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L’adolescence au cinéma

Par La Nuit Du Blogueur @NuitduBlogueur

Clark, Klapisch, Gondry, Coppola, Korine, Ray, Pialat, Rohmer, Lumet, Loach, Kelly, Mallick, Godard, Truffaut, Dolan, Sattouf, Van Sant, Kechiche, Skolimowski, Pinoteau, Roddam, Craven, Anderson, Waters… pour ne citer qu’eux. Tous ont en commun une caractéristique, celle de s’être intéressés à la figure adolescente dans leur cinéma. Focus, ce mois-ci, sur l’âge de tous les excès : bienvenue dans l’âge bête au cinéma. 

La jeunesse, et plus précisément l’adolescence, soulève dans sa représentation la question de « la découverte ». Premier passage face à l’apprentissage de soi, nous voici entre la tendre enfance et l’âge adulte. Un âge où il est donc question d’expérimentations, de découvertes sexuelles, de recherches de modèles, de conflits/crises internes (familles, amis, relations humaines) et externes (premiers chemins dans le monde du travail, premières affirmations politiques). En bref, de périodes de crises marquées par la recherches de vérités

Les déclinaisons de l’adolescence, dans la vie courante & dans ses représentations 

L’évolution de l’instance familiale au cours du XXème siècle, avec l’apparition de la notion d’adolescent, va profondément changer le regard de la société sur cette période si particulière. Les années 1945-1970 correspondent à une période de forte croissance : les Trentes Glorieuses. Le pouvoir d’achat des ménages augmente et permet à tous de pouvoir accéder aux loisirs, et donc de se rendre au cinéma de façon plus régulière.

Les conséquences se font vite sentir : de nouveaux publics émergent (les jeunes se rendent plus au cinéma), et l’adolescence s’inscrit très vite comme une phase de la vie à part, beaucoup plus significative qu’auparavant. Avec plus de libertés, l’adolescence se manifeste donc comme une période de la vie entre la tendre enfance et l’âge adulte, avec de nouveaux enjeux, de nouveaux schémas d’évolution.

Cette modification sociologique va s’ensuivre sur les écrans et donner naissance à de nouvelles représentations de l’adolescence au cinéma. C’est à ce moment que naît véritablement le Teen Movie. Sous-genre américain qui prend forme en 1955 avec La Fureur de vivre de Nicholas Ray, donnant naissance à des icônes telles que James Dean, il connaît son expansion dans les années 1970-1980 dans le monde entier. 

Il est dès lors légitime de se poser la question suivante: comment est porté le regard sur la période et l’univers adolescent dans le cinéma moderne et contemporain ?

Si ce regard sur la période adolescente est propre à chaque réalisateur et donc très différent d’un film à l’autre, il est néanmoins possible d’établir une grille de lecture de ses représentations et de ses évolutions.

Les codes scénaristiques de sa représentation sont pour la plupart similaires : les conflits sont généralement familiaux, amoureux voire sexuels. Le héros, lui, incarne la figure du rebelle, ou à l’inverse, du timide (et depuis peu, du geek). On le retrouve souvent accompagné de l’acolyte meilleur ami, le brave, celui qui ne vous trahit jamais. Ou presque. Puis, bien sûr, le poids de l’autorité (parents, profs, patrons), qui est souvent responsable de la crise qu’affronte le personnage. Enfin, on retrouve bien sûr la copine et l’ennemi, qui vient briser les intentions de notre cher et pauvre protagoniste. 

Mais l’intérêt de traiter d’un tel sujet ce mois-ci, c’est aussi afin d’y voir son évolution dans le cinéma. L’année 2000 marque la révolution numérique, et touche incontestablement sa génération. Dès lors, ses influences se déplacent peu à peu dans le 7ème art, pour finir par complètement s’y intégrer (aussi bien sur l’exploitation que sur les sujets abordés, d’ailleurs). Il n’est donc plus possible aujourd’hui, de présenter l’adolescent comme c’était le cas dans les sixties, et de faire l’impasse sur l’impact d’internet et du numérique dans sa représentation. 

© Thomas Olland

© Thomas Olland

Hé oui : James Dean aurait pu organiser ses drive-battle via Facebook en créant des événements ; John Travolta aurait pu rencontrer, au départ, Newton-John, via Tinder dans Grease ; les jeunes drogués de Requiem for a Dream auraient pu lancer leur business sur le Darknet… Les histoires ne seraient vraisemblablement plus amenées de la même façon aujourd’hui.

Chez La Nuit du Blogueur, on vous a donc sélectionné, décomposé, ces films dont l’intérêt certain réside dans leur façon libre de montrer cette représentation. De quoi retomber en enfance.  

Thomas Olland


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