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Les indiens Mapuches, peuple premier, ont besoin de votre solidarité

Publié le 07 novembre 2014 par Micheltabanou
De l'Inde à la Palestine mon parcours de solidarité internationale passe par la question des Indiens Mapuches. Depuis plus d'un siècle, les Indiens Mapuches du Chili réclament la restitution de leurs terres et la fin de la répression dont ils font l'objet. A travers le Conseil de toutes les terres, ils réclament la reconnaissance du peuple mapuche, la démilitarisation de la région de l'Araucanie et les excuses publiques du gouvernement chilien pour les années de répression qu'ils ont subies. Qui sont les Mapuches? Les Mapuches vivent en Patagonie argentine et chilienne. Ils sont environ 300000 en Argentine et plus d'un milion au Chili ce qui constitue 10 % de la population actuelle du Chili. Aujourd'hui, la plupart des Mapuches vivent à Temuco, Santiago du Chili et le tiers vit dans les campagnes.   C'est le seul peuple originaire d'Amérique latine à avoir stoppé  l'expansion Inca sur son territoire, et le seul aussi qui n'a pas été vaincu par la colonisation espagnole, obligeant celle-ci à signer avec ses autorités traditionnelles des traités reconnaissant les territoires s'étendant, du sud du Bio Bio jusqu'à l'île de Chiloe, comme territoires autonomes Mapuches.   Bien avant la conquête espagnole, ils eurent à se défendre de l'invasion des Incas ; ils disent avec orgueil qu'ils furent le seul peuple capable de stopper l'expansion de leur empire. Avec l'arrivée des Espagnols, la résistance fut très dure. Celui qui passe pour être le conquérant du Chili, Pedro de Valdivia, fut tué par Lautaro, un jeune Mapuche. Santiago de Chile fut détruite deux fois par les Mapuches. Leurs actions de guerre typiques passaient pour les Argentins et les Chiliens pour des vols sauvages, alors que pour eux il s'agissait d'actions de revendication de leur droit territorial.   En 1641, les Espagnols n'arrivant pas à mettre en déroute ce peuple, signent un pacte, selon lequel tout le territoire au sud de la rivière Biobio (Chili) était aux Mapuches. Et cette situation perdura jusqu'à la fin du XIXe siècle.   En 1810, l'indépendance du Chili déclenche un formidable génocide qui fait passer la population mapuche de 1 800 000 à 360 000 personnes en 20 ans.Les Mapuches sont alors enfermés dans des réserves et "pacifiés", leurs terres spoliées, leur culture niée, leurs traditions et leur langue interdites.   De 1870 à 1880 les armées argentines lancèrent deux expéditions à caractère génocidaire  ( Conquête du désert ) et chilienne ( Pacification de l'Araucanie ), dont le bilan est de spoliée de leurs terres  les Mapuches et d'en exterminer près de 800000 d'entre eux. Le prolongement "naturel" de cette spoliation et cette extermination se concrétise par une répartition des terres Mapuches entre miliciens et propriétaires.   En 1973, le coup d'état militaire du général Pinochet frappe, de nouveau, durement les Mapuches dont bon nombre sont alors, torturés, fusillés ou portés disparus.   En 1989, la transition démocratique n'apporte aucune amélioration spécifique à la condition de vie des Mapuches, les multinationales et les riches latifundistes Chiliens, qui ont récupéré des milliers d'hectares sous Pinochet, continuent d'exploiter leurs terres spoliées et de les menacer dans leurs vies et dans leurs traditions. En 1992, les premiers soulèvements Mapuches ont lieu, depuis, et sans que les gouvernements successifs n'apportent aucune autre réponse qu'une répression féroce, ils continuent de lutter contre la déforestation, les mégas projets de centrales hydroélectriques, la contamination de leurs sols par des décharges sauvages, les discriminations économiques, sociales et raciales dont ils sont l'objet, au quotidien. L'arrivée de RICARDO LAGOS et les politiques mondiales du "tout sécuritaire", relèguent, aujourd'hui, les indiens Mapuches au rang de terroristes et ils sont à ce titre plus de deux cent chefs de communautés, autorités traditionnelles, mères de familles, étudiants, simple paysans, incarcérés, inculpés, torturés, ou assassinés, comme ce fut le cas d'Alex Lemun Saavedra en novembre 2002. Le peuple Mapuche est menacé de disparition et il a besoin dans ce Chili, si peu démocratique, de votre soutien et de la diffusion d'informations sur sa réelle situation, ne serait ce que pour démentir l'image idyllique que tente de faire passer le gouvernement Chilien au niveau international, et pour que cessent les violations perpétuelles des droits de l'homme dont il est l'objet à chaque instant.

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