La révolution fiscale en marche ?

Bizarre, il semblerait que ce que l'on peut lire ici depuis plusieurs années commence à émerger lentement… mais résolument… Comme si tout le monde commençait à "entendre" ce que de nombreuses voies clament depuis des années. Ah oui, c'est vrai, il y a eu la crise de la finance dérégulée, tellement libéré du carcan des Etats qu'elle a bien faillit les entrainer dans sa chute. Depuis, tout est redevenu "normal" :  l'économie moribonde essaie de trouver du soutient auprès de l'Etat, qui n'arrive plus à faire rentrer l'impôt des sociétés transnationales ni celui des 1% les plus aisés (forts biens conseillés par les Helvètes, par exemple…) et est toujours obligés de se financer auprès de ceux qu'il a sauvé il y a 5 ans, à un taux plus élevé que celui que pratiquent les Banques Centrales auprès de ces même  établissement financiers…
Alors on commence à regarder à nouveau vers le haut… comment l'économie financière est-elle devenue maître du jeu et reléguer à ce point les politiques au rang de spectateur ?
Quelques bonnes pistes :
Une émission très bien faite, (même si les séquences visuelles parasitent un peu la compréhension des explications, nécessairement un peu compliqués) : "Déchiffrage" met en lumière et en débat les grands enjeux de l’économie avec les moyens du documentaire et la longue-vue du journal "Alternatives économiques". Aujourd'hui : y a-t-il vraiment trop d’impôts ? À quoi servent-ils ? En quoi sont-ils nécessaires dans une démocratie ? "Déchiffrage" s'entretient avec Thomas Piketty, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de l’impôt.
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Plus tôt, chez Taddeï, il ya eu ce morceau de bravoure de Etienne Chouard  : "La situation n'est pas catastrophique pour ceux qui financent les élus" !! un régal ! enfin un économiste  qui produit une séquence propre à faire du buzz ! Bel impact auprès des jeunes générations. Bravo !
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(Attention, vous allez être obligé de supporter la suffisance d'Attali, dans une de ces prestations les plus minables : irrespectueux, il coupe résolument la parole à Etienne Chouard à plusieurs reprises ! Il faut avouer qu'il s'était fait moucher par les autres en début d'émission, ce qu'il méritait assurément, mais qui a dù lui mettre "les abeilles"…  ).
Pour aller encore plus loin, vous voulez savoir comment les milieux financiers ont acquit le "droit" de créer de la monnaie et de la prêter ensuite aux Etats ? L'exemple avec la Réserve Fédérale :
Comment les banques ruinent les états
Continuer : une conférence des "économistes atterrés" présenté par Médiapart en 2011, c'est très complet et instructif.
et enfin pour finir, un petit mot d'Alain Touraine dans "La Tribune" :
Le capitalisme financier s'est imposé au capitalisme industriel. Il l'a gangrené et même anéanti. Il domine au point que les capitaux investis dans la spéculation légale ou dans le blanchiment d'argent frauduleux dépassent ceux dévolus à l'investissement industriel et à la production d'activités économiques concrètes. L'argent de la drogue représente 3 % du PIB mondial, le montant des capitaux abrités dans les paradis fiscaux est équivalent au PIB cumulé des États-Unis et du Japon. Tout cela contribue à innerver dans les consciences une logique marchande, pécuniaire, consumériste devenue dominante. La suprématie, ou plutôt la tyrannie du « fric » règne partout. Avec les dictatures « traditionnelles » militaires, visibles, cohabite désormais cette nouvelle forme de despotisme. Tout est pensé, évalué, structuré, conçu par rapport à l'argent. Y compris l'imagination, les perspectives, le sens. Et les formations politiques suivent le mouvement, se vidant d'elles-mêmes de toute alternative au diktat financier et au dogme matérialiste. Comment, dans ces conditions, aspirer à rêver, oser, se projeter, entreprendre ?
ça fait du bien quand c'est lâché…