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Traviata : Ermonela Jaho reine de l’Opéra Bastille

Publié le 01 octobre 2014 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
©  Jean-David & Anne-Laure  - Flickr

© Jean-David & Anne-Laure – Flickr

Oui, nous l’avons déjà vu il y a quelques mois, dans cette même mise en scène à l’Opéra Bastille. Mais quand on aime la Traviata, on ne compte pas.

Hier soir nous étions donc de retour à l’Opéra Bastille pour cette Traviata d’ouverture de saison 2014-2015 de l’Opéra national de Paris. La distribution est sensiblement différente de celle de la fin de saison 2013-2014.

Et on commence avec le directeur musical de cette production, l’atypique chef Dan Ettinger. Atypique parce qu’il a commencé sa formation musicale par le piano mais très vite ensuite, par le chant. A la tête des orchestres de Mannheim, Tokyo et d’Israel, c’est une carrière florissante que Dan Ettinger a eu la chance et le talent d’avoir. Un ancien chanteur lyrique à la baguette pour la Traviata à Bastille, nous étions déjà impatients avant d’y être.

Pour Violetta Valéry, c’est la très séduisante Ermonela Jaho qui prend les choses en mains. Dès la première représentation la presse a été unanime et il semble même que la soprano ait eu droit à une standing ovation. Carrière internationale, florilège de très grands rôles dans de très grandes salles, Ermonela Jaho semble être sur le papier la cantatrice idéale. Nous a-t-elle plus convaincu que Diane Damrau ?

Terminons avec le baryton Luca Salsi qui chantera le rôle de Giorgio Germont. Nous ne le connaissons pas il faut l’avouer. D’origine et de formation italienne, il a terminé la saison précédente dans les arènes de Vérone et semble être habitué du grand répertoire italien.

Dans la première partie Dan Ettinger nous séduit et ce, dès l’ouverture. Il se dégage du chef et de l’orchestre une énorme énergie. Nous sourions quand il marque le rythme de tout son corps tel un balancier humain. L’orchestre s’épanouit complètement sous la baguette du chef, à la fois puissant et qui insiste sur les effets dramatiques. La mise en scène de Benoît Jacquot nous semble un peu statiques mais par contre Ermonela Jaho y évolue avec une grâce et une aisance déconcertante. Quelle clareté ! Au moment du premier entracte on est impatient de continuer l’aventure.

Dans la seconde partie, la mise en scène se révèle. La double occupation du plateau (jardin d’un côté, escalier/salon de l’autre) nous amuse. Par contre si Ermonela Jaho, malgré une justesse parfois fragile, continue de beaucoup nous plaire (sa déclaration d’amour à Alfredo nous laisse frissonant de plaisir) Luca Salsi, en Giorgio Germont, ne nous convainc pas. Pas de réelle pertinence mais une très belle justesse.

Enfin dans la troisième partie on continue d’apprécier l’orchestre et Dan Ettinger. D’aucuns regretteront cet appui insistant sur les nuances mais qui nous nous plaît et nous paraît pertinent dans une oeuvre comme la Traviata. Quant à Ermonela Jaho elle est éblouissante. Scéniquement c’est une vraie tragédienne, vocalement elle prend parfois des couleurs de mezzo. Etourdissant !

Il y a quelques mois qu’en avions-nous pensé ?



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