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Les derniers jours - 8/10

Par Aelezig

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Un film de Alex et David Pastor (2013 - Espagne) avec Quim Gutierrez, Jose Coronado, Marta Etura

Viva España !

L'histoire : Barcelone. La planète est frappée par une mystérieuse épidémie. Les gens deviennent tous, les uns après les autres, agoraphobes : ils ne peuvent plus sortir de chez eux, sinon c'est la crise cardiaque. Bientôt c'est la panade totale, plus d'eau, plus d'électricité, plus de transports, les téléphones et la télé ne marchent plus, et l'on perce des trous dans les murs des sous-sol pour accéder au réseau du métro ou des égoûts et pouvoir se déplacer dans la ville. Bloqué depuis des semaines dans son bureau, avec ses collègues, avec lesquels il creuse un tunnel, Marc peut enfin emprunter les couloirs du métro ; il va pouvoir aller retrouver sa femme, à l'autre bout de la ville, en espérant qu'elle est toujours en vie. Il va devoir faire équipe avec son nouveau DRH, tout nouvellement arrivé dans l'entreprise pour procéder à un tas de licenciements juste avant le début de l'épidémie. Un sale type... mais il a un GPS qui fonctionne encore un peu.

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Mon avis : Ah qu'ils sont sympas, ces petits réalisateurs espagnols, qui nous font du thriller, du bon, original et bien filmé, à tour de bras ! Mais où ont-ils appris tout ça ? Leurs écoles de cinéma sont-elles meilleures que les nôtres ? Ont-ils une science cinématographique plus ouverte que la nôtre, figée sur la Nouvelle Vague ?

Toujours est-il que j'ai encore passé encore un excellent moment avec ce film d'anticipation qui raconte une apocalypse épidémique, encore, oui, mais ce virus-là est plutôt étonnant ; pas de zombies et de gore, mais des gens qui vivent calfeutrés dans les intérieurs, les souterrains, les stations de métro, dans la saleté qu'on imagine... claustrophobes s'abstenir ! Suspense (va-t-il retrouver Julia ?), interrogations (quel avenir pour ces gens ?), philosophie (faut-il encore mettre des enfants au monde sur cette planète de fous ? la réponse est...) et écolo-politique (comment nous débarrasser enfin de toute cette surconsommation qui détruit la terre ?)... J'ai adoré. Et l'image de Barcelone, envahie par la végétation... magique, magnifique, et un clin d'oeil à l'exubérance du saint patron local, Antoni Gaudi !

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Au début, les flash-backs déroutent un tout petit peu, vu que le passé "normal" est très récent. Rien n'a beaucoup changé au premier abord et les raccords sont intimement liés. Deux choses nous aident cependant : les barbes de ces messieurs (il n'y a plus de courant) et les rues vides. Donc très rapidement, on n'a absolument aucun souci.

La fin est un peu lyrique, un peu convenue... mais tellement jolie ! Et la scène de l'ours dans l'église un poil incongrue. Il aurait fallu nous montrer avant davantage d'animaux errants, échappés des zoos, où venus des campagnes chercher de la nourriture en ville, désormais facile d'accès. Ces petites maladresses n'ont toutefois pas gêné mon enthousiasme.

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Grosse surprise ce matin sur le net en constatant que les critiques ne sont pas terribles. Les plus inspirés restent quelque peu sarcastiques : "Sans budget hollywoodien, avec de bons interprètes et un talent narratif certain, les Pastor parviennent à nous impliquer dans cette randonnée au cœur de l’anarchie planétaire. Un « survival » efficace entaché par un dénouement cucul-la-praline New Age à ne pas mettre le nez dehors" (Paris Match). Et les contre sont carrément très durs : "Le rythme [est] indolent, les acteurs surexpressifs, le récit usant et abusant de facilités, jusqu'à son final tragique de "tartitude" (Première). Idem du côté des specteurs : on aime... ou on rigole !

Ben moi j'ai trouvé ça vachement bien. Na.


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