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No Format – Vendredi Rework EP

Publié le 12 février 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier

Cela fait maintenant 10 ans que le label parisien No Format nous fait rêver et voyager au travers de projets artistiques insolites et iconoclastes. 10 ans que ce label propose des œuvres musicales inclassables et éclectiques, délivrant des perspectives différentes à ce qu’on appelle « musique électronique ». Mamani Keita, Roce, Julia Sarr, Ballaké Sissoko sont autant de noms que vous avez du voir passer chez eux, autant de talents qu’il a fallu apprendre à comprendre, à dompter et d’univers dans lesquels il a fallu se plonger, aventuriers que nous sommes. Car, oui, malgré ce qu’en pense NRJ, connaître la musique, ça prend du temps, mais c’est comme le chinois, ça s’apprend…

C’est pourtant bien la première fois que nos destins sont amenés à se croiser et si on vous parle de ce label aujourd’hui, c’est à l’occasion de la dernière sortie de l’un de leur groupes phares : Vendredi. Charles et Pierre-Elie de leur prénoms, viennent en effet de proposer leur second EP depuis le 9 février dernier sur le label indépendant. Le premier, Veneris Dies, sorti l’année dernière, nous avait fait beaucoup de bien aux oreilles à l’époque. On se réécoute « Chiara », sans doute l’extrait le plus révélateur de l’éventail de possibilités artistiques dont ces deux jeunes hommes disposent…

Ce second EP, au format plus court que le précédent, car formé seulement de 3 chansons contre 7 sur le précédent, est une bande-son pour noctambules. Sombre, saisissant la finesse et l’élégance des crépuscules du passage de l’hiver au printemps, les trois chansons nous bercent d’une énergie sensible, renouvelée. Ce qui saute aux yeux, c’est la richesse et la qualité du travail fourni. Le sample est utilisé ici avec brio et apporte de petites touches de couleurs, parfois vives, parfois pâles, dont l’ensemble forme une palette enchanteresse et mystique. Bien que chaque chanson soit unique et possède son propre univers, on sent que le duo a à cœur de montrer ses origines africaines. Ainsi, sur « Exile », on reconnaîtra des samples de darbouka, de guedra, toujours par petites touches légères, se mêlant parfaitement à la voix chamanique de la chanteuse.

Sur « Bamako Skill », on descend encore plus bas dans ce merveilleux continent qu’est l’Afrique. Complètement planant, parfois triste, notamment dans la seconde partie du morceau, on se laisse porter le long de longues nappes électroniques, mélangées à de belles notes vocales, qui finalement, donnent le tempo et forment la rythmique de la chanson.

Ne vous méprenez pas cependant. Il est tout bonnement impossible de catégoriser chacun de ces trois morceaux, il s’agit là d’une interprétation complètement subjective et d’un travail pseudo-intellectuel consistant à mettre des mots sur des émotions. Le but recherché ici est clairement de susciter la curiosité et d’afficher sa différence en bousculant les styles, les codes d’un monde où tout est, petit à petit, globalisé. On retrouve d’ailleurs clairement ce message, sous la forme de slam (si, si, ils l’ont fait), dans la seconde chanson de l’EP, « Individu Consommable » :

«Alors dans ce monde varié offert en son étrange ensemble, je ne peux me résigner à n’être qu’un et ceux que ça arrange de nous mettre dans des cases et des franges, mon exemple brise leur cliché et émiette leur pain quotidien…»

Voila pour ce petit tour d’horizon. Vendredi devrait également sortir un EP en mars, intitulé  Sola Nocte, « la nuit seule ». En attendant, si vous voulez découvrir leur univers et ceux des autres artistes du label No Format, c’est par ici que ça se passe.

No Format – Vendredi Rework EP

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