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Sur la soirée 'Chanson j'écris ton nom'

Publié le 19 septembre 2014 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Et les artistes de scène? Et bien ils ont du courage de continuer, par les temps qui courent. En fait, ils ont du courage mais ils ont aussi, quand même, un public, sinon ils ne continueraient pas de chanter. C'est tout à leur honneur. Je tire mon chapeau aux réseaux Facebook et Twitter, c'est aussi comme ça qu'on est au courant de concerts pas loin de chez soi. Je suis donc allé à la soirée "Chanson j'écris ton nom". Intrigué par le titre de la soirée. C'est un concept qui doit être reconduit l'année prochaine. Je pense que c'est bien parti. Pour un prix modique, on assiste à un concert qui condense plusieurs tours de chants miniatures (sauf pour la tête d'affiche). Cette année, dans l'ordre: Pascal Olivese (connaissais pas), Pascale Locquin (connaissais pas), Jann Halexander (connaissais un peu sur Twitter), Vincent Ahn (connaissais pas) Clémence Savelli (connaissais un peu sur Deezer, Facebook), Jean-Pierre Réginal (connaissais mal, et déjà je suis surpris de connaître son nom).

Jean-Pierre Réginal, avec sa quarantaine d'années de carrière au compteur était la tête d'affiche. Il a conclu la soirée mais son tour de chant était un peu long, répétitif, quelques très belles chansons (notamment "Les mots s'en vont") mais trop noyées dans la masse. Incontestablement du talent, de la présence, surtout de l'humilité comme très peu d'artistes en ont. Le concert dans l'ensemble était un peu long mais c'était la première édition, il en fallait pour tous les goûts: plusieurs artistes de différentes générations, de différents styles se suivent, se mélangent. On a même eu droit en prime à la fin à une montée sur scène de Michel Valette, le fondateur du cabaret La Colombe, invité par Jean-Pierre Réginal. Ne cherchez pas, ce cabaret n'existe plus mais il a permis de mettre en valeur Moustaki, Anne Sylvestre, Guy Béart, Jean Ferrat. Rien que ça, hein...

Le concert initialement prévu pour 20h00 a commencé à 20h20, les retardataires continuaient d'affluer, une petite cinquantaine de personnes dans une salle de dimension moyenne. Le public était plutôt bien réparti dans la salle. Le journaliste-chanteur Bertrand Ferrier avec son humour décalé présente la soirée. Puis c'est Pascal Olivese qui chante 6 chansons assez courtes. Ouvrir une soirée ce n'est pas facile mais il chauffe efficacement la salle, plus versée dans l'écoute, la retenue, que dans l'enthousiasme. Pascale Locquin lui succède, je n'ai pas accroché la voix mais bien apprécié la poésie de ses textes. Jann Halexander termine la première partie, l'artiste occupe bien la scène, debout, accompagné par une guitariste, et chose rare, chante sans micro - il a la voix qui porte - sauf au piano (pourquoi?) où on le sent plus bridé. Ses choristes en profitent à la fin du tour de chant pour lui fêter un "joyeux anniversaire" en faisant chanter le public. L'artiste, qui sourit difficilement, est un peu gauche, ce n'était manifestement pas prévu et s'éclipse "l'air de rien". 
Vient l'entracte, les gens qui parlent de la soirée en termes positifs, je me sens un peu isolé, je suis venu seul (ben oui, mes potes ne vont jamais aux concerts, sauf les gratuits et encore). Vincent Ahn ouvre la seconde partie, très mélancolique, au piano, suivi de Clémence Savelli, l'un des meilleurs moments de la soirée incontestablement. Le pianiste et la violoncelliste sont des musiciens hors-pairs, la chanteuse est une sorte de diva ahurissante, pleine de blessures, on comprend alors que parfois chanter n'est pas seulement jouer, chanter n'est pas simplement un métier, c'est une façon de vivre. La scène c'est terrible car elle met à nu, c'est dérangeant, impudique, ça secoue, le public lui-même se protège. Mais alors l'expérience commune artiste+public touche au sublime. Et pendant ce temps, le 'petit journal' s'intéresse aux petits mots malencontreux de tel ou tel politique, les émissions chanson n'existent presque plus et les sites people parlent, comme on me le faisait remarquer à juste titre, d'une chanteuse quand elle annule une tournée au lieu de parler de son disque (Alizée). Nous, public, nous avons clairement notre part de responsabilité. 

Le concert s'est terminé un peu tard, j'avoue, avec Jean-Pierre Réginal, mais ça valait la peine. Un samedi 13 septembre, en 2014 je ne suis pas allé au cinéma. Je ne suis pas allé au restaurant. Je ne suis pas resté chez moi regarder à la télé. Non je suis allé à l'Auguste Théâtre voir des chanteurs chanter. Et je ne le regrette pas. 


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