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La sélection de la semaine : Mille parages, Silas Corey, La colère de Fantômas, Le soufflevent, Le geek sa blonde et l’assassin, Buffalo Runner, Léo Loden, La gigantesque barbe du mal, Une tête bien vide, L’encyclopédie des débuts de la Terre, Tueur de...

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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Silas Corey – Fabien Nury et Pierre Alary (Glénat)

Une semaine après le Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême et pour ce deuxième samedi du mois de février, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Mille parages : les pérégrinations rocambolesques de Simon Hureau, le premier tome du nouveau diptyque de l’excellente série Silas Corey, le dernier volume de La colère de Fantômas : la belle saga de Bocquet & Rocheleau, le deuxième volet de la très belle saga jeunesse Le soufflevent, Le geek sa blonde et l’assassin : un manga thriller du hong-kongais Kin-Wo Cheng, le nouvel album de Tiburce Oger : Buffalo Runner, la nouvelle aventure de Léo Loden, la nouvelle édition de la fable La gigantesque barbe du mal édité par Cambourakis, la nouvelle bande dessinée de Gilbert Hernandez : Une tête bien vide, L’encyclopédie des débuts de la Terre : un beau mélange des différentes légendes, un recueil de mini-récits de John Porcellino : Tueur de moustiques, le dernier volet de l’excellente série Kairos, le nouvel album de Liz Prince : Seule pour toujours, Mamie faut pas gâcher : un album pour enfants édité par Nobi Nobi !, une biographie du maître du comics : Jack Kirby king of comics et La vie de tous les jours : des gags du quotidien de Michaël Roux. Bonnes lectures.

Mille parages

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Case Départ apprécie énormément Simon Hureau. Dès ses premières publications nous l’avons soutenu et notamment lors de son Prix Polar SNCF pour Intrus à l’étrange (La Boîte à Bulles, 2011), Crève saucisse (avec Pascal Rabaté, Futuropolis, 2013) et Hautes Œuvres (La Boîte à Bulles, 2013). Pour ce nouvel opus, il revient avec Mille parages, recueil d’histoires contenant des aventures dans les divers lieux de la planète qu’il a pu visiter.
Résumé de l’éditeur : Simon Hureau aime les chemins de traverse… Les lecteurs de Kompilasi Komikus ou de Palaces savent déjà que le bougre, carnet en main, reste rarement sur les itinéraires touristiques mais aime s’échapper pour voir ce qui se cache derrière le décor, le mode de vie des personnes demeurant là, ainsi que mille détails drôles ou sordides qui échappent généralement aux yeux de ses congénères.

Absorbé par ce qu’il observe, il ne peut éviter certaines galères, le plus souvent drôles pour le lecteur, comme lorsqu’il est entré par inadvertance dans un terrain militaire et s’est retrouvé arrêté, son carnet de dessins confisqué !

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Pour ce premier volet intitulé Fragments bourlingatoires d’ici ou d’ailleurs, Simon Hureau décrit avec beaucoup de malice et d’une façon bienveillante, les différents moments glanés au fil d’une dizaine d’années dans les différents pays qu’il a visité. Entre des récits plus ou moins long, il nous parle de ces instantanés de vie. Mais plus que les lieux français ou ceux plus lointains, il nous parle de lui, d’une façon tendre et avec beaucoup d’auto-dérision. L’humour, sa marque de fabrique, transpire dans toutes les scènes. Le lecteur sourit, rit et s’amuse avec lui. D’ailleurs, il ressent le bonheur et l’amusement qu’il a mis dans ses planches. Il faut dire que sa façon de raconter -sa narration – est d’une grande richesse d’écriture.

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En filigrane, il décrit ses galères pour dormir dans des lieux insolites afin de ne pas payer des hôtels trop chers et se retrouve là dans une église, là dans une entreprise, toujours surpris par la police ou des vigiles. En effet, tel Antoine de Maximy dans J’irai dormir chez vous, il déteste les lieux touristiques, les fuit et préfère les endroits plus authentiques, proches des « vrais » gens. Ces très beaux moments de partages sont à la fois simple et magnifiques : belles aventures et belles rencontres.
Mille parages : ça aère l’esprit, ça fait voyager, ça fait rire ! Bref c’est excellent, on en redemande !

  • Mille parages, tome 1 : Fragments bourlingatoires d’ici et d’ailleurs
  • Auteur : Simon Hureau
  • Editeur : La Boîte à Bulles
  • Prix : 20€
  • Sortie : 28 janvier 2015

Silas Corey

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Le héros mi-espion, mi-cambrioleur, mi-enquêteur, Silas Corey est de retour. Pour cette nouvelle très bonne aventure prévue en diptyque, Le testament Zarkoff, Fabien Nury et Pierre Alary le font voyager jusqu’en Suisse, au chevet de l’intrigante Madame Zarkoff, riche femme d’affaires, personnage déjà connue dans les deux premiers titres de la saga.
Résumé de l’éditeur : Paris, 11 novembre 1918. Alors que la France célèbre sa victoire sur ce qui fut la guerre la plus sanglante de son histoire, un homme est poignardé au milieu de la foule en liesse. Silas Corey, trop occupé à s’encanailler dans les bouges avec des soldats en goguette, est alerté par son fidèle assistant Nam : la victime, une vieille connaissance du nom d’Albert Percochet, vient de succomber dans leur chambre d’hôtel. Essayant de comprendre les circonstances de sa mort, Corey mène l’enquête et découvre que son ami travaillait pour… Madame Zarkoff ! Retirée dans son manoir en Suisse après l’affaire Aquila, la baronne du trafic d’armes international n’en a plus pour longtemps à vivre. Et sa fortune fait des envieux : les principaux actionnaires de son empire se pressent à sa porte, chacun espérant récupérer sa part du gâteau. Mais il y a une chose qu’ils ignorent : la mère Zarkoff a un héritier et c’est maintenant Silas Corey qui est chargé de retrouver sa trace !

