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Jeremie whistler│dur de dire

Publié le 16 octobre 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Jeune chanteur alsacien expatrié à Paris, Jeremie Whistler dissimule son réel patronyme sous un pseudonyme anglo-saxon pour des raisons évidentes : sa musique vient d’outre-manche. Tantôt douce, parfois forte, souvent torturée et un poil naïve, elle est dans la digne lignée des Anglais qui ont ralenti le rythme d’une pop dont les excédents devenaient étouffants : James Blake et Sohn en tête. Pourtant, on devine le long des quelques chansons qu’il offre dans son premier EP, Flakes, un fil d’ariane qui fleure bon l’hexagone, sans toutefois jamais réussir à saisir d’où nous arrive cette impression.

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Il y a (beaucoup) d’artistes à grande et belle voix qui nous fatiguent. N’énumérons pas leurs noms, mais précisons-le d’emblée : Jeremie Whistler n’est pas de ceux-là. Apparu sur les radars il y a à peine plus d’un an avec son incroyable Cold Heart, il sortira Flakes le 10 novembre; le moment idéal dans l’année pour se blottir sous un plaid en regardant la pluie tremper les pavés par dessus la rambarde du balcon, en écoutant Jeremie Whistler donc.

Entre electro-folk ambitieux et pop fragile, Flakes séduit dès les premières secondes : les douces notes de piano introduisent Hard To Tell à la perfection, soutiennent la voix à elles seules dans le premier quart de la chanson, et l’emmènent dans un territoire inattendu et hypnotique, aux frontières d’un dancefloor en transe. Hard To Tell, en effet c’est dur de dire où se place Jeremie sur l’échiquier musical dont les cases blanches sont une pop entre Sam Smith et Radiohead et dont les carrés noirs sont un électro à mi-chemin entre Sampha et The Shoes.

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Situé au milieu d’un triangle de Bermudes dont les points cardinaux seraient Björk, Sufjan Stevens et Black Atlass, Jeremie Whistler continue son chemin dans une tempête d’inspirations avec Holding On, incursion électro-pop au refrain imparable. Le morceau a d’ailleurs droit à deux remixes signés Tepr et Don Rimini, mais aucun des deux ne rend vraiment hommage à l’original, peinant à saisir son émotion et voulant l’emmener sur deux pistes de danse différentes (UK-house pour le premier, ghetto-tech pour le second) qui ne collent pas tout à fait à la voix du fascinant Jeremie.

Hollow, le titre le plus entêtant de l’EP, s’aventure sur des terrains plus américains, évoquant soudainement The Neighbourhood comme une évidence, avec ce r&b tout en rondeur. C’est sur Cold Heart que se clôt l’EP, par deux fois : une première fois avec l’originale, ces quatre minutes qui prennent aux tripes et dans lesquelles on sent une urgence rare; et une deuxième fois avec son remix ascendant electronica par S A Y C E T, le dernier des trois remixes de l’EP.

Flakes, c’est donc le cadeau automnal de Jeremie Whistler au monde entier. Pour patienter jusqu’au 17 novembre, on vous laisse sur Holding On, paru il y a quelques jours. Gageons que Whistler n’attendra pas longtemps pour souffler ses sonorités dans les tympans de tous les mélomanes alentours.

À retrouver dans vos oreilles, dans vos newsfeed, dans vos timelines et dans en concert : le 17 octobre dans le cadre de MaMA et le 3 novembre (à Paris).


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