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[Avis] Bifrost n°75 : Poul Anderson

Publié le 18 août 2014 par Hirototo

Comme la cavalerie, j’arrive toujours après la bataille, sabre au clair, uniforme impeccable, bottes lustrées, bouc taillé et gueule enfarinée. Mais qu’importe ce retard puisque de toute façon, il n’y a pas foule par ici. Aussi, c’est avec une certaine décontraction que je m’en vais aujourd’hui donner mon avis sur le 75ème numéro de Bifrost, déjà décortiqué sur tous les blogs de la Terre.

La Poul aux oeufs d’or

Cette fois, c’est donc Poul Anderson qui est à l’honneur, avec deux nouvelles (sur les quatre proposées) et une tripotée de rubriques couvrant la vie et l’oeuvre de l’auteur américain. Une fois encore, la lecture de tout ce contenu s’est révélée aussi agréable qu’enrichissante. Je reste toutefois convaincu que même les amateurs d’Anderson ont pu apprendre des tas de choses sur le bonhomme, d’autant que quelques articles évoquent des oeuvres qui n’ont jamais été traduites en français.

Bifrost 75 : Pould Anderson

Un édito pour les gouverner tous

Je me dois aussi de dire que j’ai beaucoup apprécié l’édito d’Olivier Girard qui s’intéresse à la place de la SF dans notre société, non seulement en termes de genre littéraire phagocyté par la production “maintstream” mais aussi en tant que contre-culture destinée à imaginer le futur. Parce qu’à bien des égards, tout ce que les auteurs ont pu imaginer de pire est presque devenu notre réalité, puisqu’en général, les bouquins de SF “pure et dure” envisage que notre civilisation a sombré, suite aux conséquences de la surexploitation de notre monde.

Des nouvelles pour les faire réfléchir

Les deux nouvelles de Poul Anderson sont assez chouettes dans leur genre. L’une nous permet de nous glisser subrepticement dans l’esprit d’un télépathe confronté à un événement particulièrement bouleversant. L’autre décrit de fort belle manière, en quelques pages ébouriffantes, la disparition du dernier homme ainsi que la fin de la Terre. Un texte génial qui semble être le pendant cosmique de la nouvelle intitulée “Demain le Monde” de Jean-Pierre Andrevon (à lire dans l’excellent recueil Demain le Monde, critiqué avec talent sur ce blog). Voir à quel point ces textes se complètent est assez marrant quand on sait que ledit Andrevon a jadis pesé de tout son poids littéraire pour que Poul Anderson, qu’il considérait à peu de chose près comme un gros facho, soit gentiment ignoré/conspué par les critiques/éditeurs français.

Les deux autres nouvelles titillent pour leur part les nouvelles technologies et abordent des thématiques qu’on pourrait grossièrement placer entre celle du film Her et Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. J’ai pour ma part dévoré tous ces textes avec beaucoup de plaisir, n’en déplaise à certains vils rabat-joie.

Poul Anderson

Des critiques comme s’il en pleuvait

Comme d’hab, outre les rubriques dédiées aux fanzines, l’intéressante interview d’un libraire et les analyses scientifiques sur la plausibilité de Godzilla, Bifrost nous livre sa généreuse palanquée de critiques de bouqins. L’occasion de faire son petit marché, ou tout du moins, de faire gonfler sa liste de souhaits littéraires. Pour moi, ce sera donc “Les Chambres Inquiètes” de Lisa Tuttle et “Les Furies de Boras” d’Anders Fager, deux recueils de nouvelles fantastiques/horrifiques que oh oui ils ont l’air bien veugra.

Bref, un très bon cru que ce numéro 75, en attendant le prochain qui sera vraisemblablement consacré à J.R.R. Tolkien, rien que ça. Cela dit, vu que tout a été dit/écrit sur Tolkien, je suis très curieux de voir si cette fois encore, Bifrost parviendra à me surprendre et à m’intéresser.

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