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Critique Ciné : Si Je Reste, amours perdus

Publié le 26 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Si Je Reste // de R.J. Cutler. Avec Chloé Grace Moretz, Mireille Enos et Joshua Leonard.


Avant d’être un film, Si Je Reste est un roman de Gayle Forman, inconnu au bataillon. Adapté pour le cinéma par Shauna Cross (Bliss, Ce qui vous attend si vous attendez un enfant), on pouvait donc s’attendre à une ribambelle de bons sentiments et c’est plus ou moins ce que l’on nous sert. J’en ai un peu marre de ces mélodrames foireux qui, sans être totalement ratés, n’apporte rien de nouveau au genre. Si Je Reste nous raconte une histoire globale de deux points de vue différent. D’un côté celui de Mia qui est entre la vie et la mort, contemplant son monde et d’un autre côté celui de Mia en vie et nous racontant son histoire d’amour aussi touchante que peu originale. L’idée est donc assez intéressante mais l’on ne peut pas dire qu’elle se différencie de films du genre qui ont déjà exploité le même filon. Je pense par exemple à Awake (2007, avec Jessica Alba) ou encore d’autres films, notamment le très bon Veronika Decides to Die (avec Sarah Michelle Gellar). Mais voilà, ici cela manque cruellement de surprises et l’aventure amoureuse, bien que très mignonne, manque cruellement de renouvellement tout au long du film.

En un seul moment, tout peut changer. Mia, 17 ans, n'a aucun souvenir de l'accident : elle arrive uniquement à se rappeler avoir roulé le long de la route enneigée de l'Oregon avec sa famille. Puis, en un clin d'oeil, elle se retrouve observant son propre corps dévasté ... L'adolescente sera tiraillée entre l'envie de rejoindre ses parents dans l'au-delà et celle de se réveiller et de retrouver son petit ami et ses proches...

En effet, tout au long de Si Je Reste, on a l’impression de suivre encore et encore les mêmes problèmes de couple, les mêmes sujets de conversation (le dilemme de qui va bouger pour l’autre, des rêves de l’un et de l’autre, de comment cette relation peut évoluer dans une configuration différente, etc.). Il n’y a donc pas vraiment de surprises une fois que l’on a vu le premier tiers du film. Car le premier tiers est plutôt bon dans son ensemble, générant à la fois le pathos nécessaire sans trop en faire et une histoire amoureuse plutôt coquette qui ne cherche pas à faire de mal à qui que ce soit. Mais Si Je Reste tente aussi de se poser des questions sur l’aventure de cette jeune file et pourquoi devrait-elle se battre pour rester en vie. Cette question, posée par le titre du film, a déjà une réponse dès que l’on débute les flashbacks. Si c’est dommage ce n’est pas pour autant problématique. Bien au contraire, je trouve que le film tente de fonctionner de façon plutôt correcte là dessus. Le problème c’est qu’à défaut de renouvellement et donc avec les redondances qu’il y a, le téléspectateur, sans se sentir perdu, a l’impression que l’on vient de lui offrir une terrible farce bien pauvre.

Le souci c’est que R.J. Cutler (Nashville, American High) ne cherche pas à transformer ce qu’il a sous les yeux afin de nous éviter d’y voir un mélodrame ultra classique sans grandes surprises. Mais l’on sait très bien ce que l’on va chercher finalement quand on va regarder Si Je Reste. Je sais que j’aurais dû être plus prévenant et donc me dire que j’allais cruellement m’ennuyer durant toute la seconde partie du film. On ne peut pas dire que cela soit ce qui se fait de plus percutant et de plus palpitant dans toute cette historie et c’est même très dommage car cela s’en ressent là aussi sur le résultat final. La vraie surprise (même si c’en n’est pas vraiment une) c’est Chloé Grace Moretz que j’aime beaucoup mais dont la carrière a tendance à faire des choix plus que douteux. Elle devrait aller rejoindre un projet de série sur le câble américain, un truc mélodramatique mais bien écrit et soigné car après Carrie et d’autres films encore, sa carrière est clairement en train de faire un vrai plongeon alors que cette jeune fille est douée (et elle le prouve même dans Si Je Reste avec le peu de choses que son personnage lui laisse malheureusement jouer). Je pourrais aussi parler de la sous exploitation de Mireille Enos (The Killing) que j’admire également beaucoup mais il faudrait le dire pour tous les films dans lesquels elle joue ces derniers temps.

Note : 4/10. En bref, un mélodrame très classique dont le premier tiers est réussi et où l’ennuie s’installe rapidement par la suite.


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