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Syriza, l'avant-garde...

Publié le 26 janvier 2015 par Despasperdus

Avec l'éclatante victoire de Syriza, le peuple grec a des raisons d'espérer parce que c'est la victoire de la gauche, fidèle à ses principes et à ses idéaux, qui va enfin gouverner pour l'intérêt général, et ce faisant, pour les classes populaires et moyennes.

Soit une gauche de gouvernement qui ne se laisse pas impressionner par la finance et le grand patronat parce qu'elle a un but : le progrès social.

Et, parce qu'elle sait, pour l'avoir combattue, que l'austérité n'est qu'un moyen pour la caste oligarchique d'arracher de nouveaux de privilèges au peuple, le remboursement de la dette n'étant qu'un prétexte pour voler les droits des travailleurs.

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Et parce que cette gauche là, radicale et sociale, a conscience que le néolibéralisme imposé par la Troïka est une impasse à la fois économique, sociale et écologique.

La victoire de Syriza fait sauter le verrou de la social-démocratie en Europe, 20 ans après l'Amérique du Sud. Le monopole social-démocrate sur toute la gauche s'est traduit par une dérive toujours plus à droite jusqu'à mener des politiques de l'offre conformes aux dogmes de l'idéologie néolibérale comme en Allemagne sous Schröder ou en France sous Hollande.

Finalement, la social-démocratie n'est plus que le dernier avatar moribond d'un monde qui a disparu à la chute du mur de Berlin et qui a emporté les partis communistes staliniens. Construite à gauche par opposition au modèle bureaucratique soviétique, la social-démocratie tendait à aménager le capitalisme via des réformes qu'il ne faut pas sous-estimer, le plus souvent avec l'aide des partis communistes. Mais depuis plus de 20 ans, avec la disparition des forces staliniennes, la social-démocratie s'est autorisée toutes les dérives idéologiques jusqu'à rendre illisible le clivage gauche-droite.

Contrairement aux sombres prédictions de Manuel Valls, en juin dernier au conseil national du PS, la gauche ne mourra pas. Le combat pour les Lumières, la démocratie dans tous les secteurs de la société, y compris dans l'entreprise, la protection de l'environnement, le développement d'un puissant secteur coopératif, la présence de services publics gratuits ou peu onéreux et d'entreprises publiques dans les secteurs clés sont indispensables pour réduire les injustices sociales et créer les conditions d'une société plus juste.

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La gauche qui agonise, c'est celle de Manuel Valls. C'est cette gauche qui a renoncé à être de gauche et qui nie la lutte des classes. Elle est morte parce que sa politique gouvernementale est un copier-coller du programme de la droite et du grand patronat, les sacrifices austéritaires pesant exclusivement sur les classes populaires et moyennes.

Idéologiquement, la social-démocratie est morte parce qu'elle ne porte plus en elle des idées alternatives pour transformer la société. Pas étonnant, dès lors, faute de corpus idéologique propre, qu'elle se soumette aux diktats de l'oligarchie, comme le démontre, une nouvelle fois, le projet de loi Macron, dernier exemple de renoncement de la social-démocratie française qui a renoncé à appliquer le mince volet économique et social de son programme électoral, une fois l'élection passée.

Aux niveaux du militantisme et du poids électoral, la social-démocratie entame un inexorable déclin. A plus ou moins brève échéance, les partis de la social-démocratie européenne suivront la voie tracée par le PASOK, aujourd'hui à moins de 5 % des suffrages. Faute de monopole à gauche et déçu, l'électorat de la gauche ne votera plus par défaut pour le PS. Enfin, l'appareil socialiste se désintégrera à mesure que les apparatchiks, les collaborateurs d'élus et les anciens élus devront trouver du boulot ailleurs...

La victoire de Syriza marque la renaissance de la gauche. De la gauche anticapitaliste et écologique.

D'abord coalition électorale de divers petits partis, Syriza a su se transformer en parti. Mais, surtout, elle a su développer un militantisme d'action sociale auprès des personnes les plus fragilisées par l'austérité. Elle a su aussi renouveler ses cadres au point qu'un citoyen "normal" de moins de 50 ans, avec une réelle expérience professionnelle en dehors de la vie politique et un vrai parcours de militant, soit élu à la tête du parti puis du pays pour incarner le changement !

Que de leçons pour les partis de gauche qui s'opposent à la social-démocratie, à commencer par les formations du Front de gauche... Pour changer la société, pour changer la vie, il faudrait d'abord que ces partis changent, non ? Podemos !

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