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ich bin ein liberal

Par Richard Gonzalez
Foire
Riez, Alpes-de-Haute-Provence, le 9 mai 2008

Il s'est passé de drôles de choses ce week-end encore. Je ne sais pas comment le nom de Sébastien Tellier a fini par s'imposer pour représenter la France à cet inusable Concours Eurovision de la Chanson, mais il est certain que c'était une magnifique idée libérale sur le papier. Qui s'est brillamment concrétisée sur la scène de Belgrade. Dans une manifestation kulturelle balkanisée à tous les sens du terme, le musicien français, dont je suis assez fan depuis son morceau La Ritournelle, a joué d'une finesse redoutable. Trois minutes trente de provoc' doucement poétique et légère, in english-in-ze-text, surnageant au milieu d'une mer d'huile de friture à grumeaux rances. Evidemment, être un songwriter subtil, intelligent, libéral et doué, ça ne suffit pas pour s'imposer à la fa(r)ce du monde, sinon ça se saurait et Laurent Cantet n'aurait jamais eu besoin de présenter son documentaire au Festival de Cannes.
On dira pour se rassurer que Sébastien Tellier a pâti de son accent anglais un peu... décalé lui aussi, qui a brouillé la compréhension de sa chanson. La prochaine fois, il fait doubler sa voix par celle de Serge love-on-the-bite Gainsbourg et le tour sera joué. Même lacune linguistique (Gainsbarre aurait dit linguale), sûrement, pour les jeunes du film "Entre Les Murs", qu'un approximatif maniement de notre langue relègue en queue de peloton social. Banlieue : zero point. Les trois teasers disponibles sur Allociné dévoilent un truc à thèse forcément anti-libéral, et je me dis que Sean Penn doit avoir un niveau de français vachement balaise pour avoir réussi à décrypter les joutes verbales qui encombrent les trois ou quatre plans de l'oeuvre (j'imagine). Il paraît que la cuvée 2008 de Cannes était décevante. Ah bon ?
Un qui ne risque pas de décevoir quelqu'un, c'est Bertrand Delanoë. Le maire de Paris, dans son bouquin De l'Audace, affirme être socialiste ET libéral. Puisque le monde serait bipolaire, du moins de ce point de vue français là (être libéral, aux US, c'est être de gauche), autant embrasser les deux pôles. Un aveu singulier, qui a d'abord le mérite d'éclairer sur la définition réelle du mot libéral avant son galvaudage mensonger. Et qui a surtout le don d'offusquer Ségolène Royal, soudain regauchisée après avoir soupé à tous les râteliers idéologiques depuis une paire d'années. Vraie comédienne ou fausse politique, c'est un peu comme les personnages du film "Entre les Murs", elle, on ne sait jamais où commence son jeu et où finit sa sincérité. Enfin, elle a peut-être trop écouté Besancenot pour comprendre Delanoë aujourd'hui. Suggérons-lui un stage décoiffant chez Sébastien Tellier...

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