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Avec ce nouvel opus, Fabien Nury renforce son statut d’excellent scénariste. L’auteur dont le Festival d’Angoulême a célébré le merveilleux travail dans une exposition qui lui était consacrée cette année, transporte de nouveau son lectorat. Il faut dire que cette série populaire à succès (50 000 albums vendus des deux premiers volets et Prix BD FNAC Belgique 2014) possède tout le charme qui en fait une très bonne saga: aventure, enquête, scène d’action, combats, intrigue forte et une belle dose d’humour. L’auteur de L’or et le Sang (avec Merwan et Bédouel, chez Glénat) gratifie son héros d’une enquête dense où de nouveau, il est tiraillé entre plusieurs camps. Comment travailler pour Madame Zarkoff qui ne l’a pas ménagé dans la précédente aventure ?

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Silas Corey joue toujours double jeu, avec un certain flegme britannique et un sens de la déduction, comme Sherlock Holmes, il se sort toujours des mauvaises passes. Joueur, coureur de jupons, charmeur, l’homme est accompagné de son fidèle assistant Nam, expert en arts martiaux. De plus, la galerie de personnages secondaires est variée et ont tous des psychologie complexe.
L’ambiance fin de Première Guerre Mondiale matinée de régime victorien est parfaitement restituée par Pierre Alary dans un style semi-réaliste très maîtrisé. Son sens de la mise en scène est d’une belle qualité. Enfin, les couleurs de Bruno Garcia apporte une plus-value à ce charme quasi désuet.

Silas Corey : Un départ réussi pour cette nouvelle aventure grâce à une intrigue excellente.

  • Silas Corey, tome 3 : Le testament Zarkoff 1/2
  • Scénariste : Fabien Nury
  • Dessinateur : Pierre Alary
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 14.90€
  • Sortie: 14 janvier 2015

La colère de Fantômas

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Nommée dans la Sélection Officielle d’Angoulême en 2014, la très belle série La colère de Fantômas est de retour avec son troisième album, A tombeau ouvert. Signé Olivier Bocquet et Julie Rocheleau, il met en scène le célèbre voleur dans une version proche de celle de Marcel Allain et Pierre Souvestre, les auteurs des romans originaux. Pour ce volet, Fantômas continue de ridiculiser le commissaire Juve et la police. Coup de cœur Case Départ depuis le tout premier tome, ce troisième opus continue de nous ravir.
Résumé de l’éditeur : L’inspecteur Juve est en passe d’arrêter Fantômas, mais ce criminel insaisissable sans foi ni loi, a toujours un temps d’avance ! Juve et son acolyte Fandor vont-ils enfin voir leur quête aboutir ? Paris sera-t-elle libérée de l’homme aux cent visages ? Sa folie meurtrière va-t-elle cesser ? Ce troisième tome clôt en beauté une des plus belles surprises de ces dernières années, une série multiprimée qui a révélé deux jeunes auteurs extrêmement talentueux Julie Rocheleau et Olivier Bocquet.

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Pour ce troisième et dernier opus de La colère de Fantômas, Olivier Bocquet fait fort ! L’énorme course-poursuite entre le célèbre voleur et Juve est à la hauteur des attentes du public, rythmée et menée tambour-battant. D’ailleurs la fin est explosive et détonante. Il faut dire que le commissaire et ses hommes semblent complètement perdus dans leur enquête, leur tentative pour l’attraper et la tension est à son comble. Le récit est un habile mélange entre le polar très noir, parfois violent et très drôle ; et c’est jubilatoire ! Fantômas est à ce point un vrai méchant comme il l’est dans les romans d’Allain et Souvestre, à mille lieues de celui des films d’André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès : il est violent, il tue facilement et l’hémoglobine gicle au fur et à mesure des pages de l’album.

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En ce qui concerne la partie graphique, elle est à la hauteur du scénario de Bocquet. Julie Rocheleau, dessinatrice montréalaise, possède est un trait surprenant et reconnaissable entre tous. Elle y ajoute une palette chromatique d’une grande variété et détonante. Energique et rythmé, son sens du découpage et de la mise en scène est merveilleusement maîtrisé.
La colère de Fantômas : une trilogie surprenante, détonante, au graphisme singulier, à l’intrigue et aux personnages forts. A (re)découvrir avec beaucoup de plaisir.

