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Que faire ?

Publié le 09 janvier 2015 par Vindex @BloggActualite
Bonjour à tous
Alors que l'actualité fut encore lourde aujourd'hui du fait des deux prises d'otages à Dammartin-en-Goële (Seine et Marne) et Vincennes (Val-de-Marne), alors que plusieurs personnes innocentes sont encore mortes et que les répliques de l'attentat de Charlie Hebdo se poursuivent, la menace d'un emballement inquiète. La situation est délicate et dépasse des attaques terroristes "classiques". L'emballement doit encore plus pousser à une union nationale. Au-delà, des stupides polémiques sur la Marche Républicaine de Dimanche, il était notamment question pour François Hollande de recevoir plusieurs responsables politiques. La question est double : quelle doit être la réaction politique à ces événements sur le moyen et long terme et quelles solutions doivent être mises en place pour retrouver le contrôle de la situation à court terme, pour éviter d'autres fusillades ? 

Une situation inédite


Depuis le grave attentat ayant touché le siège de Charlie Hebdo, d'autres événements ont eu lieu. Revenons brièvement dessus. 
-Probables vengeances touchant des musulmans : à Port-la-Nouvelle, Villefranche-sur-Saône, à Le Mans, à Saint-Juéry, à Aix-les-Bains, à Liévin, à Béthune, à Vendôme, à Corte, à Rennes et à Bischviller. Ces faits concernent souvent des mosquées profanées ou visées par des balles, incendies et grenades. 
-Probables répliques de l'attentat : à Montrouge, à Villejuif, à Fontenay-aux-Roses, des personnes furent agressées voire tuées par balle et deux voitures ont explosé. Les liens plus ou moins grands avec l'attentat sont encore à démontrer. 
-Et surtout une prise d'otages à Vincennes et un affrontement à Dammartin-en-Göele qui ont semble t-il un vrai lien avec les faits d'hier puisque la prise d'otage fut le fait du tueur de Montrouge et que l'affrontement en Seine-et-Marne a vu la mort des tueurs de Charlie Hebdo. 
On le voit donc la situation a changé. Le terrorisme que l'on a connu pendant ces dernières décennies était différent : de gros attentats sans grandes suites, on est peut-être passés à des attentats à échelle plus réduite, organisés par une poignée de personnes équipées, entraînées, et surtout endoctrinées, où l'effet boule-de-neige a son impact. Bien évidemment, il faudrait revoir la situation plus tard quand tout sera terminé. Mais si cette tendance se confirme, on peut parler d'une situation urgente qui s'apparente à une guerre asymétrique entre d'un côté un Etat et de l'autre une minorités de fanatique à l'idéologie extrême voulant terroriser la population et perturber l'Etat. Deux questions concernent cette minorité : est-elle réellement organisée en réseau terroriste clair ou constitue t-elle plutôt un réseau informel donc le dénominateur commun est l'idéologie et la participation au Djihad (je penche plutôt pour la deuxième mais cela reste à démontrer) ; quel est son degré d'équipement et sa capacité d'attaque ? 
Quoiqu'il en soit, la situation nécessite une fermeté et une union politique, ce que cherchent à présent nos dirigeants François Hollande et Manuel Valls. 

Des mesures à prendre


François Hollande reçoit la classe politique


Malgré les événements encore tragiques de ce jour, François Hollande a pu recevoir certains représentants de la classe politique : Robert Hue, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc-Mélenchon. Il avait déjà reçu Nicolas Sarkozy jeudi. 
De ces entrevues ressortent la consensuelle volonté d'unité et d'une marche "républicaine" dimanche. Le refus de l'amalgame et la "fraternité républicaine" résonnent comme souvent mais plus comme des symboles que comme des actes précis. Plus concrètement, la question des mesures à prendre pour enrayer une logique d'emballement possible n'a que peu été posée, alors que c'est la principale question. Seul Nicolas Dupont-Aignan a apparemment proposé ses mesures "énergique" : la déclaration de l'Etat d'urgence (comme en 2005 lors des émeutes), une suspension temporaire de Schengen, le renforcement des effectifs militaires (ce qui a déjà été en partie fait) pour que les gendarmes et policiers se concentrent sur les enquêtes, en augmentant les moyens de ces derniers sur l'armement. 

Manuel Valls annonce de "nouvelles mesures"


De son côté, notre premier ministre a rencontré les préfets au ministère de l'intérieur. Il a promis de "nouvelles mesures pour répondre à la menace", mais pas dans la précipitation. Il faut dire qu'une bonne partie de la droite demande un renforcement de l'arsenal législatif. Le premier ministre a aussi nuancé les propos de Nicolas Sarkozy sur une "guerre déclarée à une civilisation" (des propos qui en l'état peuvent être interprétés de deux manières différentes) et a condamné les polémiques autour de la participation ou non du Front National à la marche de dimanche. Sur cette ridicule polémique, il faut dire que nos dirigeants n'ont pas été très fins, il aurait été plus logique d'organiser une marche ouverte à tous les français sans inviter aucun parti politique. Néanmoins on ne retrouve pas de mesure concrète et immédiate pour enrayer un possible emballement et une seule partie de la question (celle de l'unité nationale) a été pleinement traitée. Faisons toutefois confiance à nos forces républicaines qui assurent leur mission avec professionnalisme et détermination dans une situation particulièrement difficile à gérer. 
L'affaire est encore à suivre bien sûr et le plus important sera sans doute de répondre à toutes les facettes du problème une fois que la situation se sera normalisée. 
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