Magazine Cinéma

The best offer: un thriller romantique et machiavélique

Par Filou49 @blog_bazart
25 novembre 2014

 best offer  Je vouerai toute ma vie une reconnaissance infinie au metteur en scène italien Giuseppe Tornatore d'avoir réalisé un de mes chefs d'oeuvre de jeunesse, à savoir "Cinema Paradiso", ce film vu au cinéma à 13 ans, à qui je dois sans doute une de mes plus grandes émotions de cinéphile naissant (ah, que cette scène où le petit Toto souffle à l'oreille de Noiret devenu aveugle ce qu'il ne voit plus sur l'écran de cinéma ait pu me faire chialer!). Un tel lyrisme, un tel souffle, une telle façon de raconter les histoires étaient tellement rares et ne pouvaient que faire espérer aux cinéphiles de tous bords que Tornatore prenne la relève des grands metteurs en scène italien d'Ettore Scola à Visconti.

Hélas, depuis ce film qui date quand même de plus de 25 ans,  le cinéaste italien n'aura fait que décevoir les attentes placées en lui, malgré quelques beaux films comme " Ils vont tous bien" ou  "Marchand de rêves", quand même, reconnaissons le,  un cran bien en dessous de "Cinéma Paradiso", sans parler du reste  vraiment souvent faiblard ("Une pure formalité" avec Depardieu et Polanski ou "Milena" avec LA Belluci, au demeurant pas souvent dans les bons coups). The best offer: un thriller romantique et machiavéliqueBref, je n'espérais plus grand chose de ce cinéaste avant que la sortie en salles en avril dernier de "The Best Offer", accompagné de pas mal de bonnes critiques  (et d'un enthousiasme immense de ma mère qui n'aime pourtant plus grand chose au cinéma) n'éveille quelque peu mon intérêt. Malheureusement, malgré ce bel accueil, ce nouveau long métrage de Tornatore fut peu distribué en France, notamment sur Lyon, et disparu des affiches presque aussi vite qu'il n'arriva.

La sortie DVD du film (le 19 novembre dernier chez Sony Pictures) est donc un excellent moyen de se rattraper, et de se rendre compte que Tornatore n'a finalement rien perdu de son talent de raconteur d'histoires, même les moins crédibles sur le papier."The Best Offer" est  en effet un drame romantique filmé comme un thriller qui voit un vieux marchand d'art misanthrope et résigné qui voit son quotidien perturbé un jour par une mystérieuse jeune femme  qui le charge de s'occuper des biens de ses parents. Sauf que la jeune femme souffre d'un mal secret,  une souffrance qui va toucher énormément notre commisseur priseur, qui fera tout pour tenter de délivrer l'élue de son coeur du mal qui la ronge.

Au fil des rendez-vous, particulièrement incongrus (mais ne dévoilons pas tous les mystères de l'intrigue, l’adjudicateur va développer pour la jeune femme des sentiments à la fois inattendus et inconnus qui pourraient le perdre à tout jamais.

The best offer: un thriller romantique et machiavélique

Vous l'aurez compris avec ce récit, "The Best Offer" est avant tout une belle histoire d'amour, mais  doublée d'une  réflexion plutot maligne sur l'art et sur la difficulté des rapports humains, et ce n'est que dans la dernière demi heure avec un twist peut-être un peu prévisible mais qui reste efficace que le film vire en thriller  envoutant et  machiavélique, qui pourrait faire penser à des classiques du genre comme "Vertigo" d' Alfred Hitchcock. On pense aussi un peu àu "Hugo Cabret" de Scorsese notamment pour les scènes avec cet automate mystérieux que répare un énigmatique Robert qui pourrait être plus que le simple confident des tourments amoureux de notre marchand d'art.

Bien que se reposant sur un solide récit (avec quelques petits trous d'airs pas très génants d'ici de là), "The Best Offer" est avant tout une splendeur esthétique, baignant dans de splendides œuvres d'art, qui ont manifestement impressionné et inspiré le réalisateur italien et magnifiant les paysages d'Italie ou de Prague où va suivre le fil de l'intrigue et parfaitement  sublimé par le travail d’Ennio Morricone; fidèle compositeur de Tornatore.
Porté par d'excellents comédiens dont l'excellent Geoffrey Rush de retour au premier plan après Shine et Le Discours d'un roi, qui forme un délicieux couple avec la flamande Sylvia Hoeck (dans une prestation bien plus intéressante que dans The gang récemment chroniqué), ce "Best Offer" est incontestablement une belle réussite qui mérite un succès un peu plus important qu'en salles.

Bande-annonce : The Best Offer - (2) VO


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Filou49 15144 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines