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Critiques Séries : Chefs. Saison 1. Episodes 3 et 4.

Publié le 19 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Chefs // Saison 1. Episodes 3 et 4. Episode Trois / Episode Quatre.


Comme les bons vins, je pense que Chefs se bonifie avec le temps. Les deux premiers épisodes n’étaient qu’une introduction que j’avais beaucoup aimé mais ce sont ces deux épisodes qui m’ont réellement plu, surtout le dernier qui m’a rappelé les meilleures heures de Hannibal. Certes, il y a un clin d’oeil à Hannibal mais ce n’est pas pour cela que je parle de la série de NBC mais plutôt pour l’éveil des sens qu’il y a dans les légumes de ce prestigieux maraîcher qui vient offrir ses légumes au travers d’une compétition de chef. Si la série n’est pas forcément très originale dans le sens où elle va chercher le chef rival que l’on nous a introduit plus tôt dans la saison, ce n’est pas bien grave car de toute façon ce n’est pas ce qui importe. Le plus important dans ce dernier épisode c’est de montrer à quel point Romain est en train d’aimer la cuisine et ce qu’il fait. Alors qu’à côté le Chef tente de lui inculquer quelques trucs, de lui rappeler les sensations qu’il avait lorsque sa mère se mettait à cuisiner. Je trouve tout de même un peu prévisible le fait que Romain soit le fils du Chef et que sa mère était en fait la propriétaire d’un restaurant mais ce n’est pas le plus important. Il y a des facilités mais elles n’entachent pas le récit à proprement parler.

Au contraire, le récit est fascinant et pour preuve, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde devant ces deux épisodes. On est hypnotisé, à la fois par la prestation sans faille de Clovis Cornillac (et accessoirement celle de Hugo Becker et des personnages secondaires) mais aussi par la mise en scène très soignée, très sombre et lugubre dans un univers qui est pourtant si coloré. En effet, on a tendance à voir la suite comme un univers plutôt lumineux, plus comique, sauf que Chefs traite cela sous un angle complètement nouveau et terriblement dramatique. Ces deux épisodes cherchent à dramatiser encore un peu plus les choses, surtout quand le chef est dans le coma et qu’il en sort sans la moindre sensation. On semble avoir voir une référence à L’Aile ou la Cuisse quand notre très cher Louis de Funès, critique gastronomique, perd le goût à cause du roi de la nourriture industrielle Tricatel. La série s’amuse très justement avec ses références, on parle aussi de Dr House dans les références du Chef et du côté taciturne, toujours perdu dans ses pensées, du personnage. Ce n’est pas bête de voir des références et encore moins dans une série qui accepte ses influences et en fait quelque chose de réellement réussi.

Ensuite il y a Romain et Yann qui vont se retrouver complice de la mort d’un petit escrocs du coin qui en avait après le Chef puisque c’était son usurier. On sait que c’est lui qui l’a fait tabasser mais sa disparition va arranger le Chef et c’est pour cela qu’il ne verra pas d’objection à s’occuper du corps quand il va tomber dessus. C’est drôle toutes ces scènes qui s’enchaînent car le récit est fluide et la narration a beau sembler lente à l’écran, je trouve qu’elle est très énergie dans les dialogues et dans sa façon de résoudre petit à petit les intrigues de chacun. L’enquête policière est d’ailleurs très grossière, très simpliste, mais la recherche n’est pas vraiment là car Arnaud Malherbe veut avec Chefs créer quelque chose de complètement différent. Il parle de la difficulté de tenir un restaurant alors que le monde ne va pas très bien, surtout celui de la gastronomie traditionnelle, souvent onéreuse et manquant d’originalité. Ils ont besoin d’originalité et c’est là que l’épisode 1.04 tente sa chance avec les légumes de ce grand maraîcher que tous les chefs s’arrachent. Cela tombe bien il propose au Chef d’être l’un des concurrents au titre. Et c’est Romain, de par son audace, qui va remporter la mise jusqu’à ce que l’on découvre que tout cela était un coup monté.

J’ai senti venir le coup fourré quand notre très cher homme d’affaires était mis en scène dans ses arts martiaux. J’ai senti la connexion sans être certain de ce que je pouvais penser. Chefs est donc une série prévisible mais est-ce un problème ? Romain tente de survivre et même si à l’issue de ces deux épisodes il semble perdre les pédales (je me demande comment ils vont rattraper le coup et avec quelle pirouette scénaristique) mais ce n’est pas dans le mauvais sens encore une fois. Au contraire, on sent que le but de ces deux épisodes est de faire les choses de façon très différente et cela fonctionne même très très bien. Les personnages prennent alors de plus en plus d’épaisseur au fil des épisodes, comme une bonne béchamel et Chefs se transforme en une sorte de polar gastronomique qui me plaît énormément. Car avec quelques pointes d’humour et surtout une bonne dose de mystères, Chefs délivre tout ce que j’attendais d’elle dès ses débuts.

Note : 8.5/10. En bref, deux très solides épisodes avec une préférence pour le second.


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