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Debout-paye

Publié le 02 décembre 2014 par Lorraine De Chezlo
DEBOUT-PAYEde Gauz
Roman - 190 pages
Editions Le Nouvel Attila - août 2014
Ossiri, étudiant ivoirien arrivé en France sans papiers, va découvrir la vie peu rêvée des vigiles de magasins et supermarchés, à l'image du vieux Ferdinand: une situation qui peut durer. Une vie à surveiller sans être considéré, à protéger des établissements dont on est étranger.
De son expérience de vigile dans des enseignes qui voient défiler le gratin des touristes et la masse des femmes de la classe moyenne parisienne, au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-Elysées, l'auteur a dressé le parcours de deux personnages à son images, et il en a tiré une somme de réflexions et anecdotes.
J'ai aimé ces parcours romancés en regrettant qu'ils ne soient pas assez creusés.
Extrait :"Protect-75 vient d’obtenir de gros contrats de sécurité pour diverses enseignes commerciales de la région parisienne. Son besoin en main-d’œuvre est immense et urgent. Le bruit s’est très vite répandu dans la "communauté" africaine. Congolais, ivoiriens, maliens, guinéens, béninois, sénégalais, etc., l’œil exercé identifie facilement les nationalités par le seul style vestimentaire. La combinaison polo-Jean’s Levi’s 501 des Ivoiriens ; le blouson cuir noir trop grand des Maliens ; la chemise rayée fourrée près du ventre des Béninois et des Togolais ; les superbes mocassins toujours bien cirés des Camerounais ; les couleurs improbables des Congolais de Brazza et le style outrancier des Congolais de Stanley… Dans le doute, c’est l’oreille qui prend le relais car dans la bouche d’un Africain, les accents sont des marqueurs d’origine aussi fiable qu’un chromosome 21 en trop pour identifier le mongolisme ou une tumeur maligne pour diagnostiquer un cancer. Les Congolais modulent, les Camerounais chantonnent, les Sénégalais psalmodient, les Ivoiriens saccadent, les Béninois et les Togolais oscillent, les Maliens petit-négrisent…"

J'ai beaucoup apprécié les notes, au ton grinçant, tristement réaliste, drôle ou affligeant, mais j'ai moi aimé cet enchaînement sans lien, ces pensées et constatations retranscrites qui interrompaient le roman.Au final une lecture rapide, un écrit lumineux, tranché et utile, une construction pas assez aboutie à mon avis.

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