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L’ostréiculture vent debout

Publié le 31 octobre 2014 par Blanchemanche
#hyperincinérateur #ostréiculteurs #mytiliculteurs

L’hyperincinérateur et le projet de champ d’élevage de moules à la Maleconche font monter au créneau l’actuel président du comité régional conchylicole et son prédécesseur. 

 L’ostréiculture vent debout

 L’ostréiculture vent debout

François Patsouris (à gauche) est remonté contre les opposants au projet de filières d’élevage de la Maleconche, et Gérald Viaud, vent debout contre le projet d’incinérateur d’Échillais. © Photo archives « so »
Publié le 31/10/2014 par
D'un côté, le projet de centre multifilières de traitement des déchets d'Échillais, que ses opposants affublent du doux sobriquet d'« hyperincinérateur ». De l'autre, le projet de création d'un champ de filière d'élevage d'huîtres et de moules en eau profonde à la Maleconche, dans l'île d'Oléron, qui est l'objet de vives attaques associatives et municipales.

Le lien qui réunit ces dossiers ? C'est le Comité régional conchylicole Poitou-Charentes, où le président en exercice Gérald Viaud, et son prédécesseur François Patsouris réagissent vigoureusement. Leur expression est le plaidoyer de défenseurs de la profession de conchyliculteur.
« L'incinérateur est absurde » 
Cap sur Échillais. Depuis un an, une vive polémique agite le projet sur lequel, en octobre dernier, le Conseil départemental de l'environnement émettait à la majorité un avis favorable. La santé publique est au cœur des échanges sur cette unité dont le four aura une capacité de 74 000 tonnes. « Stupéfait » d'apprendre « que le projet allait finalement être autorisé par les pouvoirs publics », Gérald Viaud replace l'incinérateur au cœur de son environnement : le marais de Charente, et, en aval, une embouchure qui constitue avec Arcachon le tout premier centre de captage d'huîtres naturelles en France. La Charente, ce fleuve nourricier des élevages du pertuis d'Antioche.
Durant tout l'été, ostréiculteurs et mytiliculteurs ont pris la parole lors de plusieurs manifestations pour dénoncer la dégradation environnementale du milieu marin en Charente-Maritime et, « curieusement, nous n'avons jamais été consultés sur ce projet », déplore-t-il. « Si nous n'avons pas réagi plus tôt, c'est parce que tellement de monde s'exprimait contre l'incinérateur que nous pensions qu'il ne se ferait pas. D'autant que nous en étions aussi restés aux déclarations de notre ministre de l'Environnement qui évoquait « une technologie dépassée. Les pouvoirs publics ont bel et bien fait fi des ostréiculteurs dans ce dossier absurde. »
La plus forte inquiétude des producteurs tient aux rejets induits. « Que l'on ne nous parle pas de filtres sur les cheminées. Cela me fait penser à l'époque où l'on nous garantissait de pouvoir boire l'eau traitée à la sortie des stations d'épuration. Je suis heureux aujourd'hui de ne pas l'avoir fait. » Gérald Viaud redoute les particules de métaux lourds, cadmium et mercure, la dioxine, aussi. Il reste sourd aux paroles des zélateurs de l'incinérateur, à propos de l'efficacité des nouvelles technologies d'incinération, et de l'absence d'impact sur l'environnement.
Plaidoyer pour la Maleconche 
Autre paysage, mais autre enjeu fort de l'économie conchylicole : la Maleconche. Aujourd'hui s'achève l'enquête publique sur le projet d'implantation d'un champ de 313 filières d'élevage d'huîtres et de moules. Ce projet cristallise la colère oléronnaise depuis près de quatre ans. Il en est à sa deuxième mouture et les associations de protection de l'environnement d'une part, et plusieurs élus insulaires d'autre part, ne font pas mystère de leur opposition.
En sa qualité d'ancien président du Comité régionale conchylicole Poitou-Charentes, François Patsouris vient d'écrire au commissaire enquêteur dans l'espoir de rééquilibrer les versions. Las « de la tournure prise par les événements et devant la multiplication des allégations mensongères ». L'ancien producteur explique que ce projet de filière d'élevage est justifié par un « constat alarmant : les meilleurs parcs sont touchés par la pollution sortant de la Charente, et par une mortalité importante des huîtres » Selon lui, les filières se conçoivent comme « des outils de développement nécessaires » d'une profession « inventive ». « Les associations se focalisent sur les filières, mais elles devraient penser circulation de l'eau dans le bassin. Or, je n'ai pas entendu parler des promesses de l'État d'enlever l'ancien embarcadère du bac, entre Bourcefranc et Ors, qui bouche le bassin avec les piles du pont d'Oléron. »
Aux associations hostiles au projet, « il dit que l'île d'Oléron ne vivra pas que du tourisme, et que l'on ne peut pas laisser les nouveaux arrivants mettre sous cloche les projets structurants du territoire, sous prétexte de garder leurs acquis immobiliers comme un tableau de maître ». Une observation est aussi formulée à destination des plaisanciers qui redoutent l'emprise du projet sur le pertuis et les contraintes posées à la navigation. François Patsouris soutient « que ces filières sont une chance pour les pêcheurs en mer, qui se feront plaisir comme ils le font près des parcs à huîtres ». L'ancien président se montre moins tendre pour ceux des élus qui « ont surfé sur la non-réalisation du projet pour se faire élire. Ils doivent avoir quelques difficultés à se raser. »

 


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