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Alors, le dernier album de Thom Yorke ?

Publié le 29 octobre 2014 par Le Limonadier @LeLimonadier
Lu.H

Alors, le dernier album de Thom Yorke ?

Lu.H
  •  29 octobre 2014
  •  Chroniques, Pop | Rock | Indies
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Mieux vaut tard que jamais. Fut un temps où l’on n’aurait pas attendu 24h pour vous dévoiler nos premières impressions sur un nouveau Thom Yorke, quitte à prendre sur notre sommeil. Oui mais voilà, on vieillit. Mais cette triste évidence a du bon : on a pris le temps d’écouter longuement, dans le calme et le recueillement, cet album sorti si soudainement. Surprise : on aime.

Passons vite sur le mode de distribution, largement détaillé et commenté ces dernières semaines. Passer par le célèbre peer-to-peer Bittorrent pour contourner les autoproclamés gardiens du temple (les plateformes de streaming, clairement dans son collimateur), c’est un choix motivé. Facile d’accès pour les habitués du téléchargement, sans doute moins pour le plus grand nombre. Yorke et les siens nous ont de toute façon habitué aux expériences de distribution parallèles comme autant de signes de défiance à l’égard de l’industrie musicale.
Depuis quelques années, on est moins – voire pas – surpris quand on découvre un album de Yorke ou de Radiohead c’est vrai. En gros, depuis le choc Kid A, tournant fondamental, on se familiarise vite à l’écoute de nouveaux morceaux de Yorke et sa bande.

On a bien remarqué que les guitares tendaient à se raréfier au fil des albums, que l’électro prenait le dessus. C’est encore plus vrai pour un Thom Yorke en solo. Les guitares, il s’en contrefout.

Ce qui retient ici l’attention, c’est le goût désormais assumé du leader de Radiohead pour les formats déstructurés, les nappes synthétiques, les petits craquements et les bleeps, bref tous les ingrédients d’une électro expérimentale, pour accompagner son falsetto si vaporeux et pourtant si facilement identifiable. La voix, d’ailleurs, habite nettement plus les morceaux de ce dernier album que sur le dernier Radiohead (sauf pour le bricolé There is No Ice (for my drink) ou Pink Section, étrange intro au Nose Grows Some final). L’atmosphère ultra ouatée (avec des synthés parfois fort sirupeux) de « Truth Ray » et plus encore, du déchirant « Nose Grows Some », sont quant à eux, dignes des plus beaux titres de Radiohead, dans ce registre mélancolique. Si triste, si morne, si beau !

Si on navigue dans un univers aujourd’hui familier, sans réelle expérimentation, ce Tomorrow’s Modern Boxes n’en reste pas moins un réel plaisir. Certes l’ensemble passe vite, trop vite (1/2h), mais la plupart des titres méritent une attention soutenue (écoute au casque vivement recommandée !), et révèlent le savoir faire encore bien vivace de ce songwriter hors pair.

A Brain in a Bottle pourrait facilement figurer sur « The King of Limbs » (2011), tant on repense à Lotus Flower. Quant à Guess Again, on l’imagine comme un écho au Down is the New Up (un des bijoux sur « In Rainbows », 2007). Le palpitant The Mother Lode est peut-être le titre qui sonne le plus « neuf » dans le registre de Yorke : un son two-step so british, essoré par la scène électro ces dernières années, mais qui, mêlé à la voix incomparable de Yorke, trouve miraculeusement, grâce à nos yeux (et surtout nos oreilles).

Un contenu sans réelle surprise, d’accord, mais que les aficionados pourront chérir sans peine, en attendant le nouveau Radiohead.

Alors, le dernier album de Thom Yorke ?
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Brain in a Bottle, Lotus Flower, Nose Grows Some, Radiohead, The King of Limbs, Thom Yorke, Tomorrow's Modern Boxes, Yorke-Godrich


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