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Bis, n’y allez pas, on ne vous le diras pas deux fois !

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

Bis, n’y allez pas, on ne vous le diras pas deux fois !Il y a des gens, comme ça, que tu as adulé pendant longtemps et qui, un jour, font mal à ton petit cœur. C’est le cas de Dominique Farrugia avec Bis, comédie navrante, à mille lieux de l’esprit des Nuls. Bis nous a d’ailleurs brisé le cœur deux fois parce qu’on adore Kad Merad et que Bis n’est pas à la hauteur de celui qui a créé le Kamoulox et joué dans Qui a tué Pamela Rose ?, vraiment pas. Quant à Franc Dubosc, il avait trouvé avec Fiston (et avec Barbecue) avec un jeu plus juste et plus intéressant, presque touchant, qui ici fait pschitt face à la vacuité du scénario.

Eric (Franc Dubosc), restaurateur endetté et hédoniste, est l’ami de Patrice (Kad Merad). Lors d’une soirée arrosée, il descende à la cave chercher une bouteille. L’escalier cède et ils sont transportés par magie en 1986. Ils ont dix-sept ans.

Bis, n’y allez pas, on ne vous le diras pas deux fois !

Patrice (Kad Merad) et Eric (Franc Dubosc)

Thème revisité maintes et maintes fois, avec plus ou moins de succès, avec intervention technologique (La machine à remonter le temps, Retour vers le futur, L’armée des douzes singes, etc.) ou purement magique (Peggy Sue s’est marié, Camille redouble, Les visiteurs, etc.), le voyage dans le temps a fait les beaux jours de la Science-Fiction et parfois de la comédie. Mais jamais le sujet n’a été aussi platement traité que dans Bis. Premièrement, les deux personnages, se rendant compte très vite de la situation, feigne à peine d’être perturbés. Eric tombe dans les pommes devant un miroir et l’affaire est dans le sac. On aura rarement fait plus caricatural. Bien sur, même si ça sent le réchauffé, il faudra pour les deux compères recommençaient l’expérience de la chute dans l’escalier pour retrouver leur époque. Mais ce n’est pas le plus grave. Aucune explication n’est donné à l’événement, pas même un sens mystique. Du coup, les deux amis semble là « parce que c’est écrit dans le scénario », rien d’autre. Et passons, enfin, rapidement, pour ne pas se faire plus de mal, sur les effets spéciaux incroyablement laids, style poussière d’étoile.

Bis, n’y allez pas, on ne vous le diras pas deux fois !

Eric (Franc Dubosc) et son père (Gérard Darmon)

Bis, c’est avant tout une comédie me direz-vous, on s’en moque de la science-fiction, on n’est pas là pour là. Certes, vous dirai-je. Mais voilà le hic… ce n’est pas drôle non plus. Comme souvent, le meilleur est dans la bande-annonce mais encore là, c’est parce que la bande-annonce est bien montée. Les mêmes séquences dans le film sont terriblement embarrassantes. La seule bonne idée qui était qu’Eric et Patrice tentent de faire fortune en présentant des tubes et des idées de film futurs tombent rapidement à l’eau. La faute aux deux acteurs, pas vraiment convaincus de ce qu’ils jouent mais surtout au scénario à la fois mièvre et convenu. Les pseudos-discussions philosophiques sont à mourir d’ennui et de tristesse. Il n’y a aucune folie. Les tergiversations de Patrice qui ne sait pas s’il veut saisir l’occasion pour changer de vie ou retourner à son époque fissa pour retrouver sa femme n’ont rien de romantique, elles plombent juste l’ambiance du film qui n’arrive à aucune alchimie et devient carrément verbeux. On s’endort alors sur son siège jusqu’à ce que le voisin vous réveille parce que vos ronflements l’empêchent de dormir.

Bis, n’y allez pas, on ne vous le diras pas deux fois !

Caroline (Eden Ducourant), Eric (Franc Dubosc) et Patrice (Kad Merad)

On avait espéré un nouveau départ pour Dubosc qui n’est pas un mauvais acteur mais à qui on propose des mauvais rôles. Également pour Kad qui jouait très bien le mauvais flic dans le récent Disparu en hiver, un film qui ne le m’était pas davantage en valeur. Pour se consoler, on va revoir La cité de la peur pour la vingtième fois et se dire que parfois, on vieillit bien mal.

Boeringer Rémy

Pour voir la bande-annonce :


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