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Critiques Séries : Selfie. Saison 1. BILAN.

Publié le 03 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Selfie // Saison 1. 13 épisodes.
BILAN


Selfie n’était pas forcément la nouveauté que j’attendais avec le plus d’impatience cette année sauf que c’est l’une des meilleures nouveautés de l’année 2014 à mes yeux. Au fil des épisodes la série s’est réveillée et a surtout prouvé son énormément potentiel. Je pense que le charme opère surtout grâce à Karen Gillan qui est tout simplement brillante dans le rôle de cette femme un peu gauche, un peu guillerette et éperdument tendre. Il y a un peu de Audrey Hepburn version My Fair Lady chez elle et je dois avouer que cela me réjouis au plus haut point. D’une part car j’aime beaucoup ce film mais également car Selfie a su justement transposer une sorte d’histoire similaire mais dans un monde beaucoup plus moderne, sans apparaître ringarde. La mode des Selfie aurait très bien pu plonger cette comédie dans une spirale de désastres plus grotesques les uns que les autres sauf que ce n’est jamais le cas. Au contraire, Selfie parvient justement à se révéler au fil des épisodes. La nouvelle série de Emily Kapnek (à qui l’on devait déjà l’excellente Suburgatory) retrouve ici un peu de l’univers de sa précédente série. Il y a quelque chose que l’on retrouve dans l’ambiance et qui fait clairement mouche. Je pense aussi que c’est l’une des comédies les plus drôles, les plus étranges et les plus riches en termes de potentiel que l’on ait pu voir cette année.

Tout, et je dis bien tout, dans Selfie a le potentiel de devenir réellement bon au fil des épisodes et c’est ce que l’on va même découvrir en grande partie ici à nouveau. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que la série aille dans le sens de la romance tout d’un coup, d’emblée mais je crois que c’est ce qui fait justement le succès de cette comédie, notre attachement à Eliza Dooley et cette relation qu’elle entretient avec Henry. La façon dont Eliza évolue au fil des épisodes a également son importance puisque c’est justement elle qui donne plus ou moins le la. On retrouve d’ailleurs un peu de The Mindy Project au milieu de Selfie mais avec une héroïne bien plus fo-folle et surtout une femme égoïste. Elle n’a pas vraiment d’amis (ou alors ce sont des followers Instagram), elle est obsédée par les réseaux sociaux et son apparence sur ces fameux réseaux (le pilote avait d’ailleurs très bien retranscrit cet univers que Selfie garde comme une sorte de fil rouge au fil des épisodes et pas forcément comme quelque chose dont la série a réellement besoin d’emblée de jeu). Non car si Selfie est le nom de cette série et que le mot décrit très bien l’héroïne pour son égoïsme social, ce n’est pas pour autant une série sur les selfies et les réseaux sociaux.

Ces derniers ne sont donc que des accessoires que la série exploite judicieusement tour à tour. C’est aussi une série sur la course à la photo la plus populaire, au compte ayant le plus de followers, etc. Qui, qui vit à l’ère des réseaux sociaux comme moi, n’a jamais eu envie d’avoir son moment de gloire, une photo plus likée qu’une autre ou avoir un compte rempli de followers. C’est quelque chose qui caractérise le besoin de reconnaissance de tout le monde même si cela ne se génère pas forcément de la même façon chez tout le monde. Mais justement, Selfie a une vraie force dans sa façon de nous raconter quelque chose d’aussi actuel que l’addiction aux réseaux sociaux et à son image dessus, bien plus que son image dans la vie réelle. On peut donc passer pour quelqu’un de complètement hypocrite mais ce n’est apparemment pas ce qu’il y a de plus grave. Eliza est clairement l’héroïne dont Selfie avait besoin. C’est une femme tellement abandonnée par sa propre solitude qu’elle n’a finalement plus vraiment de relations sociales (et ne sait probablement même plus ce que c’est que d’avoir des relations sociales). Au fil des épisodes Henry va alors être là pour elle, pour lui rappeler que le rôle du réel est bien plus important que celui du monde de l’irréel, des réseaux sociaux.

On se rend rapidement que tout cela n’est qu’un refuge pour Eliza, tout simplement. Eliza a accepté de faire ce que Henry voulait, simplement pour devenir une meilleure personne et elle va le devenir. Par ailleurs, ce qui me fascine également c’est Karen Gillan et l’alchimie développée avec John Cho dans la série. Je ne m’y attendais pas du tout car justement, ce n’est pas le casting que l’on peut attendre mais justement, c’est peut-être ce qui fait le succès de cette romance amicale qui va rapidement se transformer en quelque chose de différent et d’encore plus efficace et intelligent. La série utilise par ailleurs des montages modernes afin d’inclure à l’écran ce qui se passe avec les réseaux sociaux. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus réussi mais disons que cela ajoute un peu de crédibilité au monde de notre héroïne en l’enfermant derrière tout ça. C’est probablement ce qui est voulu, nous montrer que ce qu’il y a de plus important pour notre héroïne c’est les réseaux sociaux et rien d’autre. Je vais ensuite revenir à mon idée que Selfie a été inspirée par My Fair Lady. On retrouve un peu de cette classe, de ce charme bien nuancé, de cette romance qui naît au fil du film comme ici pour la série. Au bout des 13 épisodes, je dois avouer que j’ai été déçu. Non pas par la qualité qui est au rendez-vous mais par le fait que la série n'ait pas rencontré son public. Dommage.

Note : 8/10. En bref, l'une des meilleures nouveautés de l'année.


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