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GÉNÉTIQUE et ÉVOLUTION: Quand l'hérédité justifie l'infidélité chez la Femme – Evolution and Human Behavior

Publié le 24 novembre 2014 par Santelog @santelog

Finalement, chez la femme la reproduction trouve ses principales limites avec les périodes de fécondité. Alors pourquoi, du point de vue évolutif, une propension, chez certaines femmes, à l’infidélité ? Cette très sérieuse analyse génétique, sur plusieurs milliers de frères et sœurs, livre, dans la revue Evolution and Human Behavior, quelques éléments de réponse, surprenants, qui vont plutôt dans le sens d’une héritabilité (génétique) de l’infidélité.

Comme d’autres espèces socialement monogames, il arrive que les humains s’engagent dans des relations sexuelles avec un autre partenaire que le compagnon de vie. Chez les mâles ou les hommes- écrit l’auteur- cette propension à l’adultère peut s’expliquer clairement par la perspective d’une stratégie d’adaptation en terme d’opportunités de reproduction. Mais chez les femmes –écrit toujours l’auteur- chez qui la fertilité est limitée plus par la période de fécondité que par le nombre de partenaires, l’avantage de l’adultère est moins évident… Les explications tenant à l’évolution tiennent plus à la recherche d’avantages génétiques pour la future progéniture. Les explications hors évolution vont plutôt mettre en avant la prédisposition à sélectionner un partenaire qui nous ressemble.

Pour mieux comprendre l’ »adultère  » chez la Femme, le Dr Brendan Zietsch, chercheur en sociologie à l’Université de Queensland, a analysé les données génétiques de 7.378 jumeaux, hommes et femmes, âgés de 18 à 49 ans, engagés dans une relation durable et regardé précisément, prenant en compte de précédentes études, l’influence de 2 gènes, le gène récepteur de l’ocytocine (OXTR) et le gène récepteur V1A de l’arginine vasopressine (AVPR1A), un gène déjà connu pour influer sur le comportement social.

L’analyse constate,

·   que le gène AVPRIA pourrait être responsable chez la femme d’une propension à rechercher d’autres partenaires en dehors du couple, ce qu’on peut résumer comme une tendance à l’infidélité,

·   ce n’est pas le cas chez les hommes,

·   quant au gène OXTR, il ne semble pas influer sur la fidélité/infidélité, ni chez la Femme, ni chez l’Homme.

Quoiqu’il en soit, la modélisation génétique montre,

·   une certaine «  héritabilité  » de l’infidélité. Ces variations génétiques pourraient jouer à concurrence de de 62% chez les hommes et 40% chez les femmes de cette propension à l’infidélité (ou de la variabilité entre les différents comportements de fidélité/infidélité).

·   L’absence de similitude entre les Hommes et les Femmes -ou une corrélation proche de zéro- entre les variables génétiques pouvant expliquer la propension à l’adultère. Ici l’étude le démontre sur 697 paires frère-sœur.

·   Et enfin, la présence de ce «  gène de l’infidélité  », une variante de AVPRIA chez les femmes. L’auteur conclut que l’identification de cette prédisposition génétique peut contribuer à mieux expliquer ce comportement chez les Femmes-au-delà de la limite de leurs périodes de fécondité.

Source: Evolution and Human Behavior (In Press) Genetic analysis of human extrapair mating: Heritability, between-sex correlation, and receptor genes for vasopressin and oxytocin

GÉNÉTIQUE et ÉVOLUTION: Quand l'hérédité justifie l'infidélité chez la Femme  – Evolution and Human Behavior
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