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Photo trouvée #4

Publié le 11 novembre 2014 par Collectifaquatre

Où est le « monstrueux »?
En découvrant cette photographie, je me suis sentie obligée d’aller vers la comparaison avec l’image « Enfants à vendre » figurant dans l’article posté précédemment. Me voici face à deux images apparemment semblables, proches, ayant un discours similaire hormis les faits qu’elles ne soient pas issues de la même temporalité et qu’un détail colorimétrique les sépare. Elles ont toutes les deux ont un message clair, énoncé, écrit… Et, dans un premier temps, je peux envisager la similitude des situations « monstrueuses »; l’appel au secours et la détresse des protagonistes… et pourtant…

Dans le cas de la photographie « Enfants à vendre », construite en plans successifs, le spectateur est emmené, un plan après l’autre, vers le caractère monstrueux de la situation et ces différents indices présents dans l’image m’oblige à une certaine empathie.
Je n’en dirais pas autant avec la photographie « Please Help ».
Car finalement que dit cette image ? Prise frontalement elle délivre peu d’indices et devant elle le spectateur que je suis ne peut savoir de quelle situation il s’agit.
Je me trouve devant une lecture obligatoirement rapide, spectatrice d’une fillette assise sur une marche présentant un bout de carton. Mais rien ne m’indique sur le caractère « monstrueux » de la situation, rien ne me renseigne sur cet appel au secours et le hors-champ de la photographie, qui aurait pu m’éclairer un tant soit peu, m’est difficilement imaginable.

Dès lors tout est possible… Et si à première vue quelque chose s’est passé, je me refuse à tomber dans l’émotionnel, dans la sensiblerie devant ce vide d’information.
Photographiquement parlant, son manque de composition, de cadrage me tient à distance, et dans la logique de mon raisonnement, je me questionne sur l’honnêteté de cette photographie. Le texte ne semble pas être manuscrit, est-il possible alors que ça soit un montage? À quel moment ces deux mots ont-ils été inscrits? Avant ou après que le photographe a déclenché? Je commence à douter de l’authenticité de l’image. Je commence à me demander si l’enfant n’aurait pas été utilisée, mais à quel dessein ? Dans quel but ? Devant cette absence de renseignement, de signe, le caractère « monstrueux » se déplace et vient se poser vers le « faire ».

Où est le monstrueux ? Dans le sujet ? Dans l’évènement ? Dans l’acte photographique ?
Devant ce « trop » de questions, la photo devient « sujette à caution ». Je me sens alors dès cet instant frustrée, bernée, même si je sais que rien en photographie ne nous met à l’abri d’une composition « fictionnelle », d’une désinformation.

Il reste que cette photo aurait pu aussi avoir été prise dans le cadre d’un « projet » artistique, être issue d’un concept mais j’ose en douter, elle ne semble pas faire « oeuvre ».

A ce stade, étant donné la faiblesse de l’image et son manque d’attribut journalistique, je suis tentée de ne pas m’y attarder, de l’oublier. Et puis, culpabilisant peut-être de passer à côté d’une information, sinon importante, du moins utile, j’ai été tentée d’aller voir plus loin, d’aller chercher sur la toile d’où provient cette photo trouvée par Françoise.

Je ne vous dirai rien du résultat. La suite est ci-dessous, à vous de décider de cliquer ou pas… si la photographie présentée vous en a donné envie ou pas…

Ici : http://www.medias-presse.info/des-pedophiles-ont-pu-agir-en-toute-impunite-durant-16-ans-parce-que-la-police-britannique-ne-voulait-pas-paraitre-raciste/14525

Anne Karthaus

Photo trouvée de Françoise Laury


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