudique d’expliquer la sublimation de la tristesse en beauté, ses difficultés et son insistance. L’insistance est aussi de mise dans la calme mais entêtante  » Listen «  qui transforme Simon Dalmais en Chilly Gonzales, gourou d’une secte tournée exclusivement vers la musique. Cette dernière est tellement changeante jamais immobile comme « The Promise «  qui  mue de titre très calme à presque tube de Queen. Pas son égal malgré quelques réminiscences dans une énergie jamais montrée mais toujours suggérée, avec subtilité. Sauter d’un genre à un autre ne fait pas peur à cet amoureux du classique qui a arrangé du blues. Car  » Somewhere I found you « , avec son air ballade en français conçu dans son Auvergne adorée, amène plutôt à Broadway dans le pays d’Oz , avec ses harmonies à la Beach Boys. « After «  mi- instrumental mi- choeurs clôt le voyage d’un jour à la manière d’un Elliott Smith qui épouse Debussy au Clair de Lune.

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Un album discret que les amoureux de la musique apprécieront. A coup sûr!


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