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Kundera brocarde l'insignifiance

Publié le 24 juin 2014 par Marcel & Simone @MarceletSimone
Kundera brocarde l'insignifiance

"Comment la retrouver la bonne humeur ?"

Le dernier roman de Milan Kundera, auteur si célèbre qu’on ne le présente plus, était très attendu. Il n’avait rien publié depuis L’Ignorance, il y a dix ans.

Les critiques s’affrontent, certains s’offusquent : dix ans pour une fable insignifiante ?

Ce dernier ouvrage n’est pas un roman, je l’accorde aux détracteurs. Accusons alors, plus volontiers, les éditeurs. Je le décrirai plutôt comme une ballade légère et drôle. Nous connaissions Kundera pour ses romans, ses essais et ses nouvelles. Aujourd’hui, il s’amuse et flirte avec tous les genres.

Vous pitcher le récit n’aurait aucune utilité, ce n’est pas l’histoire qui vous inviterait à le lire. L’auteur met en scène quatre personnages qui passent, se rencontrent et discutent au Jardin du Luxembourg. Ils échangent banalités, absurdités sur la vie et c’est un délice.

Des amis qui philosophent sur la mode du nombril à l’air, un Staline blagueur mais incompris de son entourage trop sérieux…. Milan Kundera, âgé de 85 ans, a de l’humour.

Quiproquo, mensonges tout semble léger et insignifiant pourtant l’auteur pèse ses mots et ses pensées. Rien n’y est de trop, tout vous invite à la réflexion.

Regarde-les ! Tu penses que, d’un coup, ils se sont mis à aimer Chagall ? Ils sont prêts à aller n’importe où, à faire n’importe quoi, seulement pour tuer le temps dont ils ne savent que faire

La fête de l’insignifiance est une ode délicate, un véritable pamphlet sur l’humour, organe perdu et essentiel à notre société. Si tout, ici, n’est qu’insignifiance alors autant en rire !

Vous ne retrouverez pas dans cet ouvrage, les personnages complexes et puissants de Kundera, ni une intrigue suivie. Ce livre se lit rapidement, il fait rire et semble léger pourtant dès la dernière page, on y revient, on le relit, on s'en délecte.

Bravo Milan!

Kundera brocarde l'insignifiance

L’insignifiance, mon ami, c’est l’essence de l’existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs.

Milan Kundera

La fête de l'insignifiance

Collection Blanche, Gallimard

Paru le 03 Avril 2014

144 Pages. 15,90 euros


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