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15: The Movie

Publié le 21 octobre 2014 par Olivier Walmacq

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Genre: drame, inclassable (interdit aux - 18/21 ans)
année: 2003
durée: 1h30

L'histoire: Cinq adolescents de Singapour sur la voie de la marginalisation errent dans les rues, déscolarisés, livrés à eux-mêmes. Sans complaisance, on suit leurs dérives dans le sexe, la drogue, la violence et la dérision.  

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, film choc aujourd'hui sur Naveton Cinéma ! Bon, ce n'est pas une première: le blog vous présente régulièrement de oeuvres étranges, trash, scandales et polémiques dans ses lignes. Mais là, 15: The Movie, réalisé par Royston Tan en 2003, a un statut très particulier.
En effet, le film a carrément écopé d'une interdiction aux moins de 21 ans. Oui, vous avez bien lu: pas une interdiction aux moins de 16 ans ni aux moins de 18 ans, mais 21 ans ! A l'origine, 15: The Movie est l'adaptation d'un court-métrage, tout simplement intitulé 15 et déjà réalisé par les soins de Royston Tan. Le court-métrage est présenté dans différents festivals et remporte un joli succès.

Mieux encore, 15 (donc le court-métrage) provoque déjà la polémique puisque le film nous présente le quotidien réel de cinq adolescents de Singapour. Avec 15: The Movie, Royston Tan reprend le même concept mais amplifie davantage son sujet avec une durée de 90 minutes de bobine.
Au moment de sa sortie dans son pays (donc Singapour, au cas où vous n'auriez pas suivi...), 15: The Movie fait l'effet d'une bombe. En l'occurrence, Royston Tan reprend toujours la même idée: le film s'attache à suivre le quotidien de cinq adolescents de Singapour. Nos héros ne sont donc pas des acteurs mais des finalement des ados qui jouent leur propre rôle.

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Attention, SPOILERS ! Cinq adolescents de Singapour sur la voie de la marginalisation errent dans les rues, déscolarisés, livrés à eux-mêmes. Sans complaisance, on suit leurs dérives dans le sexe, la drogue, la violence et la dérision. Visiblement, Royston Tan poursuivra les hostilités avec 4:30, 881 et 12 Lotus qui s'inscrivent dans la tonalité de 15: The Movie.
Reste à savoir si le film mérite ou non son interdiction aux moins de 21 ans. Que les choses soient claires: ne vous attendez pas (mais alors pas du tout) à voir un long-métrage dans le style des grands films gores et barbares de ces dernières années.

15: The Movie n'a strictement rien à voir avec la violence d'un Philosophy of a Knife ou de A Serbian Film par exemple. Alors comment expliquer l'interdiction aux moins de 21 ans ? Premièrement, le film est sorti à Singapour et donne une vision particulièrement sordide et subversive de la jeunesse de son pays. A priori, la censure locale n'a pas vraiment, du tout apprécié.
Pire encore, dans un premier temps, 15: The Movie est carrément interdit de projection dans les salles. Ensuite, Royston Tan suit le quotidien réel de cinq vrais adolescents (tous âgés de 15 ans d'où le titre du film) paumés dans la jungle urbaine de Singapour.

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Certes, 15: The Movie est bel et bien un film, mais le long-métrage se veut être aussi une sorte de documentaire qui soit le plus réaliste possible. Par conséquent, la violence de 15: The Movie ne réside pas vraiment dans sa forme mais surtout dans son fond et ses thématiques qu'il aborde de façon brutale et sans aucun tabou. En ce sens, Royston Tan pourrait s'apparenter à une sorte de Larry Clark dans son pays. Finalement, 15: The Movie n'est pas sans rappeler Kids, à la seule différence qu'il est beaucoup plus réussi. Mais le film est aussi déconcertant.
Tantôt réalisé comme un documentaire coup de poing, tantôt réalisé comme un clip, 15: The Movie se veut totalement surréaliste.

En même temps, pour Royston Tan, le fait qu'un pays puisse laisser cinq adolescents totalement livrés à eux-mêmes tient de l'absurdité totale. Cette même absurdité caractérise finalement la société singapourienne toute entière. Tel est le message du film.
Même les adultes et la police sont devenus aveugles au sort de ces adolescents qui tentent de s'en sortir dans cette jungle en proie aux voyous, aux gangs, aux règlements de compte, à la drogue, aux "shoots" à la colle, aux bastons régulières qui se déroulent dans les couloirs sordides d'une rame de métro et donc à la violence. En résulte un long-métrage totalement inclassable, "OFNI" et indéniablement polémique.

Note: ?


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