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Faire une perf’ en hiver

Publié le 11 février 2015 par Emmanuel S. @auxangesetc

Faire une perf’ en hiver

Dans mon dernier billet, je vous avais laissé probablement hagard, l'estomac noué par ce qui allait m'arriver. Pour ceux qui ont la mémoire courte, c'est ici. On était vendredi, soit 2 jours avant mon 10km, la gorge me piquait. Je me sentais fiévreux. J'étais stressé, que dis-je angoissé, à l'idée d'être obligé de rester dans mon lit dimanche matin alors que Vincennes m'attendait...

Je passais les 2 nuits suivantes à tenter de gérer mon mal de gorge. Mon remède miracle? Un foulard oublié chez moi par ma belle-mère. Un beau foulard tout nuancé de violet, beige et blanc. Un beau foulard qui donne l'impression que je sors tout droit d'un remake de la Cage aux Folles. Mais rien à cirer du " qu'en dira-t-on ". J'assume la part féminine qui est en moi, surtout si ça me permet de guérir plus vite. Et j'assume la part masculine qui fait que ponctuellement un rot ou un pet m'échappent, que je laisse parfois trainer du linge et qu'il m'arrive de regarder un match de foot ou de hand en sirotant une binouze, la main dans le sleubard. C'est comme ça.

Bref, me voilà donc dimanche à 9h15 au départ des Foulées de Vincennes. 'Tain, on se les gèle ici. Vivement le départ que je fasse parler la puissance de mon tout nouveau cœur dopé par une préparation de 8 semaines où j'ai enchainé fractionné, allure spécifique et footings récup'. Le corps a bien tenu la cadence, premier motif de satisfaction. A voir maintenant ce que ça donnera sur 10km. Vais-je enfin passer sous les 40'?... Suspens.

Le départ est donné. Malgré mon 40'01 de l'an dernier, j'ai pas eu de dossard préférentiel pour le sas -40′. Sérieux, vous abusez les gars. Du coup, je me trouve à l'arrière avec une foule compacte. Je joue des coudes pour me frayer un passage dans la masse et tenter de ne pas perdre trop de temps sur ce 1er km. Dégage, toi. Toi aussi. Oh, sorry pour le coup de coude c'était pas voulu. Gnia ah ah ah ah ah!!!!! C'est beau l'ambiance course à pied. 1er kilo bouclé en 3'56. OK, je suis dans mes temps. La foule est toujours dense mais le léger faux-plat du 2e km commence à étirer le peloton. J'essaie de garder le rythme malgré tout, mais la chaussée étroite complique un peu les choses. 4'00. Bon, j'ai gaspillé un peu d'énergie sur les 2 premiers kilos mais je limite les dégâts.

A partir du 3e, ça commence à aller mieux. On a plus de place, je continue de remonter pas mal de monde mais le niveau est un peu plus homogène. Impossible à ce stade de trouver quelqu'un sur qui caler mon allure. Je continue donc tout seul comme un grand. Bouclé en 3'51.

Les kms 4, 5, 6 et 7 sont bouclés à une allure moyenne de 3'55, le tempo que je m'étais fixé. En débutant le 7e, je me rends compte que je suis vraiment bien. J'hésite à accélérer mais je n'ose pas trop. Il reste 3 bornes derrière, ça peut faire mal si je m'enflamme maintenant.

A partir du 8e, je sens que c'est le moment. Allez Math', on accélère crescendo, on verra ce que ça donne. Je suis avec de bons coureurs, c'est vraiment sympa comme moment. Je sens qu'il y a du bon niveau mais le plus sympa c'est que je me sens à l'aise dans ce petit groupe. Je suis franchement bien niveau respiratoire et les muscles ne souffrent pas encore trop de l'accumulation de lactique. Résultat, les kms 8 et 9 sont bouclés en 3'49.

On y est, voilà le panneau du dernier kilo. J'accélère mais je reste encore un peu dans la retenue. La peur de la défaillance du dernier instant... Je double un gars qui respire comme une vieille locomotive à charbon. Je lui donne une tape sur l'épaule. Je l'encourage aussi avec une de ces petites phrases dont les coureurs ont le secret, balancée dans l'effort et qui veut pas dire grand chose. Là c'était quelque chose du genre : " allez, courage! ça sent le bout! ". Le bout de qui? de quoi? Faut pas chercher. Je le laisse là et je poursuis mon effort.

Impossible de regarder ma montre à ce moment-là, trop peur d'être déçu. J'accélère dans la dernière ligne droite, passe la ligne, éteins mon chrono, regarde ma montre et... 38'59! Pour la première fois de ma jeune carrière de coureur, je pousse un cri/grognement de joie en levant les bras au ciel. Super content de mon temps, de la gestion de course, de mes sensations...

Record largement battu, mission accomplie. En officiel, ils m'ont donné un chrono de 39'00 puis de 39'01. Officiellement, j'améliore donc mon temps d'exactement une minute. Mais psychologiquement, je préfère garder en tête le temps de ma Garmin. Comme ça, mon prochain objectif ne sera pas de passer sous les 39 (déjà fait :)), mais d'aller taquiner les 37′. To be continued...


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