  • La colère de Fantômas, tome 3/3 : A tombeau ouvert
  • Scénariste : Olivier Bocquet
  • Dessinatrice : Julie Rocheleau
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 13.99€
  • Sortie: 09 janvier 2015

Le soufflevent

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Alors que le premier volet du Soufflevent nous avait laissé une très belle impression, le deuxième tome Côtes pirates – Monts Andémiens, confirme notre sentiment : cette saga jeunesse est d’une grande qualité. Signée Andoryss et Xavier Collette, l’histoire pour jeune lectorat continue de suivre les aventures rocambolesques de Coline, Sacha et Typhon essayant de protéger l’invention du père de la jeune fille.
Résumé de l’éditeur : Une fois le Soufflevent en sécurité, Coline part à la recherche de Typhon, son chat ailé, devenu tacticien pour des pirates. De son côté, Sacha observe impuissant la montée du conflit entre les États Andémiens et l’Union Atlante. Perdus entre un océan et une guerre, Coline et Sacha devront faire front. Et quand vient l’heure de se battre, il faut prendre garde à ne pas se tromper d’allié…

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Un souffle épique déferle chez Delcourt depuis le premier volume du Soufflevent. Il faut dire qu’Andoryss sait maintenir le suspens dans son récit. Professeur de SVT, l’auteur a inventé de nombreux univers dans ses romans comme Les enfants d’Evernight qu’elle a adapté en bande dessinée en 2011 avec Eric Yang. Prévue en quatre tomes (le tome 3 sortira en août 2015, le rythme étant soutenu), l’histoire de ce deuxième volet fait la part belle au fantastique, à la magie, aux engins volants et aux combats aériens. La tension narrative est à son comble puisque Typhon, le chat parlant de Coline, a été enlevé, que Firenza et ses hommes convoitent toujours le Soufflevent et que les relations entre la jeune fille et Sacha sont délicats, entre attirance et répulsion. D’ailleurs le pilote de l’Aéropostale apporte la touche d’humour dans ce récit à tension. De nombreuses scènes très réussies se déroulent chez les pirates et cela permet de relancer le récit.

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Le graphisme de Xavier Collette nous avait fait une belle impression dans le précédent opus, cela se confirme pour celui-ci. L’auteur belge, diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts de Liège, livre de magnifiques planches aux influences de mangas et de films d’animation. Pour mettre en valeur son dessin, il utilise une belle palette de couleurs très variées.

  • Le soufflevent, tome 2 : Côtes pirates – Monts Andémiens
  • Scénariste : Andoryss
  • Dessinateur : Xavier Collette
  • Editeur: Delcourt Jeunesse
  • Prix: 14.50€
  • Sortie: 07 janvier 2015

Le geek, sa blonde et l’assassin

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Que faire lorsque l’on est un jeune mangaka et que l’on tue accidentellement son meilleur ami ? Se dénoncer ? Cacher le corps ? Toutes ses questions Kin-Wo va se les poser dans l’album explosif Le geek, sa blonde et l’assassin. Surtout que le jeune homme apprend aussi que sa propre petite amie n’est pas celle qu’il croit. Une drôle de période s’ouvre à lui, entre mensonges et vérités. Publié par Akata, ce récit est signé de l’auteur Hong-kongais Kin-Wo Cheng.
Résumé de l’éditeur : À 19 ans, Kin-wo mène une vie (presque) parfaite : il dessine des mangas pour des fanzines (même s’il n’arrive pas à être publié chez un éditeur), et sort aussi une fille super sexy. Mais ce quotidien va déraper très vite quand, par mégarde, il tue involontairement son meilleur pote ! Pour ne pas finir ses jours à croupir en prison auprès de codétenus douteux, Kin-wo va devoir réfléchir, et vite ! Le voilà donc à surfer sur le web, pour chercher comment se débarrasser d’un cadavre, sans faire trop d’éclaboussures. La mignonne Mary se propose de l’aider mais… est-elle vraiment la fille qu’elle prétend ?

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Le geek, sa blonde et l’assassin fut publié initialement sous forme de 3 fascicules en 2011 à Hong-Kong. Son auteur, Kin-Wo Cheng, est un mangaka reconnu dans son pays (il dessine depuis plus de 22 ans) et publie lui même ses albums dans sa propre structure Bookone, qu’il a créé en 2006. Sa maison d’édition travaille en quelque sorte comme un studio tel que l’on peut en connaître au Japon.
Il faut dire que dans ce pays rétrocédé à la Chine en 1997, rien n’est simple pour publier ses mangas. D’ailleurs les sagas d’arts martiaux et les albums d’héroïc fantasy inondent le marché, laissant peu de place aux autres publications.
Proche des formats des comics américains, l’histoire est construite comme un huis-clos angoissant, où l’hémoglobine coule à flot. Cette chronique sociale très sombre met en scène trois personnages à la psychologie très complexe : Kin-Wo, le jeune mangaka modeste au talent non reconnu, à la vie simple faite de jeux vidéos et de sa petite amie. De sa famille, le lecteur ne sait rien, juste qu’il habite un loft au milieu de bureaux d’entreprise. Il y a aussi Ngaa-Si, sa petite amie blonde, frivole et volage ; et enfin Gaa-Ming, personnage inquiétant costumé en policier et tout juste sorti de prison. A ces trois protagonistes, on peut ajouter Sing-Zeon, le défunt, ami de Kin-Wo, jouant lui aussi un double-jeu.

