Critiques Séries : Fais pas ci, Fais pas ça. Saison 7. Episodes 3 et 4.

Fais pas ci, Fais pas ça // Saison 7. Episodes 3 et 4. La naissance des méduses / Le changement, c’est (vraiment) maintenant.

Au terme de « La naissance des méduses », je me suis rendu compte d’une chose : on était déjà arrivé au bout de la première partie de la saison. Cette année Fais pas ci, Fais pas ça nous aura donc offert une saison raccourcie, amputée de deux épisodes et cela se ressent car l’envie du téléspectateur d’en voir beaucoup plus est là. A l’issue du second épisode de la soirée j’ai eu envie de voir la suite, comme l’envie d’enchaîner les friandises sans pouvoir s’arrêter. Sauf que France 2 a le pouvoir de nous arrêter pour le coup et c’est un peu embêtant à mon goût. Mais peu importe, de toute façon ce n’est pas le plus important. Ce que j’ai apprécié dans cet épisode de la série c’est que justement la série s’amuse avec ses personnages et nous délivre donc le meilleur d’elle-même. Du coup, « La naissance des méduses » est un épisode très drôle, shooté aux références politiques (et le second épisode en fait beaucoup lui aussi d’ailleurs). La saison est très référencée en termes de blagues politiques, se moquant constamment des mesures du gouvernement, de Flamby, etc. Mais c’est aussi une façon d’amorcer une intrigue qui colle bien à la fois à Fais pas ci, Fais pas ça mais également au temps d’aujourd’hui : le mariage pour tous.

Fabienne applique la politique du Maire et ce dernier n’a pas envie d’appliquer la loi et donc de marier des couples de même sexe. Fabienne est obligée de faire discrètement et gentiment les refus sauf quand elle tombe sur un couple de lesbiennes qui a envie de se marier, qui se voit refuser une date pour leur mariage et qui attendent donc des explications. La façon dont cette histoire est gérée personne de générer de belles émotions. J’ai été touché par l’histoire du mariage, surtout par le discours et face à face avec Charlotte. C’était un très beau moment. Le mariage en lui-même que Fabienne va célébrer, n’est pas ce qu’il y a de plus touchant et ce n’était même pas nécessaire de le montrer pour apprécier la façon dont la série a géré son sujet. Car mine de rien, le sujet est géré avec beaucoup de malice. Par ailleurs, la relation entre Renaud et Valérie est développée alors qu’ils se retrouvent coincés sur l’île mais Fabienne pense que son mari batifole avec Valérie alors que l’on sait que rien n’est une partie de plaisir pour eux en Guadeloupe. C’est amusant de voir cet épisode qui évolue finalement de façon très rapide et traite de tout un tas de choses en parallèle.

Les deux épisodes vont chercher à mettre énormément en avant les Lepic. Surtout Fabienne entre le mariage, le fait qu’elle ait du temps pour elle après avoir démissionnée, le fait qu’elle se mette à faire du sport (probablement parmi les séquences les plus cultes de Fais pas ci, Fais pas ça) ou encore qu’elle tente de pimenter la vie sexuelle qu’elle a avec Renaud (Blondie). Puis il y a Renaud qui de son côté tente d’avoir une promotion mais se faire virer et puis tente d’organiser un petit truc pour « bijou » mais se gaufre lamentablement alors que son pique nique fillette - vin rouge ne fait pas carton plein. Pendant ce temps chez les Lepic il y a tout le monde qui revient vivre à la maison. Christophe et Tiphaine, virés de chez les Bouley, se retrouvent donc chez les Lepic. D’ailleurs, ce duo là fait sa petite cuisine de son côté et ce n’est pas plus mal. J’ai beaucoup aimé la façon dont l’histoire évolue avec ces deux personnages avec toutes leurs petites combines pour gagner de l’argent facilement et rapidement. Sans compter que leur projet de gîte est tout de même sacrément barré. Mais ils semblent croire qu’ils vont pouvoir faire ce qu’ils veulent (j’en doute mais bon).

Charlotte ? Elle se pose des questions sur son homosexualité, sur l’acceptation des parents, etc. Je trouve intelligent que Fais pas ci, Fais pas ça ne se soit pas cantonnée à la résolution facile de la fin de la saison dernière. C’est donc une évolution logique et surtout réussie que la série tente de faire des Lepic au travers de la question de l’homosexualité. Quant aux Bouley, les choses sont tout de même assez différentes. Côté crise de couple on ne pouvait pas demander mieux. On oublie un peu le Denis qui veut perdre du poids car c’est déjà plié (plus ou moins) et l’on se concentre sur son histoire de méduse : Médusor. L’idée est tout de même aussi grotesque que géniale. Cela délivre un épisode assez cocasse dans son ensemble et une suite qui permet de faire revenir Thierry, l’ex de Valérie, dans les starting block. André Manoukian a toujours sa place dans l’univers de Fais pas ci, Fais pas ça même si cela n’a pas toujours été une grande réussite (il y a déjà eu par le passé des épisodes où le personnage ne servait strictement à rien). L’une des intrigues que j’avais vu venir c’est l’adultère de Valérie. Vu l’introduction de la saison, il fallait bien s’attendre à quelque chose de ce genre là et cela allait forcément venir de Valérie puisque Denis avait déjà son intrigue bien à lui.

Mais la réussite est là elle aussi. La façon dont Fais pas ci, Fais pas ça déconstruit le couple Bouley me fascine. C’est touchant et drôle à la fois. Je dois avouer que cela fini même par m’impressionner. Finalement, ces deux épisodes de Fais pas ci, Fais pas ça étaient peut-être plus réussis que les deux premiers. C’est tout de même assez étrange de voir à quel point cette saison est aussi réussie. Rien n’est épargné aux personnages cette année ce qui rend le spectacle bien plus intéressant pour le téléspectateur avec lequel on joue. La série joue cette année avec l’attachement qu’elle a développé avec les personnages.

Note : 8/10 et 9/10. En bref, Fais pas ci, Fais pas ça poursuit son ascension.