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« Nature » propose ses meilleures revues en open-access au public

Publié le 03 décembre 2014 par Leprocrastinateur @Le_procrastin
Nature

C: Nature

« Nature« , le plus célèbre des périodiques scientifiques proposera 49 de ses meilleures revues scientifiques telles que Nature Genetics, Nature Physics et Nature Medecine en open-access aux lecteurs, afin de faciliter le partage de la science et des connaissances des chercheurs à leurs pairs et au public.

C’est un grand pas pour la recherche et pour les connaissances scientifiques. Alors que Nature, actuellement considéré comme le meilleur périodique scientifique à la vue de son impact factor par les chercheurs et laboratoires, proposera d’ici quelques mois – années? – la lecture de tous les articles scientifiques publiés dans le journal, en Open-Access. Ce qui veut dire gratuitement. Cependant, le téléchargement, les copies et les impressions seront impossibles. Les partages des liens et l’utilisation des sources seront possibles pour les réseaux sociaux et les médias.

Le système reposerait sur une plateforme en libre accès appelée « READCUBE » et fonctionnerait à l’aide de PDF dont l’accès serait possible par des liens à partager. Les articles seraient annotés et disponible à la lecture seulement. Leur utilisation sera bien entendue payante. Mais Nature fait encore plus fort : pour les abonnés de la première heure, l’ensemble des revues seront disponibles, c’est à dire tous les articles scientifiques publiés depuis 1879 ! Pour les autres cependant, ils pourront remonter jusqu’à 1997, de quoi déjà faire pas mal de lecture. Et peut-être la chance pour un laboratoire de voir ressortir d’anciennes publications prometteuses mais laissées à l’abandon à l’époque, à cause du manque d’informations ou de connaissances ?

La raison d’un tel changement de situation ? Timo Hannay, directeur général de la division Macmillian (société mère de Nature) affirme que « Nous savons que les chercheurs partagent déjà le contenu, souvent dans des coins cachés de l’Internet« . Une démarche tout à fait louable quand on devine aisément la perte financière que pourrait engendrer ce nouvel engagement.

Aujourd’hui, les revenus des périodiques comme Nature ou Science reposent sur de multiples abonnements de la part des bibliothèques et des laboratoires. Il faut savoir que ces journaux profitent de leur popularité au sein de la communauté scientifique pour réaliser ce que nous appelons chez nous « le principe de la double quenelles »: en effet, ces journaux demandent de l’argent aux laboratoires qui voudraient publier chez eux (et pas qu’un peu) : frais d’encre, de pages, de pagination, de référencement, de correction… les sommes montent à plusieurs milliers d’euros pour un simple article de quelques pages. Et au passage, lorsqu’un périodique comme Nature décide que votre article est assez bon pour paraitre dans son journal, vous signez une clause de cession de tous vos droits d’auteurs pour lui. Première quenelle.

La 2e, toute aussi perfide que la première, est encore plus scandaleuse. Si un laboratoire souhaite réutiliser les données issues de ses propres recherches vendues à un périodique comme Nature, il doit repasser par la caisse et allonger les billets. Oui vous l’aurez compris, une grosse partie du budget d’un chercheur passe avant tout dans les poches des journaux scientifiques. La recherche est pour ainsi dire condamnée : un flot unilatéral d’argent publique reversé à des sociétés privées et pourtant obligatoire pour connaitre une certaine notoriété. Une recherche fermée, imperméable, impossible à sonder. Voici un excellent article qui vous aidera un peu mieux à comprendre comment l’argent public est dépensé en recherche. Intéressant, riche en sources et appuyé sur les faits et la réalité, il explique comment et pourquoi la recherche scientifique arrive dans une impasse.

Ne laissons pas mourir la recherche. @Technoscience

Ne laissons pas mourir la recherche. @Technoscience

Tout cet argent serait bien plus utile dans la poche des laboratoires pour faire avancer la recherche. L’Open-Access n’est qu’un peu plus de poudre aux yeux pour la communauté scientifique. Les choses se sont mal faites dès le début. Un journal doit être payé par ses lecteurs, et doit payer ses contributeurs. C’est ainsi que cela devrait se passer.

Mais ce nouveau concept est certainement une bonne étape vers l’accès globalisée à la recherche et à la science. Rich McCormick à écrit «Malgré les mises en garde un vrai open-access d’après la nouvelle politique de Macmillan, par une des plus grandes revues scientifiques dans le monde de la recherche signifie que  n’importe qui peut techniquement mettre la main sur 140 années de recherche et de commentaires - une victoire définitive pour la communauté scientifique dans son ensemble « .

Source : http://www.nature.com/press_releases/share-nature-content.html


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