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Ce manga pour un public averti (plus de 16 ans) joue sur les codes du thriller (tueur en série, cadavres, psychologie des personnages, intrigue à tiroirs…), le tout mâtiné d’un humour très noir. De plus, la fin est étonnante et originale. Pour son récit, l’auteur hong-kongais fut influencé par les thrillers horrifiques des années 70-80 mais aussi par les histoires courtes de Junji Ito (Frankenstein, Le mort amoureux, chez Tonkam) ou encore par les cinéastes Johnnie To et Wong Kar-Wai.
A noter que Le geek, sa blonde et l’assassin vient d’être adapté en film sous le titre When Geek Meets a Serial Killer et sera visible sur les écrans début 2015 à Hong-Kong. C’est le mangaka qui le co-réalise avec Remus Kam.

  • Le geek, sa blonde et l’assassin
  • Auteur : Kin-Wo Cheng
  • Editeur : Akata, collection WTF ?!
  • Prix : 13.50€
  • Sortie : 29 janvier 2015

Buffalo runner

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Habitué des scénarios fantastiques (Gorn, Orull ou Damoiselle Gorge), Tiburce Oger pour son nouvel album propose un western, Buffalo Runner, publié par Rue de Sèvres.
Résumé de l’éditeur : 1896. Henri Ducharme et ses deux enfants font route depuis la Nouvelle-Orléans vers l’Eldorado californien quand il se font attaquer par un petit groupe d’indiens. Ed Fisher, un vieux cowboy de la région intervient mais ne pourra sauver que la jeune Mary du massacre. Ils s’abritent tous deux dans une maison mal en point, et attendent l’attaque du reste de la troupe indienne. Au cours d’une longue nuit de veille, Ed raconte sa vie aventureuse de Buffalo Runner et l’épisode, essentiel dans la conquête de l’ouest, du massacre des bisons, qui affaiblit les indiens et permit le développement du commerce des peaux, des ranchs, et des lignes ferroviaires .

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Le récit fictionnel réaliste de Tiburce Oger plonge le lecteur à la fin du 19e siècle aux Etats-Unis dans cette époque bénie qu’est la conquête de l’Ouest. Son scénario solide mais un peu classique met en scène Henri, un père et ses deux enfants quittant le foyer familial pour une vie meilleure dans le Sud du Texas. Leurs affaires logeant dans une simple carriole, ils sont arrêtés par des bandits mexicains. Aidée par Ted, un chasseur de bisons, la fille sera la seule rescapée. Trouvant tous les deux refuge dans une maison abandonnée, ils attendent des indiens s’armant jusqu’aux dents.
A partir de ce moment, cette aventure très sombre devient un huis-clos oppressant et le lecteur découvre alors le passé des deux protagonistes. La tension augmente avec l’apparition des indiens-éleveurs de buffalos.

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Si le ressort de l’intrigue semble un peu vu (même si le dénouement final est lui original), le gros point fort de Buffalo Runner est sans conteste la partie graphique. Dans la veine de ses précédentes productions, Tiburce Oger livre une superbe partition. Les couleurs à l’aquarelle restituent admirablement l’ambiance chaude des déserts texans.

  • Buffolo runner
  • Auteur : Tiburce Oger
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 17€
  • Sortie : 21 janvier 2015

Léo Loden

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L’ancien policier Léo Loden va bientôt devenir papa et on ne peut pas dire que cela l’enchante. Ajouter à cela une affaire de trafic sur les docks du port de Marseille et cette période risque d’être des plus délicates. Pour cette vingt-troisième aventure, Brouillade aux embrouilles, Christophe Arleston et Loïc Nicoloff pimentent la vie de leur personnage principal dans leur série policière humoristique préférée, accompagnés aux crayons par Serge Carrère.
Résumé de l’éditeur : Quand il reçoit un mystérieux message d’Amadeus, il ne faut pas longtemps à Léo Loden pour découvrir que son meilleur informateur a disparu alors qu’il trafiquait des containers du côté du port autonome.
Parallèlement, Marlène a sur les bras un meurtre dans une cité marseillaise sans histoire, tenue d’une main de fer par un imam qui y maintient par son autorité morale un ordre exemplaire.
Mais n’y aurait-il pas une connexion entre les deux affaires ? Les pistes se croisent et c’est une des enquêtes les plus délicates de leur carrière que Léo et Tonton Loco vont devoir mener pour sauver la peau d’Amadeus…

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L’une des séries phares Soleil et des plus appréciées du public, Léo Loden ne connaît pas de baisse de régime ; les années n’ayant pas trop de prise sur elle. Il faut dire que les personnages eux aussi évoluent avec le temps. De simple flic, le héros devenu détective, a rencontré l’âme sœur (Marlène), a cherché un appartement avec sa dulcinée (dans le tome précédent) et va bientôt être père. Le seul qui ne change pas, c’est tonton Ulysse, caution humoristique de la série, alter ego du capitaine Haddock dans Tintin. Buveur invétéré, il n’a pas froid aux yeux et vient en aide à son neveu à chaque fois qu’il en a besoin.

Dans cette aventure, concoctée par Christophe Arleston et Loïc Nicoloff, Amadeus, l’indic du jeune héros, se retrouve mêlé à un drôle de trafic d’armes dans le port de Marseille. Alors qu’il le découvre, il est kidnappé par trois petites frappes.

