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L’île aux papillons de Corina Bomann

Par Karine Simon @karine59630

Le 22 septembre 2014

Synopsis :

Juste avant de mourir, Emmely Woodhouse, descendante de la riche famille Tremayne, a laissé à sa petite nièce Diana plusieurs indices sur l’histoire de ses ancêtres, disséminés dans son manoir. Diana décide de découvrir pourquoi son arrière-arrière-grand-mère, Grace, a été déshéritée il y a plus d’un siècle. Une quête qui l’entraînera jusqu’au Sri Lanka, pour un voyage inoubliable.

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Les premières lignes :

Octobre. Il pleuvait quand la jeune femme arriva devant la vieille demeure patricienne. Le brouillard qui nimbait le parc ajoutait au spectacle désolant du saule pleureur dégoulinant de tristesse. Des feuilles mortes jonchaient les sentiers autrefois si soignés et parsemaient le gazon qui n’avait pas été tondu depuis une éternité.
Ignorant le reflet de son visage amaigri, l’étrangère scrutait l’intérieur de la maison à travers la vitre de la porte d’entrée. Elle semblait tendue. C’était la deuxième fois qu’elle sonnait sans succès, alors qu’elle entendait distinctement les allées et venues des habitants de la maison. Manifestement, l’activité fébrile qui régnait derrière cette porte les empêchait de venir l’ouvrir…

Mon avis :

Voilà longtemps que ce roman était dans ma PAL, et pourtant j’avais très envie de le lire, mais comme souvent, j’avais repoussé ma lecture, par manque de temps. J’ai enfin eu l’occasion de le lire, et quel bonheur. Cette lecture, je l’ai vraiment adorée, elle réunit tous les ingrédients que j’aime dans ce genre de roman, à savoir une saga familiale, un secret bien gardé durant des années, et une jolie histoire d’amour.

Je crois que ce type de livre reste vraiment mon genre préféré, nous sommes transportés à travers le temps et l’espace, nous y découvrons des personnages attachants, et nous nous laissons bercer par l’histoire, avides de découvrir ce fameux secret. Je dois dire qu’ici, je me suis assez vite doutée du mystère, mais ça ne m’a pas plus dérangée que cela, je n’avais après tout qu’un soupçon, et j’aurais tout aussi bien pu m’être trompé.

Au début du roman, nous sommes en 1945, en Angleterre, une jeune femme frappe à la porte du manoir de la famille Tremayne. Elle est en grande détresse, puisqu’elle est enceinte et elle demande refuge, elle détient une lettre, qui prouve qu’elle fait partie d’une branche de cette même famille. Son mari et sa mère sont morts dans un bombardement.

Puis très vite, nous nous retrouvons en 2004, à Berlin, nous faisons la connaissance de Diana, une jeune femme dynamique. Elle apprend très vite qu’elle doit retourner en Grande Bretagne au chevet de sa tante Amely, qui est mourante. Cette dernière lui avouera qu’il y a un secret de famille, quelque chose qu’elle ne lui a jamais avouer, et qu’elle aimerait que Diana le découvre. Diana va alors partir sur la trace de ses ancêtres. Ses recherches la mèneront jusqu’à Colombus, au Sri Lanka, et bien plus loin encore sur les anciennes terres de sa famille qui détenait une plantation de thé à la fin du XIXème siècle.

Les chapitres s’alterneront alors, entre les recherches de Diana à notre époque, et l’histoire de Victoria et Grace, deux soeurs, qui vont suivre leurs parents au Sri Lanka et donc quitter leur Grande Bretagne natale. En effet, leur oncle est décédé brusquement, et leur père se voit contraint de reprendre la plantation. Si ce voyage n’enchante guerre l’aînée (tout au moins au début), la plus jeune est enchantée. Il faut dire que ce sera un changement de vie radical.

« Dans les jardins de Cannelle, on peut voir comment on décolle l’écorce des arbres et comment on la met à sécher. Si nous y allons, nous pourrons peut-être en prendre un peu. Ton lait à la cannelle a dû te manquer, sur le bateau ?

Avec ce roman, nous voyageons dans un pays enchanteur, à la nature luxuriante. Nous y découvrons le processus de la culture du thé, mais aussi la vie dans les plantations de l’époque, l’esclavage. Mais c’est aussi, une culture et les croyances de tout un peuple qui s’ouvrent à nos yeux. Mais L’île aux papillons, c’est également une histoire d’amour compliquée, voir impossible, mais je ne vous en dirais pas d’avantage.

Autrefois, les souverains indiens étaient si sages qu’ils voulaient éviter toute perte de sang inutile pendant les batailles. Chaque adversaire envoyait un unique combattant de sa garde, et les deux hommes se battaient jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le prince dont le combattant avait péri devait s’avouer vaincu.

Arrivée sur les marches de la maison, elle sentit une douce chaleur l’envelopper. Après des heures passées sous une lumière artificielle, ses yeux mirent un certain temps à s’habituer à la lumière du jour. Elle embrassa avec gourmandise les couleurs vives qui l’entouraient et essaya d’imaginer ce que Grace avait dû ressentir quand elle quittait la maison armée d’une ombrelle pour aller se promener au soleil.

L’écriture de Corina Bomann est agréable et fluide. Les époques s’enchaînent sans difficulté de compréhension. Comme souvent dans ce genre de roman, ce sont les chapitres se déroulant à l’époque la plus ancienne qui m’ont le plus enthousiasmée. L’histoire de Diana n’est pas pour autant dénuée d’intérêt, mais je l’ai trouvé un peu plus longue.

En bref, L’île aux papillons est un roman envoûtant et dépaysant qui saura plaire aux amateurs de grandes saga familiales. Il se place dans la grande lignée des romans de Kate Morton ou Lauren Willig (Ashford Park). Pour ma part, je vais suivre les futures publications de Corina Bomann de très près, en effet L’Ile aux papillons est son premier livre traduit en français, mais elle est également l’auteure d’autres romans historiques et romans pour la jeunesse. J’espère que d’autres publications françaises suivront.

Ce roman est disponible aux Editions Charleston depuis le 26 mars 2014.


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