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Critique Ciné : Un Illustre Inconnu, qui est-ce

Publié le 21 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Un Illustre Inconnu // De Matthieu Delaporte. Avec Mathieu Kassovitz, Marie-Josée Croze et Eric Caravaca.


Après l’excellent Le Prénom, Matthieu Delaporte est de retour avec un tout nouveau film complètement différent et surtout bien plus déprimant. Au premier abord, c’est une histoire étrange qui tourne autour d’une sorte de thriller familial sauf que forcément, rapidement le film tombe dans des longueurs qui le rende particulièrement pompeux et ennuyeux. Sans compter sur ce placement de produit incessant au début pour Gad Elmaleh qui en devient indigeste. Je pense que le principal problème de ce film c’est de ne pas avoir su trouver un équilibre juste entre le côté thriller et le côté dramatique. L’aspect dramatique qui va plonger Sébastien Nicolas dans sa quête d’une identité qui pourrait lui correspond manque de panache. On a l’impression que le film perd de son attrait petit à petit. La première demi-heure est rythmée, curieuse et surtout intelligente sauf que par la suite, plus le temps passe, et plus le téléspectateur ressent comme une légèrement envie de quitter plus ou moins le film qui semble ne plus raconter grand chose au spectateur mais simplement à lui-même. La réflexion de Matthieu Delaporte sur l’identité et ce qui pourrait nous donner envie de vivre celle de l’autre ce n’est pas bête mais le script est trop ambiguë et donc jamais vraiment clair.

Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour.

Car si c’est intéressant d’avoir des personnages et un script ambiguë au début du film, ce n’est plus vraiment intéressant par la suite. On se retrouve donc avec tout un tas de choses qui finalement n’ont pas de grand intérêt. Toute l’histoire de ce violoniste n’a rien de si fascinant que ça et plus l’on plonge notre héros dans la vie de personnage et plus on se rend compte que cela devient beaucoup trop mélodramatique et donc tout de suite moins intéressant. Car ce qui aurait été assez intelligent c’est de créer autour de ce personnage quelque chose de beaucoup plus étrange, de plus efficace en somme. J’aurais bien aimé que le réalisateur nous permette aussi de retrouver une ambiance confinée qui lui avait si bien réussie avec Le Prénom. Pas de la même façon mais confinée dans l’esprit du héros qui lui ne fonctionne pas aussi bien que l’on aurait pu l’attendre. C’est sans compter sur toutes les invraisemblances d’un scénario ambitieux mais qui n’a jamais vraiment la mesure de ses ambitions. On se retrouve donc avec un film qui finalement va dans tous les sens mais ne trouve jamais vraiment d’intérêt à aller dans tel ou tel sens.

Peut-être que Matthieu Delaporte avait une bonne idée de base mais qu’il n’a jamais vraiment su comment la développer. Et je crois que c’est le plus gros problème de Un Illustre Inconnu. Plus le temps passe et plus l’on se rend compte que finalement, derrière cette fascinante histoire qui me donnait clairement envie de voir ce film se cache quelque chose de beaucoup trop rasoir. Matthieu Kassovitz (Une Vie Sauvage) est donc la seule personne qu’il faut saluer dans Un Illustre Inconnu. Il est excellent dans le rôle de ce caméléon schizophrène. C’est la seconde fois que je vois cet acteur au cinéma cette année et la seconde fois qu’il parvient à me surprendre dans le bon sens. Comme quoi, on peut être un acteur un peu imbu de sa personne et être bon face caméra. Quoi qu’il en soit, je reste déçu de tout le reste car si Matthieu Kassovitz est très bon, le reste laisse vraiment à désirer alors qu’au fond c’était clairement un sujet avec énormément de potentiel qui est plus ou moins mal exploité en grande partie à cause du fait que l’on s’attarde sur une identité qui n’est pas aussi intéressante que l’on aurait pu l’attendre, ou bien car j’aurais adoré voir plusieurs identités tout au long du film. Mais non, rien.

Note : 4/10. En bref, un film intelligent mais doté de tellement de longueurs. Dommage.


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