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[Critique] JOKER

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] JOKER

Titre original : Wild Card

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Simon West
Distribution : Jason Statham, Milo Ventimiglia, Michael Angarano, Dominik García-Lorido, Hope Davis, Jason Alexander, Stanley Tucci, Max Casella, Sofia Vergara, Anne Heche…
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Date de sortie : 14 janvier 2015

Le Pitch :
Nick rêve de quitter Las Vegas. Ancien accro au jeu, il cherche désespérément à réunir une grosse somme d’argent pour atteindre ses objectifs, travaillant dans la protection rapprochée de clients fortunés. Quand une ex-petite amie vient lui demander son aide, les choses se compliquent considérablement. Surtout quand il s’agit de s’attaquer au fils d’un gros ponte de la mafia…

La Critique :
Jason Statham est un mec ponctuel. Tous les ans, fidèle au poste, il déboule sur grand écran, avec (au moins) un film qu’il porte entièrement sur ses épaules. Un Statham movie en somme, dans lequel notre crâne d’œuf préféré ne cesse de se bâtir le genre d’image qui a longtemps collé à la peau des Stallone, Schwarzenegger, Bruce Willis et autres Jean-Claude Van Damme. L’ancien champion de plongeon natif de la Perfide Albion est du coup, à grand renfort de coups de boules dans les valseuses, l’un des seuls héritiers crédibles des rois de l’action et aujourd’hui, son seul nom sur l’affiche suffit à assurer aux longs-métrages un minimum d’entrées.
Pour autant, chez Statham, les gros films d’action, à savoir ceux qui enchaînent les bastons sans discontinuer, sont finalement rares. Avec Jason, il y a souvent une certaine dramaturgie, comme dans Crazy Joe, Parker, ou Homefront, qui compte finalement peu d’affrontements compte tenu de la façon dont ils sont présentés au public lors de leur promo. Joker va dans ce sens.

Deuxième adaptation d’un roman de William Goldman (intitulé Heat), déjà porté à l’écran en 1986, avec Burt Reynolds dans le premier rôle, Joker met en scène un Statham usé. Un gars qui, on le sait dès qu’il ramène sa fraise, peut mettre K.O. une douzaine de gros bras sans même sourciller, mais qui ne tient pas à se frotter aux bad guys. Dans Joker, le Stath évite de faire des vagues. La première scène voit carrément notre héros se faire casser la gueule par une petite frappe, histoire de nous faire comprendre qu’au fond, ce long-métrage ne sera pas vraiment comme les autres.
Bon, tout est relatif, car on pige que Jason ne s’est pas fait taper sur la tronche pour rien. Il y a anguille sous roche et bien sûr, notre musculeux british est un tueur. À Las Vegas, tout le monde le sait, et personne ne lui cherche des noises…. Bref.

Joker-Jason-Statham

Première conséquence de ce désir de ne pas mettre l’action au premier plan : il faut bien attendre quarante minutes pour voir Jason Statham frapper quelqu’un. Avant, l’acteur construit son personnage. Il sort des vannes, traîne son flegme dans les casinos de la ville du péché, dragouille gentiment des nanas et peu à peu, se met dans une merde noire, juste pour préparer le bouquet final d’un long-métrage plutôt mélancolique et assez maladroit, qui se rappelle un peu au dernier moment qu’il faut envoyer du bois et que le public est venu pour voir Statham exploser les dents des bad guys.
Cela dit, cette première partie, plutôt calme, pose les enjeux de manière assez laconique, mais ne s’avère pas vraiment ennuyeuse pour autant. Surtout si on est prévenu qu’au fond, Joker n’est pas un gros film d’action, mais un thriller un peu nerveux, mâtiné de drame. Il y a aussi cette propension à vouloir renouer avec une classe vintage, inhérente à Las Vegas. La photographie, assez sombre et délavée, prend le contre-pied des lumièree de la ville et la musique fait résolument appel aux grands noms de la musique d’antan, dont la plupart ont joué à Vegas tout en contribuant à son rayonnement mondial. Simon West n’étant pas non plus un réalisateur hyper délicat, le stratagème ne fonctionne pas comme il le devrait, mais cette volonté de vouloir d’abord poser une ambiance et non de seulement enfiler les bastons, reste appréciable. Si parfois, certains ressorts dramatiques ne tiennent pas la route, il faut saluer certaines scènes plutôt réussies et parfois marrantes, à l’instar de cette partie un poil surréaliste de black jack, face à une Hope Davis médusée par le charisme du beau britannique.

Cependant, c’est lorsqu’il fonce dans le tas, que la logique de ce genre de trips teintés années 80, reprend ses droits. Et tant pis pour ces ralentis un peu moisis et totalement inutiles si on prend en compte la forme physique et les compétences de Statham quand il s’agit de distribuer des torgnoles avec une générosité exemplaire. À un moment, il ravage même la tronche d’un gars avec sa carte bleue. Un truc qu’on avait pas vu depuis L’Ombre Blanche, ce sous-Se7en avec Steven Seagal et Keenen Ivory Wayans! Incroyable mais vrai ! Milo Ventimiglia, le méchant en chef, peut trembler ! Et c’est d’ailleurs ce qu’il fait quand Jason se décide à aller au front, les poings en avant. Malheureusement, il ne reste plus qu’un quart d’heure de film, mais il assure.

Mi-figue mi-raisin, Joker ne trouve pas vraiment l’équilibre qu’il recherche en permanence. Cela dit, il est loin de démériter. Jason Statham, comme d’habitude assure, l’air pince sans rire, avec son festival de répliques bien senties, Stanley Tucci et Sofia Vergara viennent faire des piges et à la fin, le sang coule, les dents tombent et l’action reprend ses droits. Mélange de thriller et de bourre-pifs, le film de Simon West sait se montrer jubilatoire, mais hésite entre exploiter le Statham de Snatch et celui du Transporteur. Au final, on ne sait pas trop ce qu’il en est, si ce n’est qu’au fond, Joker reste agréable. Avec ses imperfections, il s’avère plutôt sympathique mais ne va pas au fond des choses. Sauf, bien entendu, quand il nous apprend qu’une simple petite cuillère peut faire office d’arme mortelle…. C’est Guy Degrenne qui va être content.

@ Gilles Rolland

Joker-Jason-Statham-Sofia-Vergara
Crédits photos : La Belle Company

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