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Archive – Axiom

Publié le 24 novembre 2014 par Sywebzine @Saturdays_Youth

Archive - Axiom

Axiom, donc. Celui là, on l’avait pas vu venir.

Il faut savoir qu’on n’a ici pas tout à fait affaire à un album à part entière, mais à une bande originale d’un court film, réalisé par le collectif NYSU et le réalisateur Jesus Hernandez, en relation avec Archive.

Alors posons les bases : le groupe a écrit sa musique d’après le film, on n’est donc pas dans le schéma classique du soundtrack où le réalisateur pioche ici et là des musiques susceptibles d’illustrer son image. Photographie et son se répondent subtilement dans ce film assez puissant d’une quarantaine de minutes. La musique d’Archive se superpose au son in, en est même parfois masquée, et la relation triangulaire entre image, son in et son off offre des moments d’une grande puissance.

On ajoute que ce projet n’est pas si étonnant de la part d’Archive, connaissant le goût du groupe pour les films en noir et blanc. Ceux-ci sont souvent utilisés en concert, comme ce fut notamment le cas sur la tournée de Controlling Crowds.

Pour dire un mot sur la musique isolément : sans avoir affaire à un chef d’œuvre, on a ici un Archive de très bon cru, et finalement assez classique, puisqu’on qu’on évolue entre les atmosphères lumineuses et héroïques de Lights, et les expérimentations torturées de Controlling Crowds. Même si on aurait pu se passer de Distorted Angels (interprétée par Pollard Berrier, le gentil attrape-minous du groupe) assez moyenne voire un peu mièvre, il y a quand même le Archive qui tape. Le Archive dépressif, celui qui balance, celui qui déchire et qui fait mal. Mais oui, c’est vrai, le groupe a déjà pondu des choses plus culcul, des titres comme I will fade, Whore ou encore Goodbye. Bref, ne nous acharnons pas sur Distorted Angels, mais c’est dommage car le premier titre d’un album, c’est quand même important.

Si l’on n’a pas stoppé la lecture à l’écoute de Distorted Angels, on poursuit avec Axiom, et après quatre minutes de montée en puissance sur fond de cloches samplées, la magie opère. Les cloches se fondent entre elles, des claviers mélodiques apparaissent, et  c’est un gros coup de poing dans la gueule : putain, Archive !

Une ambiance à point pour l’entrée en scène de Dave Pen, connu pour ses interprétations scéniques intenses. Le charisme de cet homme opère une nouvelle fois sur Baptism, peut-être le meilleur morceau du disque, à travers son chant torturé et ses cris. Un titre d’une grande puissance émotionnelle qui n’aurait pas dépareillé sur You all look the same to me, troisième album d’Archive et grand classique du groupe. Une ambiance bien trente-sixième dessous, qui se réverbère sur le titre suivant, Transmission Data Terminate.

D’une certaine manière, ce disque est un seul long morceau progressif, les titres s’enchaînent sans pause, et sans passage du coq à l’âne, parfois au prix d’une certaine lancinance, comme sur The Noise of Flames Crashing.

Shiver est un morceau de clôture assez classique pour un album d’Archive, il aurait pu clôturer Noise, Lights, Controlling Crowds, ou With us until you’re dead, preuve que si le talent ne faiblit pas, ce groupe reste dans ses sentiers de prédilection. Rarement au détriment de la qualité musicale, mais certainement à celui de la surprise. On verra si le prochain album, Restriction, prévu pour janvier 2015 confirme cette impression. Restait la bonne idée de faire revenir ces cloches triturées de partout et les superbes claviers d’Axiom, pour un ultime titre instrumental sobrement intitulé Axiom (Reprise), afin de fermer définitivement les portes du cinéma.

Même si elle est de qualité, il est dommage de n’écouter que la musique sans le film. Mais même si ce dernier est loin de jouer le rôle de cache-misère, il est vrai que cet album ne surprend pas. C’est du Archive, teneur en fruit 100%. Ceux qui aiment déjà Archive n’ont a priori pas de raison de détester Axiom, ils peuvent même parfaitement l’adorer. Les nombreuses personnes qui croient en revanche qu’il ne s’agirait que d’un groupe progressif prétentieux et chiant auront arrêté au premier titre. Et même si on comprend ce choix, on ne peut que les plaindre de se tromper ainsi.


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