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A tâtons

Publié le 22 janvier 2015 par Emmanuel S. @auxangesetc

Zosia + jumeaux

Je suis à nouveau père. Voilà. C’est fait. C’est réel. Ma fille est là avec moi, avec ses grands yeux bleus, comme ceux de sa mère dans lesquels je me noie chaque jour et qui me fait dire « mais qu’est-ce que cette femme formidable peut bien me trouver?« . Elle a dit oui devant Dieu, elle doit donc vraiment m’aimer. Ce qui plaide vraiment pour dire que l’amour est irraisonné. Ou qu’il rend fou… Mais la folie est douce dans ces cas là.

Je découvre avec mon troisième enfant ce que c’est d’avoir un enfant avec qui tout partager. Tout? Peut-être pas. Pas encore. Mais je découvre tout. Jour après jour, nuit après nuit. C’est d’ailleurs surtout la nuit que je déguste découvre. Travaillant encore un peu (mais pas trop non plus, faudrait pas que je me fatigue non plus) avant un congé paternité bien mérité, je suis impatient de rentrer le soir pour LA voir. Elle, ma fille, ma petite puce, ma princesse, ce petit être si petit que ma main d’ours suffit à lui tenir tout le buste. Ma femme l’a tellement bien couvée qu’elle est la plus belle du monde. Et je suis complètement objectif bien sûr.

Je rentre donc très vite le soir pour passer du temps avec elle. La voir grandir et changer en ne serait-ce que 15 jours est incroyable. Elle s’éveille tout doucement, chaque jour un peu plus. Elle ouvre ses beaux yeux et regarde ce qui se passe autour d’elle. Elle découvre sûrement les formes, les couleurs. Elle doit se demander qui est la tête de pioche qui la regarde fixement, avec un sourire béat et niais et une tête toute bizarre. Et bien, c’est son père. Celui qui a déjà envie de frapper le pédiatre qui la manipule pour vérifier qu’elle n’est pas malade et qu’on s’inquiète comme des cons pour rien. Pourquoi cette envie? Parce que ma fille n’est pas contente quand on l’embête. Et personne ne doit faire quelque chose qui ne plaît pas à ma fille. Du moins tant que ce n’est pas moi qui l’ai décidé. C’est comme ça et pas autrement!

Je peux passer des heures à la garder dans mes bras, à la bercer, à la mettre sur mes genoux pour l’avoir en face de moi et la voir, lui parler. Elle doit déjà écouter mes conneries si jeune. La pauvre. Et ce n’est que le début.

Après deux rendez-vous chez le pédiatre, parce qu’au moindre pet de travers on se demande si ce n’est pas grave, nous avons confirmation qu’elle est bien tonique. Et c’est peu dire tant elle gigote tout le temps et pousse déjà bien fort sur ses jambes pour se replacer dans son berceau, dans sa mini-baignoire ou sur mes genoux. Le jour où elle commence à avancer à 4 pattes, c’est le début de la fin! Aussi pour le chat d’ailleurs. Il fera moins le malin lui aussi. Mais c’est bien, on en fera une bonne athlète. D’abord un peu de natation, avant de débuter la course à pied et le vélo le dimanche en forêt en guise de promenade familiale. Puis ce sera le triathlon. Mais je ne la prédestine pas du tout… Au contraire, je la laisse libre de choisir entre le triathlon ou le triathlon.

Autant dire que dans ces heures heureuses, le travail passe après. Heureusement que je suis entouré de fonctionnaires: je peux travailler juste ce qu’il faut pour avoir du temps pour moi. Bref, je peux ne pas trop bosser sans que cela se voit. J’en voterai presque pour laCGT dis donc! J’ai dit presque…

Une fois à la maison, j’oublie tout: j’oublie la connerie humaine et ses dérives, j’oublie que les hommes politiques ne sont jamais à la hauteur et toujours dans la réaction et jamais dans l’anticipation, j’oublie qu’il me reste encore 20 ans de crédit immobilier à payer, j’oublie que je suis gros et gras et que je n’ai bientôt plus de cheveux, j’oublie que je ne ferai jamais les temps de kenyans asmathiques de Man, Thierry ou Mathieu ni sur 10k, ni sur semi ni sur marathon et encore moins sur trail. Mais je n’oublie pas mes jumeaux. Et je profite de ma fille. De ces instants d’innocence absolue. De sa découverte du monde à chaque minute. Je profite de la douceur d’un enfant, de la douceur d’une maison subitement animée, comblant une partie du vide immense qui régnait depuis maintenant 1 an.

Je veux être là pour lui parler, la rassurer. Lui dire que ce monde peut être beau si on agit pour le bien et pour défendre ses convictions. Que la vie est belle quand on s’applique à faire ce dont on a envie de faire sans écouter la pression populaire, les « castes » sociales toujours aussi présentes, sans écouter les prêcheurs de haine et les manipulateurs. Bref, n’écouter que soi-même, faire ce qui nous plaît. N’avoir aucun regret.

Bon, je crois que je m’emballe un peu. Mais se projeter pour son enfant est quelque chose de nouveau pour moi. J’en profite donc avant que la fatigue ne m’achève. En attendant, chaque minute, chaque seconde passée avec ma fille est un bonheur inégalable. L’éveil est merveilleux. La découverte d’un monde par un nouveau-né est fascinante à observer. Et l’amour à transmettre à cet enfant n’a pas de limite, même pas celle de la raison qui n’a pas sa place ici.

Nous verrons plus tard pour l’éducation et les limites à poser à l’enfant. Pour le moment, seul le bonheur compte. Le reste n’est que futilité.


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