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[critique] Ring : retour sur un phénomène

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Ring : retour sur un phénomène

Toujours le même pitch, qui a généré quelques avatars de peu d'intérêt : une légende urbaine évoque l’existence d’une cassette vidéo qui, lorsqu’on la visionnée, entraîne la mort sept jours plus tard. Un soir, une lycéenne succombe. Des journalistes décident alors d’enquêter…

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Or donc, par curiosité, après le Cercle, j’ai réessayé Ring. Cette fois en vidéo, un DVD zone 2 à bas prix - je l’avais visionné pour la première fois au cinéma, en VOST, un cinéma de quartier dont on vient de me dire que les heures sont désormais comptées. Triste. Une époque s'achève donc.

Première réaction : marrant comme certaines séquences du film de Verbinski sont carrément des copies conformes ! Le terme de remake n'était donc pas galvaudé. Mais qu'en est-il de l'original, puisque c'est de lui qu'il s'agit ici ? Eh bien, je me suis rendu compte que les souvenirs et les circonstances de visionnage ont un impact certain sur l’opinion, voire le jugement de valeur, qu’on peut avoir sur une oeuvre. A l’origine, à l'issue du premier visionnage, j’avais préféré Ring au Cercle : le métrage de Nakata me laissait, contrairement à son succédané américain, un arrière-goût dérangeant, une vraie sensation de malaise. Pas vraiment terrifiant, disons saisissant par moments, glaçant parfois. A la troisième vision, force m’est de constater que ces sensations, qui font partie de ce que je recherche à propos de ce genre de films, avaient fini par s'estomper, se déliter dans un mélange de souvenirs et de regrets, comme si Ring n’était en fait qu’un joli tour de force un peu vide et vain (ou un simple hommage aux yurei eiga) sur lequel Verbinski avait  su intelligemment broder. La vidéo fonctionne toujours, avec son montage chaotique, Sadako impressionne aussi, mais l'ensemble conserve difficilement son pouvoir horrifique sur la durée. 

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En conclusion, avant sans doute une nouvelle mise au point (d'où l'intérêt de revoir des films, relire des livres, pour retrouver un peu des émotions passées mais aussi en engendrer de nouvelles), je dirais que si le Cercle est moins étouffant, moins glauque et malsain que Ring, il n’en demeure pas moins un film réussi, esthétique et simplifié, tout en conservant une véritable cohérence par rapport au récit original. Ring en revanche perd beaucoup de son impact après la première vision et il faut le voir en VO pour conserver un peu de son aura, avec les sonorités grinçantes des dialogues japonais, ces aigus qui vrillent les tympans (la séquence initiale avec les jeunes filles reste étrangement percutante de ce point de vue).  A noter que la bande originale est signée du grand Kenji Kawai !

En revanche, le court-métrage Rings - qu’on peut trouver sur la version collector du film de

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Verbinski - est tout simplement bluffant ! Il complète brillamment la projection de l'une ou l'autre des version et développe cette idée de communauté d’étudiants en mal de sensations qui échangent sur leurs expériences face à la VHS maudite. Etonnant en outre comme on pourrait le placer avant ou après le Cercle – même si la référence à Rachel prouve qu’il est censé se situer entre le Cercle et le Cercle 2. Les visions du pauvre volontaire chargé d’aller explorer le fameux septième jour sont très convaincantes. Je vous le recommande : sans doute le meilleur film de tous les Ring et Cercle réunis ! 

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Titre original

Ringu

Réalisation 

Hideo Nakata

Date de sortie

11 avril 2001 avec Studio Canal

Scénario 

Hiroshi Takahashi d'après le roman de Kôji Suzuki

Distribution 

Nanako Matsushima, Miki Nakatani & Hiroyuki Sanada

Photographie

Junichiro Hayashi

Musique

Kenji Kawai

Support & durée

DVD Studio Canal (2002) zone 2 en / 98 min

Synopsis:Un soir, seules à la maison, deux lycéennes se font peur en se racontant une mauvaise blague. Une étrange rumeur circule à propos d'une cassette vidéo qui, une fois visionnée, déclenche une terrible malédiction : une mort annoncée sept jours plus tard. Après le décès de sa cousine Tomoko Oishi, Reiko Asakawa, une jeune journaliste, enquête, mais très vite le maléfice la rattrape.


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