De plus, le lecteur retrouve avec un grand plaisir, les planches de Serge Carrère dont le trait humoristique sert parfaitement l’ambiance humoristico-policière du scénario.

  • Léo Loden, tome 23 : Brouillade aux embouilles
  • Scénaristes : Christophe Arleston et Loïc Nicoloff
  • Dessinateur : Serge Carrère
  • Editeur: Soleil
  • Prix: 13.95€
  • Sortie: 21 janvier 2015

La gigantesque barbe du mal

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Beau succès en librairie, La gigantesque barbe du mal de Stephen Collins a fait l’objet d’un nouveau tirage par la maison d’édition Cambourakis. Initialement publié en novembre 2014, Case Départ vous propose de découvrir ce sublime album.

Résumé de l’éditeur : Sur l’île d’ICI, l’ordre est le maître mot : des visages aux haies soigneusement taillées, jamais rien ne dépasse. Jusqu’au jour où Dave, modeste employé de bureau, grand amateur des Bangles et passionné de dessin, se retrouve malgré lui affublé d’une incontrôlable barbe qui ne cesse de grandir, grandir jusqu’à passer la porte de son appartement, entraver la circulation, causer mille et un incidents… et précipiter l’île et ses impeccables habitants dans une fuite en avant, tout droit vers le désordre.

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Le récit de Stephen Collins est une habile mélange de fantastique, de burlesque et de poésie. Cette très jolie histoire est construite comme une fable tragi-comique, sans réelle morale. Même si l’histoire s’installe dans une certaine lenteur, le lecteur est happé rapidement jusqu’à la fin de cet album épais. Le décor imaginé par l’auteur britannique est une île où règne l’ordre, rien ne dépasse, tout est parfait, tous les habitants sont sains d’esprit, travaillent, sans éclat, sans remise en cause de la gouvernance. Parmi les êtres humains, Dave est un homme qui va bouleverser cette quiétude. Glabre et chauve, affublé d’un postiche, il est lisse comme une boule de billard. Seul un poil réfractaire se mue sous son nez. Mais un jour, une barbe qui ne cesse de grandir, malgré les nombreux coups de ciseaux, va chahuter la ville et faire de Dave l’attraction locale. Tout sera mis en place pour contrôler cette barbe, en vain. Le désordre s’installe alors sur la l’île.

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Si la partie narrative est très maîtrisée, économe en dialogue et récitatifs, la partie graphique est formidable. Les planches en noir et blanc sans encrage sont composées de très grandes cases (illustrations pleine page à 5 vignettes maximum et un cadrage original) renforce le côté surréaliste de l’histoire. Le trait d’une grande lisibilité permet de mettre en lumière des visages longs barrés de grands nez. Les jeux de lumières et d’ombres sont merveilleusement maîtrisés grâce à de fines hachures et des frottements.

  • La gigantesque barbe du mal
  • Auteur : Stephen Collins
  • Editeur : Cambourakis
  • Prix : 28€
  • Sortie : 12 novembre 2014

 Une tête bien vide

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L’auteur américain Gilbert Hernandez a connu les honneurs d’une nomination dans la Sélection Officielle d’Angoulême 2015 avec le très bel album Julio. Sa nouvelle publication, Une tête bien vide, publiée par Atrabile met en scène son adolescence, entre filles, musique, alcool, mère absente et père légèrement perdu.
Résumé de l’éditeur : Si Une Tête bien vide n’est pas à proprement parlé une suite de La Saison des billes, Gilbert Hernandez y aborde une autre partie fondatrice de la vie d’un homme, à savoir l’adolescence, et comment cette période décisive peut façonner, pour le meilleur comme pour le pire, le destin d’un être humain.
Bobby se laisse porter dans la vie; école, travail, amour, les choses s’enchaînent plus ou moins facilement, sans passion ni engagement. Et si Bobby rêve d’autre chose, c’est avec patience qu’il attend et attend encore que quelque chose se passe, incapable qu’il est de faire des choix, de prendre des décisions. Dans cette vie flottante, entouré d’amis qui vont et qui viennent, son seul centre d’intérêt se matérialise à travers la musique, du glam rock au punk, d’Alice Cooper aux Sex Pistols. Inconstant, paumé, plus spectateur qu’acteur de sa propre vie, Bobby se sentira véritablement métamorphosé par le mouvement punk – mais pour un instant seulement. Et Bobby laissera ainsi filer les moments, les possibilités et enfin les années…

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Même si Une tête bien vide n’est pas une suite de La saison des billes racontant l’enfance de Gilbert Hernandez, il existe une filiation entre les deux récits. Cette belle auto-fiction (biographie légèrement fictionnelle) repose de nouveau sur les mêmes codes narratifs : le héros désinvolte, intelligent, animé par la musique, les filles et son père veuf qui maîtrise mal la langue, lui qui est un immigré. Ce récit au temps suspendu (les années 70/80), est aussi une belle étude sociologique des adolescents américains, immigrés de la deuxième génération, mais aussi une mise en lumière des envies et des buts de cette période si délicate de la vie. Ce faux-rythme, d’une lenteur admirablement mise en scène permet de laisser s’installer le récit, de prendre le temps de découvrir les personnages. Même si parfois la violence des rapport entre ces jeunes adultes peut jaillir dans l’histoire, la vie du héros ressemble a beaucoup de celles de ces congénères : études, alcool, musique et filles.

