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La fille sans nom d’Angelika Klussendorf

Par Karine Simon @karine59630

Le 20 janvier 2015

Synopsis :

C’est l’histoire d’une fille livrée à la fureur destructrice d’une mère infantile et sadique. La fille se défend comme elle peut contre cette femme instable, mais aussi contre le monde extérieur : les adultes qui la jugent, ses camarades de classe qui l’évitent. Elle tourmente son petit frère, vole dans les magasins, partout elle se distingue par son comportement asocial. Jamais elle ne demande d’aide. A qui, d’ailleurs, pourrait-elle s’adresser ? Elle est seule et doit se construire seule. C’est la trajectoire bouleversante d’une fille mal aimée qui, malgré tout, possède une force et un appétit de vivre qui lui permettent d’avancer.

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- 208 pages -

Les premières lignes :

De la merde vole, frôle les branches d’un tilleul, touche le toit d’un autobus qui passe, atterrit sur le chapeau de paille d’une jeune femme, s’écrase sur le trottoir. Les gens dans la rue s’arrêtent et lèvent le nez. Le soleil brûle, jaune soufre, et il pleut de la merde, mais elle ne tombe pas du ciel…

Mon avis :

La fille sans nom est le premier roman d’Angelika Klussendorf. Cette dernière est née en 1958 en RFA, mais elle a vécu durant plus de vingt ans en RDA avant de revenir s’installer en République Fédérale Allemande. Elle a donc bien connu les différences entre les deux Allemagne.

Avec la fille sans nom, nous plongeons dans une ambiance sombre et dure, celle de la vie d’une jeune fille de douze ans. Elle vit en Allemagne de l’Est, dans l’Ex-RDA bien avant la réunification. Elle habite avec sa mère et son frère qui est plus jeune qu’elle. Nous allons la suivre sur plusieurs années.

Cette fille, on ne connait pas son nom, et je trouve que ça colle parfaitement à l’histoire car elle ne se connait pas elle-même, elle ne s’aime pas, elle ne sait pas ce qu’elle veut, et ça peut se comprendre. C’est son histoire qu’on découvre dans ce roman, une histoire terrible, triste et révoltante.

Quoi qu’elle fasse, sa mère trouvera toujours à redire, et elle finira toujours par être battue, et si ce n’est pas elle, c’est alors son frère qui prendra. Sa mère, si on peut l’appeler ainsi, car elle n’a vraiment rien d’une mère, n’a jamais un geste tendre pour sa fille, ou alors c’est fait de manière sournoise, pour l’amener à la faute, et ainsi pouvoir la punir. La « mère » comme l’appelle sa fille ne s’occupe pas de ses enfants, elle ne pense qu’à boire, fumer, sortir et ramener ses amants à la maison.

La fille tente de survivre, en chapardant à gauche ou à droite. Elle essaie de suivre à l’école, mais elle n’a pas d’ami, et elle finit toujours par être catégorisée comme la personne à éviter, la fille à problème. Un jour son père réapparaîtra quelques temps dans sa vie, mais est-ce vraiment pour son bien ?

La fille sans nom a bien du mal à s’accepter, mais comment le pourrait-elle ? Alors que jamais elle n’a reçu l’affection de quelqu’un.

Avec La fille son nom, Angelika Klüssendorff nous plonge dans une histoire qui ne peut que nous révolter, méandre d’une autre époque dans un pays où la parole d’un enfant n’avait alors que peu de prix. Un roman terriblement sombre mais pourtant qui nous est livré avec simplicité et retenue, sans jamais sombrer dans le larmoyant.

A découvrir d’urgence, j’ai adoré !  C’est un roman qui se ressent, et qui se vit ! J’ai été révolté et en colère par ce qui arrive à cette fille.

Je remercie chaleureusement Les Editions Presses de la cité pour leur confiance.

Ce roman sera disponible dès le 22 janvier 2015 chez votre libraire habituel.

Voici l’avis tout aussi enthousiaste de Nessa : Ici !



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