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Rencontre dessinée avec Julien Neel #FIBD2015

Par Emidreamsup @Emidreamsup

Julien Neel

A côté des rencontres internationales ou des rencontres croisées, il y a un troisième genre qui pousse les bédéphiles à se lever de bonne heure pour être sûr d’avoir une place, il s’agit des Rencontres dessinées. Personnellement, je n’aurai eu le temps que d’en vivre une sur le week-end et c’était celle de Julien Neel, le »papa » de Lou.

Avant de passer à la table à dessin, l’auteur revient sur sa carrière et sur le phénomène qui a fait son succès. Lorsqu’il a débuté son travail sur Lou, il était convaincu qu’il n’irait pas plus loin que le premier album. Il était persuadé que les éditeurs allaient changer d’avis. Si aujourd’hui, il en est au 6ème (et un film a vu le jour, ainsi qu’une série animée), il doute encore et a toujours peur d’être une escroquerie. D’où l’importance du retour du public concernant son travail.

Il a toujours baigné dans le dessin avec un père et un grand-père illustrateurs publicitaire. Il a suivi une formation de graphiste et a ainsi appris à faire passer un message via une image. Pour Julien Neel, le dessin doit être avant tout lisible et efficace, la beauté du trait vient ensuite. On ne naît pas avec un don pour le dessin. C’est pour lui un goût que l’on développe au fil des ans. C’est un savoir que l’on doit travailler toute sa vie. Il a d’ailleurs eu honte de son dessin durant de nombreuses années parce qu’il ne réussissait pas à faire les mains ou les muscles par exemple. Puis en découvrant des auteurs comme Trondheim ou Sfar, il comprend que le dessin n’est pas au coeur de tout.

Julien NeelAbonné à la BD jeunesse, il n’a aucune intention de faire de la BD adulte si cela signifie tomber dans la violence ou le sexe, qui a son goût est quelque chose de très adolescent au fond. Pour Neel, la BD jeunesse est un outil pédagogique à l’image d’album comme le Schtroumpfissime qui parle de la dictature ou encore le magazine Petit Spirou qui parle de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Neel se bat contre tout ce qui est routinier, c’est pour cela qu’il dessine sur toute forme de support, mais aussi qu’il tend à faire évoluer le personnage de Lou plutôt que d’en avoir fait une éternelle petite fille.

Dans l’album Chaque Chose, il explore effectivement une thématique plus adulte, mais pour le reste, il n’a pas la sensation d’être passé du côté de la BD adulte. Il a avant tout fait cet album pour un public ado. Il y a toujours une certaine gravité dans ses ouvrages, en dehors peut-être du premier tome de Lou et encore…

Si l’adaptation cinématographique de Lou ne lui permet de réaliser une suite, la BD connaîtra encore 2 tomes. Le septième apportera quelques pièces supplémentaires au Julien Neelpuzzle mis en place dans le tome 6 et éclairera un peu le lecteur. Tandis que le tome 8 clôturera la série sous la forme d’un album de 46 pages couleurs, mais rien n’empêche de retrouver cet univers sous un autre format plus tard.

Passant à la table de dessin, Julien Neel dévoile son petit carnet dans lequel il griffonne régulièrement. On y découvre ainsi les ébauches d’un nouveau projet : un petit livre muet, sur la tolérance, destiné aux enfants. Quelques esquisses du tome 7 de Lou apparaissent sous nos yeux et nous permettent de voir que le tout prendra place à Mortebouse. Ce nouveau tome s’intitulera, La Cabane. C’est l’album qu’il rêvait de faire quand il avait 14 ans, avec un côté très « peace and love ».

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