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Interview : la vie balinaise d’Audrey et Mathieu

Par Balisolo @balisolo

Vous aviez découvert Audrey et Mathieu en 2013 alors qu’ils venaient de reprendre un hôtel en location-gérance à Sanur, quittant leur vie confortable en France sur un coup de coeur avec leur petit garçon d’un an. Aujourd’hui, tout va bien pour eux et je vous propose de faire le point sur leur vie balinaise dans une interview passionnante !

Carte Sanur Sud de Bali Indonésie BalisoloComment va la vie à Sanur aujourd’hui ?

Audrey : Ça va très très bien ! Nous sommes très heureux ! Nous nous sommes rendus compte que la météo avait vraiment un impact sur le moral : beaucoup de soleil, une toute petite saison des pluies pour Sanur et ses environs cet hiver… et il y a surement aussi la joie de vivre communicative des Balinais qui nous entourent et qui déteint sur nous

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Bref, il y a 1 an, on se demandait si nous étions en train de faire une bêtise… Aujourd’hui, on sait que non !

Comment trouvez-vous la vie à Bali et, plus généralement, en Indonésie ?

A.  : D’une manière générale, la vie est plus simple ici : on se prend moins la tête ! Lorsqu’il y a un problème qui se présente, il faut le régler sans s’énerver (règle très importante !), il faut savoir être patient, parler, négocier… J’ai encore quelques progrès à faire, mais, Mathieu, d’un naturel calme et patient, se débrouille très bien aujourd’hui.

Mathieu : je ne sais pas si la vie est plus simple mais elle est beaucoup moins stressante. Les balinais ne conçoivent pas la vie de la même façon que nous, occidentaux. Leur mode de vie « court-termiste » et leur logique de raisonnement sont totalement différentes. On s’y habitue et on y prend goût. C’est tellement plus agréable de vivre sans stress. Je parle ici de la vie à Bali ; je ne sais pas s’il faut généraliser pour l’Indonésie.

Quelles sont les différences majeures d’avec la France ?

M. : Difficile à dire car tant de choses ! Par exemple, ici, il faut tout négocier : le prix des fruits, des bouteilles d’eau, des ordinateurs, les frais d’hospitalisation, les amendes avec la police… et même en cas d’accident de la route ou lors d’un litige avec un voisin. Car ici, pas d’assurance. Et bien souvent c’est « au blanc » de payer !

Avez-vous appris à parler Bahasa Indonesia ? Comment ? Quel est votre niveau aujourd’hui ?

A. : Oui, c’est essentiel pour s’intégrer et même pour dénouer les petits problèmes du quotidien. On a dû apprendre rapidement pour communiquer avec la nounou d’Alban qui ne parle pas un mot d’anglais. Mathieu a tout de même un niveau supérieur au mien du fait de la répartition des tâches qui s’est faite. Je m’occupe plus de l’hôtel et des clients, lui va gérer toutes les relations externes avec nos fournisseurs, en passant par le plombier, l’électricien, etc. Nous apprenons donc « sur le tas ». Aujourd’hui, on se débrouille plutôt bien… mais on ne pourrait pas, non plus, vous faire une dissertation sur « la situation politique du pays » ! C’est une langue très simple : pas de conjugaison, c’est assez « pauvre » en vocabulaire par rapport à notre français, ils ont emprunté des mots d’autres langues et les ont mis à leur sauce.

Mathieu : L’apprentissage de l’indonésien est indispensable car il nous permet d’être crédibles vis-à-vis des locaux. Cela enrichit également les échanges avec les balinais. Une véritable aventure humaine !

A quoi ressemble votre vie sociale aujourd’hui ?

Baliberty
A. : En fait, on a « récupéré » les meilleurs amis des anciens gérants : Alice et Renaud, un couple de français qui ont un centre de plongée sur Sanur : Baliberty. On les voit régulièrement, sauf en haute saison : tout le monde bosse ! Ensuite, nous avons bien sûr rencontrés quelques français (souvent très sympas), mais nous n’avons pas noué de plus grandes relations que ça… peut-être par manque d’envie de notre part je pense. On ne se l’explique pas mais nous sommes plus à la recherche de contacts avec les Indonésiens. Mathieu prend énormément plaisir à se promener dans la rue, le soir, avec Alban, devenu la star du quartier. Il s’arrête, parle avec les gens de choses plus ou moins superficielles, de la pluie et du beau temps, mais ça nous suffit, on adore ! On fait aussi de belles rencontres au quotidien, on s’attache à certains clients quelques fois, surtout lorsqu’ils restent longtemps à l’hôtel… On est assez proche de notre staff, de quelques-uns de nos chauffeurs-guides aussi.

