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Je suis un libéral, mais c'est pas simple...

Publié le 27 mai 2008 par Gchocteau

Oui, je suis un libéral. Libéral philosophique, libéral économique ! Voila, c'est dit. Je ne suis pas pour une économie administrée par l'Etat, je ne suis pas communiste. Ceci étant précisé, la marge de manoeuvre reste étroite maintenant, car je suis anti capitaliste !

Je ne suis pas un grand économiste, j'ai des bases, une réflexion et quelques pensées. Je connais les classiques libéraux, dans lesquels je ne me reconnais bien entendu pas. Rappel :

Le libéralisme économique, application en économie des principes du libéralisme, est une école de pensée, née au siècle des Lumières, qui estime que les libertés économiques (libre-échange, liberté d'entreprendre, libre choix de consommation, de travail, etc.) sont nécessaires en matière économique et que l'intervention de l'État doit y être aussi limitée que possible.

Les néoclassiques admettent une plus grande intervention de l'Etat car ils ont accepté que le marché puisse être défaillant. Et "défaillant" est un mot encore trop faible... Les néoclassiques pensent que l'économie se retrouve dans un équilibre général, lieu de fixation des niveaux de consommation et de production.

Dans les deux cas, on peut comprendre de toute façon, que ni l'un ni l'autre ne sont réussis. On sait pertinemment que cela reste théorique. Dans mes cours d'économie, j'ai toujours rigolé avec l'expression "la main invisible du marché"... Un TRUC qui permet la régulation de façon automatique, sans intervention, sans la voir.... Quasiment magique ! :)

Passons...

J'accepte donc le marché. Ce n'est pas le top, bien entendu, il montre tous les jours qu'il est défaillant. Mais du troc aux places boursières, c'est bien le marché qui prévaut dans la relation humaine depuis le début. C'est l'habillage, l'intervention de tiers (Force publique ou pas) et les règles qui varient. Et les proportions ! Moi, j'hallucine quand j'entends les chiffres des transactions quotidiennes sur une place boursière (2,3 milliards d'euros le 24/05 par exemple).

Le soucis, c'est que quand le marché est défaillant, c'est l'humain qui trinque. L'ouvrier comme variable d'ajustement et de garantie de revenus des rentiers (Actionnaires). Là, le bât blesse ! Connait on un actionnaire ayant accepté de perdre de l'argent pour sauver un site industriel ? Des emplois ? Nan. L'exigence de rentabilité de l'actionnariat ne le permet pas.

Il y a la fameuse "troisième voie"... Sauf que

La Troisième Voie est une philosophie politique et économique qui se situe entre le socialisme démocratique et le libéralisme. Elle a été mise en place par des dirigeants de gauche ou de centre-gauche au cours des années 1990 et 2000 en Europe et aux États-Unis (par Bill Clinton). Essentiellement, elle consiste pour les personnalités de gauche à tirer un trait définitif sur le passé communiste et l'économie administrée, à adapter au mieux le discours socialiste à l'économie de marché, incontournable.

Pourquoi pas ? Mais...

La mise en pratique de cette politique conduit à favoriser le développement technologique, le capital humain et la croissance économique et de mettre en place les mécanismes de redistribution qui perturbent le moins possible le fonctionnement économique.

Eh bin non ! La redistribution, c'est le socle de la vie en société. Le plus faible est aidé par le plus fort, et ceci, basé sur des mécanismes de solidarité mécanique, c'est à dire l'IMPOT !

Et la sociale démocratie alors ? Quelques figures historiques s'en revendiquent ou l'ont créé : Friedrich Engels, Jean Jaurès, Rosa Luxemburg, Eduard Bernstein, Léon Blum, Willy Brandt, Pierre Mendès France, Michel Rocard ou encore Lionel Jospin... Ce courant politique de gauche, réformiste et non marxiste ne serait il pas comme le marché, la perspective incontournable ?

Voila voila... Une chose est sûre, je ne suis pas communiste. Je n'ai d'ailleurs rien contre eux, je m'entends plutôt avec eux. Par contre, où j'en veux beaucoup aux communistes, qu'ils soient révolutionnaires ou non, c'est ce mensonge larvé sur "leur projet de vie en société". Prenons le facteur Besancennot, tellement médiatisé et tellement porté. Si on lit leur programme, intéressant par ailleurs, on ne peut qu'être d'accord avec l'objectif final : un mieux être social passant par la réappropriation du pouvoir par le citoyen et la satisfaction des besoins humains comme finalité économique. En soit... Sauf qu'il faut aussi étudier les moyens pour y arriver. Et la LCR porte bien son nom : révolutionnaire !

Une révolution est un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d'un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir.

Combien parmi les soutiens de Besancennot serait prêt à prendre les armes pour abolir l'ordre actuel et établir une société socialiste ? La plupart d'entre eux serait les premiers à se faire zigouiller parce que trop bourgeois ! Mon propos illustre trop bien la tentation des extrêmes pour faire bouger les modérés : on vote extrême (gauche ou droite) pour envoyer un message. Sauf que... A 15% le Front National touchait de l'argent publique permettant de vociférer sa haine dans les médias, dans les journaux, de payer des permanents, des tracts, des locaux, ... Et donner de l'argent publique à Lutte Ouvrière parce que l'organisation dépasse les 5% aux élections est une abbération quand on sait ce que souhaite LO comme société ! Et son rejet de la Démocratie parlementaire et de la République !

Alors... Pour conclure... Pas simple... Je serais donc un libéral anti capitaliste... Oui, car c'est la propriété individuelle du capital qui entraine les dysfonctionnements... Mais n'est ce pas trop marxiste de dire cela ? Ouuhhh... Compliqué.

tag : Politique, Parti Socialiste, Front National, Capitalisme, Ligue communiste révolutionnaire, Besancenot, Lutte Ouvrière, Libéralisme, Troisième voie

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