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Pour pimenter Une tête bien vide, l’auteur américain glisse un objet anachronique (la tablette tactile de Lalo) capable de prédire l’avenir. Le trait en noir et blanc de Gilbert Hernandez est d’une belle force graphique comme dans ses deux précédents ouvrages, composé de traits simples d’une grande lisibilité. De nouveau du très bon et du très grand Gilbert Hernandez !

  • Une tête bien vide
  • Auteur : Gilbert Hernandez
  • Editeur : Atrabile
  • Prix : 21€
  • Sortie : 13 février 2015

L’encyclopédie des débuts de la Terre

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Les éditions Casterman propose L’encyclopédie des débuts de la Terre, un album revisitant les légendes des quatre coins du monde, signé Isabel Greenberg.
Résumé de l’éditeur : Depuis une île lointaine, nous suivons le voyage mouvementé d’un jeune garçon qui a perdu une partie de son âme et tente de la retrouver. Pour déjouer les coups du sort et se sortir des mauvaises passes ce dernier se sert de l’art absolu, celui de conter. On découvrira ainsi comment une vieille femme terrassa un géant en lui faisant manger des saucisses grillées, comment la femme du pôle sud et l’homme du pôle nord tombèrent éperdument amoureux sans jamais parvenir à se toucher, comment trois sœurs demandèrent à un chaman sans scrupule de leur partager un bébé… Souverains sanguinaires, monstres marins, guérisseurs fous, Arche de Noé, la talentueuse Isabel Greeberg convoque les plus grands mythes et nous fait revivre, intensément, les débuts de la Terre, quand les glaces recouvraient une bonne partie du globe, quand les hommes et les dieux se côtoyaient, quand la magie était partout.

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Deux jeunes amoureux ne peuvent pas se toucher, ils sont frappés par le mauvais sort. Même mariés, ils ne peuvent ni s’embrasser ni faire l’amour. Que faire pour conjurer cela ? Il décident d’aller voir un shaman, qui leur racontent alors de fabuleuses histoires.
Le fabuleux récit d’Isabel Greenberg se fonde sur des légendes et des fables des peuples de toute la Terre (La Bible, les mythologies grecques, nordiques ou égyptiennes). L’auteure britannique les réinvente en les mélangeant et en les mixant de façon astucieuse et pleine de charme. Ce très beau roman pour toute la famille est une sorte de grande aventure épique, tel un voyage imaginaire qui nous berce au fil de ses 176 pages. Teintées d’un subtil humour britannique, les nombreuses histoires sont à la fois poétiques, fantastiques et parfois cruelles.

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Le trait délicat en noir et blanc, parfois réhaussé d’une petite touche de couleur, d’Isabel Greenberg est faussement naïf mais d’une grande maîtrise graphique. Illustratrice pour le Guardian ou le New-York Times, elle utilise merveilleusement l’aquarelle pour composer des pages d’un bel onirisme.

  • L’encyclopédie des débuts de la Terre
  • Auteur : Isabel Greenberg
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 24€
  • Sortie : 07 janvier 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Tueur de moustiques

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Alors jeune étudiant, le futur auteur John Porcellino avait l’habitude de travailler pour une société d’extermination de moustiques. Armé de son pulvérisateur ou au volant de camion insecticide, il présente des tranches de vie particulière liées à ce drôle métier, dans Tueur de moustiques, publié L’employé du moi.

Résumé de l’éditeur : Maître incontesté de l’autoédition US, John Porcellino représente une influence majeure pour les auteurs de bande dessinée « indé » des deux côtés de l’Atlantique. Hélas, trop peu traduit, il reste méconnu du grand public en France. Depuis plus de 25 ans, il publie des histoires dans son célèbre fanzine King-Cat Comics. Issu de cette revue, Tueur de Moustiques compile ses histoires d’exterminateur de moustiques. Un métier pour le moins original qu’il a exercé dans les marais et les forêts du Colorado et de l’Illinois entre 1989 et 1999. C’est l’occasion pour lui de revenir sur les événements qui ont affecté sa vie, sa santé et sa vision du monde.
Durant ces années, il a documenté son expérience de travail en toute honnêteté avec beaucoup de grâce, d’intelligence, de pureté, de poésie et parfois de naïveté. Porcellino utilise la bande dessinée comme un journal intime. C’est pour lui une pratique quotidienne, essentielle à son existence. Les différents récits publiés dans Tueur de Moustiques s’étalent sur une longue période de sa vie et permettent de saisir l’évolution de ses réflexions et de son dessin : de ses débuts bruts et hésitants, à l’affirmation d’un trait raffiné qui marque sa singularité. Selon Chris Ware : « Avec seulement quelques mots et quelques lignes, les bandes dessinées de John Porcellino dépeignent avec simplicité, la sensation d’être vivant ».