Où sortez-vous quand vous en avez le temps ?

A. : Principalement sur Sanur. Mais ça reste très « soft » puisqu’on a Alban et qu’accessoirement, pour nous, il n’y a pas de WE, ni de jours fériés, ni de RTT 

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Prochainement, le frère de Mathieu va nous rendre visite. On risque de mettre la nounou un peu plus à contribution pour se faire quelques sorties sur Kuta/Legian… Mais bon, le lendemain, il faudra être debout à 7h !

Quels sont vos lieux préférés à Bali ?

A. : Travailler dans un hôtel demande énormément de présence, mais dès que l’on peut, on sort, et nous partons en scooter dans la campagne balinaise ! J’aime beaucoup Sidemen et ses paysages de rizières à tomber. Ensuite, nous avons eu un véritable coup de cœur pour Nusa Lembongan. Enfin… Nusa Ceningan pour être précis. Dès que l’on peut s’échapper une journée, on saute dans un fast-boat et 30 minutes plus tard, nous y sommes ! Un petit coin de paradis encore authentique. Nous avons eu l’occasion de découvrir Nusa Penida aussi. Nous souhaiterions y retourner après la haute saison car cela nous a surpris, dans le bon sens : très authentique, pas du tout touristique, de jolies plages…

map-of-lembongan

Qu’est-ce qui vous manque le plus par rapport à votre vie d’avant ?

A. : La famille et les amis bien sûr ! 2 mots : MERCI SKYPE.  Au quotidien, ça va, car nous avons tellement de français dans l’hôtel que ça masque le manque. Pour Noël, on avait peur d’avoir un gros coup de blues. Nous avions décidé de ne rien faire de spécial afin d’éviter cela. Finalement, les 28° ambiant et le grand soleil du 25/12 ne nous ont pas vraiment plongés dans l’ambiance du Noël français au coin de la cheminée. Nous avons donc fait un petit resto le 25/12 à midi sur la plage de Sanur, avec 2 clients très sympa. Pour le reste, pour moi, mis à part le fromage et le bon vin blanc, je ne vois pas !!

M. : Après la famille et les amis, je dirai vin rouge et saucisson sec !

A Bali, la France nous manque

Quel lien gardez-vous avec la France ?

TV5 Monde
A. : Déjà, il y a TV5 Monde !
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Que je regarde de moins en moins… toujours cette envie de « me couper »… Ensuite, pour les relations avec la famille, les amis, nous avons Skype et un groupe privé sur Facebook sur lequel j’essaie de mettre des nouvelles ou une petite photo tous les jours pour qu’ils soient au courant de tout ce qu’il se passe pour nous. Nous allons rentrer en France 15 jours cet hiver. On a hâte. Une petite appréhension pour ma part car les expatriés que nous avons rencontrés ici nous disent tous que, quand on rentre, ce n’est plus pareil… qu’on ne s’en est pas rendu compte, mais qu’on a changé, qu’on est différents, qu’on ne pense plus pareil et que, souvent, on est déçus… Malgré tout, je sais que lorsque nous retrouverons nos familles et nos amis, tout rentrera dans l’ordre, comme si nous avions toujours été là, et que nous passerons de bons moments, comme il y a 1 an.

Tout quitter pour travailler à Bali, était-ce le bon choix ?

A. : Ouiiiiiiiiiiiiii ! C’est sûr, on ne le regrettera pas. Pour la qualité de vie, pour les rencontres que nous faisons, pour tout ce que l’on apprend dans le cadre de notre nouveau travail… Ça restera, quoiqu’il arrive, une belle aventure.

Merci à vous deux pour ce témoignage, Balisolo et sa communauté vous souhaitent le meilleur ! 

Consultez la suite de cet interview du point de vue business juste ici

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