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La nouvelle du lundi : Cendres d'Olivier Adam

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

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Pour ce deuxième rendez-vous de La Nouvelle du Lundi, j'ai choisi de découvrir la plume d'Olivier Adam.

Cendres d’Olivier Adam  3,5/5 (06-01-2015)

Cendres (14 pages) est sorti le 10 septembre 2014 aux éditions Epoints. Cette nouvelle est extraite du livre Passer l’hiver paru en janvier 2004 aux Editions de l’Olivier. 

Temps de lecture : 10 minutes

Thèmes : Deuil – Chagrin - Solitude

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L’histoire (éditeur) :

Par une nuit enneigée, un chauffeur de taxi conduit une jeune femme japonaise à l’entrée d’un pont. Sa cliente lui demande de l’attendre. Ainsi commence la rencontre de deux êtres brisés que rien ne semble lier. Et pourtant, tous deux connaissent la souffrance de dire adieu à un être cher. Ensemble, ils vont traverser la nuit comme s’ils passaient l’hiver…

Mon avis :

Cendres  peut surprendre par sa brièveté, car si le e-livre indique 17 pages, le récit en lui-même n’en fait à peine 6. Et pourtant, il se dégage une belle sensibilité. La chagrin ni la solitude ne sont pas clairement prononcés mais inondent ces pages. Ils viennent compléter les thèmes du deuil et du vide. Le personnage principal est un chauffeur de taxi qui travaille de nuit en plein hiver. Pas de client, l’absence a dépassé l’ennui. Il roule et pense à sa famille, ses enfants, à ce petites marques de tendresse (la caresse du front pendant leur sommeil) qu’il n’a pas laissées depuis un petit moment, à leur petit appartement…

Un appel. Pas pour lui, mais bon la cliente est là quand il passe devant l’hôtel, alors il prend la course. Cette japonaise peu bavarde transporte un petit paquet, contenant les cendres d’un être cher. Sans un échange verbal, ces deux êtres se comprennent. Le chauffeur connait la douleur de la perte. Celle de son père est toujours là, bien présente. Et pourtant, la vie continue de couler et il faut franchir cette épreuve. Seul. A deux. En famille.

Oliver Adam parle de l’essentiel, de choses de la vie (de tristesse et de fragilité). Il utilise un style finalement très simple mais pose dès la première phrase une ambiance morne qu’il colle si bien à l’histoire.

« Cela faisait une heure que je roulais et mon café était froid. Je roulais dans la nuit, j’étais crevé et mes yeux se fermaient tout seuls, je prenais des rues n’importe lesquelles, des rues désertes et je roulais au pas. Le bruit des pneus dans la neige, le souffle du chauffage, la radio en sourdine, tout ça emplissait mon crâne et bruissait à l’intérieur. Je ne pensais à rien, je tournais en  rond, j’étais dans le coton de la nuit. » Page 3

Quand on a tout juste 10 minutes, Cendres est parfait pour faire la connaissance d’Olivier Adam, mais cette nouvelle m’a laissé la sensation de goûter plutôt que de déguster. C’est trop court !!!! Oui, c’est le principe de la nouvelle mais j’aurais aimé que les émotions aient le temps d’arriver jusqu’au cœur. Il va donc falloir en lire un peu plus....

Passer l’hiver a reçu le prix Goncourt de la Nouvelle l’ année de sa parution.

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