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Critique Ciné : A Most Violent Year, caractère mafieux

Publié le 30 décembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

A Most Violent Year // De J.C. Chandor. Avec Oscar Isaac, Jessica Chastain et Albert Brooks.


J.C. Chandor, à qui l’on doit les très bons Margin Call et All is Lost, revient ici avec un thriller dramatique légèrement différent, se déroulant en 1981. A Most Violent Year souffre pourtant des atouts et des défauts de ce genre de films sans pour autant être un mauvais film. Ce qui m’a beaucoup plu dans cette histoire c’est la façon dont est racontée l’histoire dont on ne sait pas grand chose au premier abord. En effet, on se laisse alors portés par ce qui se passe et l’on se demande bien ce qui va pouvoir se passer par la suite. La façon dont A Most Violent Year gère très justement son suspense permet de retrouver la patte de J.C. Chandor qui n’a de cesse de surprendre au travers de ses films (même si All is Lost n’est probablement pas ce qu’il a fait de plus ambitieux par rapport à un Magin Call, sensationnel). L’histoire est située à une époque qui fascine énormément d’écrivains et scénaristes mais je pense que ce que J.C. Chandor a fait de tout ça quelque chose de brillant. Dommage qu’il y ait quelques trous d’air dans son film puisque je suis persuadé que le film aurait pu être l’une des plus belles surprises de cette fin d’année (déjà bien riche en nouveautés surprenantes).

New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

Malgré tous ses défauts, A Most Violent Year ne m’a jamais vraiment ennuyé. L’histoire reste captivante, en grande partie grâce à son casting et ses rebondissements qui arrivent toujours à point nommé. Le casting est donc au poil entre un Oscar Isaac tout ce qu’il y a de plus réglo qui tente simplement de se faire une place de choix dans le monde du fioul domestique à New York et une Jessica Chastain teintée de mystère et électrisante. Cette dernière est d’ailleurs le plus bel atout de A Most Violent Year. Dans le film elle brille, constamment, imposant sa plastique et son jeu comme ce qu’il y a de plus intéressant. Ce dont ce film manque cruellement c’est de grandes scènes, non pas d’action, mais de dialogues et de moments où les personnages prennent réellement un sens différent. Il y a aussi des séquences de course poursuite plutôt bien menée mais ce n’est pas le point fort de J.C. Chandor, que l’on préfère lors de scènes plus intimistes, comme ce qu’il avait déjà pu faire avec ses précédents films, générant des émotions uniques et propres à son cinéma. Les émotions de celui-ci ne sont pas pour autant exacerbée. L’émotion est alors procurée autrement.

Le film n’a pas pour but de nous surprendre avec de grandes scènes d’action mais bien au contraire de nous raconter une savante histoire de gangsters sans que cela ne soit complètement un film de gangster. Car finalement le héros est quelqu’un de réglo qui veut qu’on lui fiche la paix alors qu’il est en train de payer les pots cassés des autres. C’est aussi une vraie critique de cette Amérique qui ne supporte pas que l’on réussisse sans penser qu’il puisse y avoir corruption derrière quand on est immigré. Abel suscite donc une certaine forme de jalousie que le film met en avant de façon judicieuse. A Most Violent Year est donc probablement un film des plus surprenants dans sa façon de contrer son propre genre (le film noir) pour ne jamais ressembler à ses pairs (Les Affranchis, Casino, etc.) et ainsi nous offrir quelque chose de complètement différent. La façon dont on se pose des questions sur ce qui se passe à l’écran me fascine toujours autant et donne à ce film un certain sens de l’efficacité. J.C. Chandor n’a probablement pas fait son meilleur film mais il a tout de même fait un film solide qui, en souffrant de certains défauts inhérents au genre, parvient à sortir la tête de l’eau.

Note : 6.5/10. En bref, un drame noir situé à une époque fascinante. Quelques défauts viennent se pointer au rendez-vous.


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