Magazine Culture

Critique Ciné : Les Souvenirs, souviens toi

Publié le 21 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Souvenirs // De Jean-Paul Rouve. Avec Michel Blanc, Annie Cordy et Mathieu Spinoni.


Dans cette chronique de vie, on suit l'histoire de Romain, 23 ans (et franchement, j’aurais presque pu croire que c’était moi car si je ne suis pas Mathieu Spinosi, je m’appelle bien Romain et à l’époque du film j’avais bien 23 ans mais peu importe), un jeune garçon qui aime sa grand mère et après la mort de son grand père, décide alors de la prendre sous son aile afin de lui permettre de vivre des choses au travers de ses souvenirs. C’est un joli récit, inoffensif comme tout, touchant comme il se doit, et globalement réussi. Bien avant la sortie du film (et donc de pouvoir le voir), j’ai pu participer à une rencontre de Jean-Paul Rouve où il expliquait que son film avait été difficile à faire mais qu’il y avait mis tout son coeur. C’est en tout cas ce qui transpirait dans ce qu’il disait et ce qui transpire également dans le film. On croit à l’histoire qu’il raconte bien qu’elle soit parfois trop gentille avec tout le monde. Cela peut être une sorte de défaut bien que le film parvienne justement à transformer l’essai en quelque chose de merveilleux à certains moments. Il y a des temps de grâce où les émotions montent sans que l’on ne s’en rende compte et où l’humour peut venir alors casser l’un de ces moments sans jamais donner l’impression que ce n’est pas spontané.

Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l'instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père a 62 ans. Il part à la retraite et fait semblant de s'en foutre. Son colocataire a 24 ans. Il ne pense qu'à une chose : séduire une fille, n'importe laquelle et par tous les moyens. Sa grand-mère a 85 ans. Elle se retrouve en maison de retraite et se demande ce qu'elle fait avec tous ces vieux.
Un jour son père débarque en catastrophe. Sa grand-mère a disparu. Elle s'est évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs…

C’est justement là dessus que Les Souvenirs est pêchu. C’est un film qui ne cherche jamais à nous envoyer dans des longues scènes pompeuses comme beaucoup de comédies dramatiques françaises. Surtout que Les Souvenirs ne se veut jamais critique de la société (ce que la France adore et rate bien souvent), ni même critique de quoi que ce soit (même si, avec humour Jean-Paul Rouve se moque de la sécurité des maisons de retraite et du côté laxiste de la police vis-à-vis de la disparition de personne âgées). Mais ce n’est jamais là pour faire réfléchir le spectateur sur quoi que ce soit. Bien au contraire, Les Souvenirs cherche à chaque fois à nous offrir de petits moments de vie entre Romain et sa grande mère incarnée par une Annie Cordy pleine de vie à revendre. On ne l’avait pas vu depuis un bout de temps et finalement, elle est touchante comme tout, surtout quand elle raconte son passé et donc ses souvenirs (ce qui donne le titre au film). En parallèle nous avons Michel Blanc (Une Petite Zone de Turbulences) qui reste fidèle à lui-même. Peut-être un peu trop justement, sans trop tomber dans l’humour simpliste ou dans la comédie dramatique sur la crise de la retraite (que faire une fois que l’on est à la retraite quand notre seule passion c’était notre boulot ?).

C’est là que des questions commence petit à petit à se dessiner et que Jean Paul Rouve raconte donc les choses avec une certaine force et sensibilité que l’on ne retrouve pas ailleurs. Le cinéma français a besoin de films légers comme celui-ci qui finalement ne cherche jamais à nous prendre la tête, ni même à prendre la tête de ses personnages. On ressent la légèreté de ce récit et cela fait un bien fou. Les Souvenirs est donc une petite comédie surprise et tout sourire que personne n’avait probablement vu venir. Je dirais même que cette nouvelle incursion dans la réalisation, Jean Paul Rouve parvient à renouveler l’essai et à nous délivrer un film sincère et vrai. Cela peut aussi être son défaut car justement le rythme manque parfois, l’histoire n’a pas toujours de vrai fil conducteur alors qu’elle se laisse finalement vivre au fil du film. Mathieu Spinosi, que je connais surtout pour être l’une des têtes d’affiche de Clem, prouve ici qu’il est bien plus qu’un acteur pouvant incarner de jeunes adultes un peu niais sur les bords. Ici il incarne la nuance, preuve de la belle direction d’acteur de Jean Paul Rouve.

Note : 6.5/10. En bref, un joli film sincère qui ne marquera pas le cinéma mais qui fait du bien par où il passe.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog