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Hervé Gourdel, martyr d’un cancer islamiste mondialisé

Publié le 24 septembre 2014 par Sylvainrakotoarison

Que faire pour ne pas renouveler la cruauté ?
Sûrement pas négocier comme aux Accords de Munich.
Résister, mais comment ?

yartiGourdelHerve01Lorsque j’ai entendu la nouvelle de l’assassinat de l’alpiniste Hervé Gourdel, ce mercredi 24 septembre 2014 dans l’après-midi, la réaction, sans doute très commune, fut la profonde tristesse pour lui et ses proches, et la colère, contre ses tortionnaires islamistes.

Il y a un côté véritablement morbide à mettre sur la place publique la vidéo de sa mort. Les mots utilisés sont également morbides, "égorgé", "décapité", "exécuté"… il n’y a qu’un seul mot qui correspond à cet acte odieux : assassinat, "meurtre commis avec préméditation".

L’émotion n’est pas plus forte parce que la victime est française. Elle fut, en ce qui me concerne, la même lorsque j’ai appris l’assassinat des journalistes américains et britanniques, notamment le 22 août 2014. Ce n’est pas une question de nationalité, ni de profession… c’est une question d’humanité dans son ensemble.

Ce n’est pas anodin que ces ravisseurs sans cœur tuent leurs otages comme s’il s’agissait d’animaux en élevage. Les nazis avaient déjà su déshumaniser leurs victimes pour les tuer en masse en évacuant tout scrupule de conscience morale.

C’est complètement dément. Le monde est fou, pourrait-on entendre au café du commerce. Car les ravisseurs ne sont pas forcément des personnes (des humains ?) si éloignées de leurs victimes. Certains viennent même d’Europe, voire de France. Le retour de trois djihadistes français de Turquie le même jour, le terrible couac qui aurait dû faire sauter le Ministre de l’Intérieur s’ils avaient fui la justice, montre que le cancer se développe au sein même des sociétés qui en sont les cibles.
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Hervé Gourdel, totalement en dehors de ces considérations géopolitiques, n’avait la malchance que d’être français au moment où la France venait de décider d’intervenir contre ces terroristes islamistes qui se sont érigés en supposé État lors de la prise de Mossoul le 10 juin 2014.

Le groupe islamiste qui a réalisé cet acte de barbarie, "Jund al-Khilafa", avait donné un ultimatum de vingt-quatre heures au gouvernement français pour cesser les frappes aériennes en Irak. Laurent Fabius avait immédiatement déclaré que la France refuserait de céder au chantage. Se soumettre, cela ne ferait qu’accroître le nombre d’enlèvements et d’assassinats.

Ce n’est évidemment pas le gouvernement français mais bien les ravisseurs qui sont responsables de la mort sauvage d’Hervé Gourdel.

Dans le siècle précédent, des terrorismes pas moins horrifiants, issus de l’anarchisme, puis du nazisme, puis du communisme, avaient ensanglanté le monde, et en particulier la France.

Ce nouveau terrorisme, qui s’est principalement développé depuis les attentats du 11 septembre 2001 (mais qui existait déjà depuis plusieurs décennies), se base prétendument sur une religion, l’islam, ce qui rend plus difficile la lutte contre lui car il ne s’agit pas de combattre l’islam mais le terrorisme. D’ailleurs, de hautes autorités morales de l’islam ont déjà réprouvé ces comportements cruels (comme Azzeddine Gaci, le recteur de la mosquée de Villeurbanne), mais leur voix mériterait d’être amplifiée et mieux entendue par ceux qui, esprits plus faibles, sont prêts à entendre les appels à tuer.

Il serait urgent de se pencher sur les motivations profondes des personnes qui décident d’aller rejoindre ces groupes terroristes islamistes et de massacrer des innocents de manière à la fois aveugle et complètement contreproductive (s’il s’agit de faire avancer une idée ou une cause). Le chômage, la précarité, les pertes de repère ne peuvent pas être les seules explications. Conséquence extrême d’une société poussée aux confins du consumérisme matérialiste et du profit ?

Les démocraties ne doivent pas lâcher, elles doivent continuer à prôner les droits de l’homme partout dans le monde. Elles doivent le faire en respectant tous les peuples, en séparant le politique du religieux qui doit rester dans la sphère purement privée, pour donner à chacun la place qui l’épanouirait. C’était d’ailleurs un peu dans ce sens que le Président des États-Unis Barack Obama s’était exprimé, ce 24 septembre 2014, à l’Assemblée générale des Nations Unies.
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Hervé Gourdel avait 55 ans. Il était guide de haute montagne à Saint-Martin-Vésubie, dans le Mercantour et organisait des stages depuis une vingtaine d’années dans l’Atlas marocain. Il a été enlevé le 21 septembre 2014 au début d’une randonnée en Algérie qui devait durer dix jours ; il voulait ouvrir une nouvelle voie dans le massif du Djurdjura. Passionné par la montagne, il était par ailleurs un photographe chevronné qui complétait son amour des paysages et des rencontres en les immortalisant lors de ses voyages. Il était allé entre autres au Vietnam, au Népal et en Jordanie.
Condoléances à ses deux enfants, son épouse, ses parents, sa famille, à ses amis et à tous les citoyens qui se sont mobilisés, pendant ces trois jours, pour le soutenir.

Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (24 septembre 2014)
http://www.rakotoarison.eu

Pour aller plus loin :
Nouveau monde.
Le 11 septembre 2001.
Chaos vs complot.
François Hollande.
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http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/herve-gourdel-martyr-d-un-cancer-157209


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