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Critiques Séries : Reign. Saison 2. Episodes 9 et 10.

Publié le 14 décembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Reign // Saison 2. Episodes 9 et 10. Acts of War / Mercy.


Reign a toujours fonctionné comme un soap mais comme un très bon soap. On a donc des intrigues en conséquence. Ce n’est pas mauvais du tout, c’est même assez appréciable dans son ensemble même si cela manque peut-être d’un peu de pep’s parfois. Mais la série trouve toujours un moyen de nous prendre au dépourvu. Avec ces deux épisodes, je dois avouer que j’ai eu ma dose car la série a tout de même su plus ou moins changer une grande partie de la donne de la série. Ce n’est pas vraiment quelque chose que l’on a la chance de voir souvent tout ce que l’on voit dans cet épisode, en tout cas de cette façon là. Reign trouve le moyen de s’amuser de façon assez jouissive, d’autant plus que « Acts of War » est clairement un épisode qui est là pour donner un coup de fouet à Mary alors que le personnage n’était probablement pas le personnage le plus important et le plus intéressant dans la série jusqu’à présent. Le viol de Mary c’est un peu comme le viol de Gemma dans Sons of Anarchy ou encore d’autres personnages dans des soaps connus. C’est une façon de nous dire que personne n’est pas à l’abris de quoi que ce soit, une façon aussi d’assombrir un peu plus le propos alors que Reign n’est pas la série la plus joyeuse qu’il soit même si en apparence, au travers de ses grandes réceptions, elle tente de sauver les apparences.

Mais le viol de Mary est aussi l’un des trucs les plus choquant qu’il soit. Je ne m’y attendais pas du tout, ça m’a pris au dépourvu, ça m’a cinglé et surtout ému. On sent que derrière il y a aussi quelque chose qui n’est pas innocent. Les scénaristes veulent tout simplement que l’on ait encore plus de sympathie pour Mary et nous faire oublier certaines erreurs de la saison (notamment sur la façon dont ils ont géré la confrontation religieuse entre protestants et catholiques) mais c’est une fois de plus assez jouissif, dans le sens où Reign utilise tout ce qu’elle sait des séries soap-esque afin de se créer son propre univers et donc nous offrir un spectacle à la hauteur de mes attentes. Je n’ai pas de problème avec cette intrigue d’autant plus qu’elle a largement sa place dans l’univers de Reign et encore plus au sujet de Mary. Cette dernière a beau être une femme forte, que l’on met souvent en avant, c’est aussi une femme et c’est justement là que le bas blesse. Après tout on ne pourrait pas délivrer une telle intrigue autour d’un personnage masculin de Reign, cela aurait été plus ridicule que réellement bon. Là au moins les émotions sont présentes et parviennent à donner à la fin de l’épisode un vrai sens.

Laurie McCarthy, showrunner de la série, a annoncé que ce viol allait être le moteur d’une bonne partie de la saison. Je ne comprends, cela va permettre de voir Mary se transformer, changer de sa place de femme guillerette qui tentent d’être Reine à une femme légèrement différente, peut-être même une femme instable psychologiquement et surtout beaucoup plus sombre. Reign avait besoin de ça, moi aussi. Je pense aussi que c’est une bonne idée que de ne pas avoir terminé l’épisode sur le viol, dans le sens où cela aurait donné un cliffangher un peu bateau et ce n’est pas ce que j’attends de la part de la série. Cela aurait alors transformé le viol de Mary en une astuce scénaristique simplement là pour nous horrifier, rien de plus. C’est là que la scène entre Catherine et Mary, après l’agression, a tout son sens et permet aussi de délivrer des émotions dans cet épisode au delà du choc. Car le téléspectateur je pouvais pas tomber sur cet épisode sans être ému et c’est donc un choix judicieux que de ne pas s’être arrêté sur le viol et d’avoir continué. L’épisode prend alors une dimension différente et l’intrigue par la même occasion. Catherine est le personnage parfait à mettre en avant dans cette circonstance et c’est quelque chose que j’ai trouvé d’assez intelligent et efficace de la part de Reign.

On sent que la série tente de faire évoluer ce personnage cette année et c’est une excellente nouvelle. D’autant plus que Adelaine Kane et Megan Follows sont vraiment deux solides intrigues qui donnent chacune à leur rôle une vraie signification, un véritable élan. On ne pouvait pas demander mieux de la part de la série en somme. Le reste des intrigues ne sert pas à grand chose dans le sens où ce n’est pas ce que l’on a envie de retenir. Tout l’épisode tourne autour de ce viol, avant et après, dans sa façon d’être amené mais aussi d’être géré une fois la cruauté réalisée. Mais cela permet aussi de gérer le personnage de Francis, la position de ce dernier et la place que la série tente de donner à son amour pour Mary. Pour ce qui est de l’épisode suivant, « Mercy », les choses sont tout de même assez différentes et un peu moins intéressantes. Je ne dis pas que c’est un mauvais épisode mais disons qu’il arrive après un épisode aussi puissant émotionnellement que le précédent et du coup, il a du mal à sortir du lot. Wendy Riss Gatsiounis et Drew Lindo, les scénaristes de cet épisode avaient la lourde tâche de ne pas rater la suite. Ils devaient donner au trauma vécu par Mary un temps suffisamment approprié afin de délivrer les conséquences et les circonstances des actes de chacun. Sauf que voilà, j’en attendais probablement encore un peu plus.

Avec toutes les tragédies qu’il y a déjà eu toute cette année, c’est une façon de jouer encore une fois un peu plus sur les conséquences de tout ce qui est arrivé dans la saison. J’aime bien le fait que Reign cherche justement à plonger tout le monde dans une certaine forme de dramaturgie profonde. Cela change un peu de ce que l’on avait pour habitude de voir dans la série. En effet, l’an dernier la série s’était surtout concentré sur des choses assez heureuse (mariage, résolution des triangles amoureux, ..) et même si quelqu’un était passé au travers d’une fenêtre (scène la plus drôle de la saison 1), cela restait tout de même sacrément efficace en son genre. Cette année, Reign a voulu faire les choses de façon légèrement différente et ce n’est pas une mauvaise idée non plus. Cela permet de jouer sur la dualité des personnages, leur vision des choses mais aussi la façon dont on peut les pousser à bout (ou non). Adelaide Kane est vraiment l’héroïne de cet épisode et cela fonctionne plutôt bien dans son ensemble. En tout cas, je ne m’attendais pas nécessairement à ce que les choses aillent dans un sens différent. Après tout on a plus ou moins eu tout ce que je voulais même si l’épisode est forcément moins bons et passionnants que le reste de la série.

Note : 8/10 et 6/10. En bref, si les conséquences sont plus difficiles que les actes, deux solides épisodes de la série malgré tout.


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