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A travers les cent pages de Tueur de moustiques, John Porcellino livre aux lecteurs des tranches de vie entre malice, parfois une forme de poésie. Cette œuvre de jeunesse de l’auteur, maître de l’auto-dérision américaine, peut parfois sembler maladroite voire naïve, mais les mini-récits restent agréables à la lecture. S’il devait exterminer ces moustiques, l’auteur de Moon lake trails (Ego comme X) fustige aussi cette maltraitance de la nature. En effet, cet album est aussi un peu une ode à l’écologie. Les mosquito men travaillaient souvent sans protection ou dans des véhicules pulvérisateurs pendant des heures, parfois toute la nuit, avec un grand risque. Peu fier de ces dix années, il avait compilé la plupart de ces planches dans son fanzine King Cat Comics, au fur et à mesure.
John Porcellino était à l’honneur de l’exposition des 15 ans de L’employé du moi lors du Festival d’Angoulême 2015, une belle rétrospective sur la petite structure bruxelloise.

  • Tueur de moustiques
  • Auteur : John Porcellino
  • Editeur: L’employé du moi
  • Prix: 16€
  • Sortie: 15 janvier 2015

Kairos

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Case Départ avait eu un véritable coup de cœur pour l’excellente série Kairos signée Ulysse Malassagne, publiée par Ankama. Voici le dernier tome de cette épopée fantastique.
Résumé de l’éditeur : Pour retrouver Anaëlle, Nills doit désormais affronter l’armée du général retranché dans l’entrée des hauts quartiers de la ville. Sous les tirs de flèches des gardes du palais, Nills attaque accompagné alors d’une armée de dragons, prenant lui-même leur apparence. Mais plus que le face à face imminent avec le général, le jeune homme devra surtout surmonter les sortilèges de la mère d’Anaëlle, la puissance titanesque de son père, et la douloureuse destinée de sa bien-aimée.

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Pour ce troisième et dernier tome de la saga fantastique, Ulysse Malassagne ne termine pas son histoire d’une belle façon. Si les deux premiers volumes de cette formidable épopée nous avait enthousiasmé ainsi que le jeune public et les adolescents, nous restons un peu sur notre faim. Nous sommes légèrement frustrés mais pas non plus déçus. Le tourment psychologique de Nills est toujours parfaitement traité, le graphisme toujours aussi fort mais ce volet laisse beaucoup trop en retrait les personnages secondaires, Kuma et Kayot, qui avaient permis d’alléger la charge émotionnelle forte par un très bel humour, les scènes de combat occupent les trois-quart de l’album (graphiquement c’est une grande performance) et la fin nous échappe un peu.
Néanmoins nous vous conseillons de (re)lire Kairos et de surtout suivre de près Ulysse Malassagne, jeune auteur talentueux au dessin d’une grande puissance graphique et à l’univers très riche.

  • Kairos, tome 3/3
  • Auteur : Ulysse Malassagne
  • Editeur: Ankama
  • Prix: 11.90€
  • Sortie: 31 janvier 2015

Seule pour toujours

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Liz Prince nous avait amusé avec Garçon manqué le mois dernier, elle récidive dans Seule pour toujours, de nouveau publié par les éditions çà et là. Alors qu’elle nous dévoilait son enfance et son adolescence dans l’album précédent, elle décrit sa vie de femme célibataire dans celui-ci.
Résumé de l’éditeur : Après Tu m’aimeras encore si je fais pipi au lit ?, Delayed Replays et Garçon Manqué, Liz Prince revient avec un nouveau recueil de strips humoristiques consacrés, comme le titre l’indique, à sa vie sentimentale chaotique. Dans Seule pour toujours, Liz Prince, la reine de l’amourachement à vitesse supersonique décrit par le menu ses nombreuses déconvenues avec la gent masculine. Fascinée par les hommes barbus et à vestes à carreaux, Liz et son cœur d’artichaut se focalisent quasi-exclusivement sur les hipsters de la petite ville de Providence où elle habite, non loin de Boston, mais il lui arrive également de surfer intensivement sur les sites de rencontres pour tenter de trouver l’âme sœur, ou tout simplement quelqu’un avec qui aller voir le prochain concert de punk rock du coin. Mélangeant strips en trois cases ou en une planche et récits courts de quelques pages, Liz Prince reste cette adulescente au grand cœur hyper-attachante dont la vie a été quelque peu chamboulée suite à la notoriété croissante de son blog aux États-Unis mais qui hésite encore et toujours sur le comportement à avoir quand elle se retrouve coincée dans une file d’attente devant un barbu qui lui fait de l’œil.

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Liz Prince est une jeune femme attachante et très drôle. Utilisant avec beaucoup de cran, l’auto-dérision, elle livre de nouveau des strips d’une grande drôlerie. Il faut dire que cette femme aux allures d’adolescente attardée, un peu hors de la mode et très garçon manqué, est un sacré conteuse d’histoire et réussit merveilleusement à mettre en scène sa propre vie. Entre réalité et récits fictionnels, elle nous livre ses énormes difficultés pour trouver un homme qui l’aimera. Attirée par les hipsters, elle multiple les gaffes avec eux. Son trait simple et tout en rondeur sert parfaitement ce style de récit, à savoir des strips.
Liz Prince a remporté l’Ignatz Award 2005 du meilleur jeune talent pour Tu m’aimeras encore si je fais pipi au lit ? Elle vit à Providence, dans le Massachusetts, avec ses deux chats, Wolfman et Dracula.

