BURQA! Le livre islamophobe pour enfants disponible à la bibliothèque municipale de Dijon

Le livre « Burqa ! » de l’auteur italienne de bande-dessinées, Simona Bassano di Tufillo et de la journaliste afghane, paru en 2008 aux Edition de La Martinière refait parler de lui. Cet ouvrage de 24 illustrations montre 24 moqueries de la femme voilée qui porte le voile intégral. Le contexte français est différent de celui d’Afghanistan. Interdit dans l’espace public en France depuis la loi du 11 octobre 2010, suite à de nombreux amalgames, polémiques et récupérations politiques, le voile intégral était bien l’arbre qui cachait la forêt. Environ 367 femmes portaient la burqa selon une note du renseignement intérieur alors que la sous-direction parlait de 2 000 cas. Quoiqu’il en soit, cela était marginal, un épiphénomène, et les femmes vues dans les différents médias le portaient par choix, beaucoup étaient converties à l’islam. Mais ce débat politique, non prioritaire, a généré une haine du musulman et de la femme portant le foulard. Les amalgames sont désormais monnaie-courantes. Et c’est dans ce contexte que le livre « Burqa ! » ne délivre pas en France le même message qu’en Afghanistan. C’est pour cette raison que nous retrouvons des billets sur l’ouvrage pamphlet dans des sites de l’extrême-droite ou de l’ultra-droite comme des sites internet tel « riposte laïque ». Mais nous retrouvons l’ouvrage également dans des bibliothèques municipales françaises. « Burqa ! » a été retrouvé dans les bacs des livres « enfant » de la bibliothèque de Dijon. Parents et enfants peuvent ainsi se délecter devant un humour nauséabond qui va former les plus jeunes à l’intolérance de tout ce qui ressemblera à un voile et à l’islam. Et c’est bien ça le problème. A l’heure où certains parlementaires appellent à mieux faire comprendre le fait religieux à l’école pour éviter ainsi les discriminations, l’antisémitisme, la christianophobie et donc l’islamophobie, ce livre ne s’embarrasse pas des détails et risque ainsi de saboter ce qu’il reste du vivre ensemble dans notre société, ce vivre ensemble déjà bien mal en point.