  • Seule pour toujours
  • Auteur : Liz Prince
  • Editeur: çà et là
  • Prix: 11€
  • Sortie: 14 février 2015

Mamie « faut pas gâcher »

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De temps en temps, Case Départ vous propose aussi des albums jeunesse au milieu des nombreuses bandes dessinées. En décembre, la sympathique maison d’édition Nobi Nobi !, spécialiste des histoires venues du Japon, publiait Mamie « faut pas gâcher », une histoire signée Mariko Shinju.

Résumé de l’éditeur : Mamie « Faut pas gâcher » est une vieille dame astucieuse toujours prête à donner des conseils pleins de sagesse pour ne pas gaspiller.
Elle n’a pas son pareil pour expliquer de quelle façon recycler les déchets, réutiliser les objets du quotidien, économiser les ressources naturelles !
Ne pas laisser couler l’eau du robinet quand on se brosse les dents, se resservir des vieilles feuilles de papier pour en faire un beau déguisement, récupérer les épluchures de clémentine pour parfumer l’eau du bain… Chaque occasion est bonne pour apprendre qu’être écolo, c’est rigolo !

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Dans ce très bel album pour les plus petits, Mariko Shinju met en lumière le concept japonais de mottanai : ce qu’on ressent lorsque quelque chose est gâché. Idée tirée de la philosophique bouddhiste, aujourd’hui elle désigne un objet ou un être humain qui n’a pas utilisé tout son potentiel (gaspillage d’aliments, perdre son temps…). Cette mamie, pleine de bon sens, fait jaillir des idées lumineuses pour remettre son petit-fils dans le droit chemin, celui de l’écologie de tous les jours.
Mamie « faut pas gâcher » et les autres titres qui en découleront ont été récompensés par le Grand Prix du concours Kenbuchi Ehon no Sato et le Prix Bibakarasu au Japon.

A lire pour découvrir, pour apprendre, pour les idées, pour cette belle philosophie et pour en discuter avec ses enfants.

  • Mamie « faut pas gâcher »
  • Auteur : Mariko Shinju
  • Editeur: Nobi Nobi !
  • Prix: 13.50€
  • Sortie: 14 décembre 2014

Jack Kirby, king of comics

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Jack Kirby (1917 – 1994) est considéré comme les des maîtres des comics américains. Co-créateur avec Stan Lee de nombreux super-héros (Les 4 fantastiques, Avengers, X-Men ou Hulk) ou avec Joe Simon (Captain America) mais aussi seul (Kamandi, Néo-Dieux, Le Quatrième Monde, OMAC…). Après la très belle Anthologie qui lui était consacrée, les éditions Urban Comics publient Jack Kirby King of Comics, un sublime ouvrage signé Mark Evanier.
Résumé de l’éditeur : De Captain America à Thor, des Quatre Fantastiques aux Avengers, celui que l’on surnomme le « Roi des Comics » est à l’origine des super-héros les plus populaires et les plus emblématiques. Ce beau-livre se consacre à la vie et à l’oeuvre d’un pilier de la bande-dessinée américaine : Jack Kirby.

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Photo de l’exposition Kirby, le super créateur (photo Comixtrip)

La publication de cette biographie de Mark Evanier coïncide avec la très belle Exposition rétrospective qui était visible lors du Festival d’Angoulême la semaine dernière. L’ouvrage propose beaucoup d’inédits (dessins, croquis, correspondances illustrées ou ébauches) mais d’anecdotes de l’auteur, qui fut assistant de Kirby. Un livre pour les fans de l’auteur américain : à garder précieusement dans sa bibliothèque.

  • Jack Kirby, King of comics
  • Auteur : Mark Evanier
  • Editeur: Urban Comics
  • Prix: 29€
  • Sortie: 23 janvier 2015

La vie de tous les jours

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Mickaël Roux est un auteur reconnu dans le monde du 9e art. L’auteur des Passeurs (Carabas) ou Confessions d’un canard sex-toy (Ankama), nous emmène dans son univers familial dans l’album La vie de tous les jours, édité par Bamboo
Résumé de l’éditeur : Je suis auteur de bandes dessinées. Ma compagne travaille en crèche. Et depuis que nous avons eu notre fils Léon, notre vie n’est plus vraiment un jeu d’enfant ! Il nous faut rester des parents modèles tout en se préservant une vie de couple, négocier à la banque et savoir faire des oeufs au plat.
Enfant, couple, boulot, école, maison, banque… Aujourd’hui, pour surmonter tout ça, il me faut être un super-héros du quotidien !

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Entre joies d’être père, une vie de dessinateur pas toujours évidente et le monde qui l’entoure, Mickaël Roux nous gratifie de ses doutes et ses réussites dans cet album. Sous forme de gags sur demi-planche, il réussit que partiellement à nous faire rire ou sourire. Seuls les enfants peuvent parfois nous émouvoir. Entre réalité et fiction, le dessinateur reste néanmoins un auteur sympathique. Il faut dire que ce style d’album inonde le marché depuis quelques années et que le lecteur pourrait en être lassé.

  • La vie de tous les jours
  • Auteur : Michaël Roux
  • Editeur: Bamboo
  • Prix: 10.60€
  • Sortie: 28 janvier 2015

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