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Quelles opportunités de croissance pour les entreprises dans les efforts contre le réchauffement climatique ?

Publié le 19 février 2015 par Nicomak @Myriam_Nicomak

En France, les émissions de gaz à effet de serre émanent à plus de 17% de l’industrie manufacturières. Cela représente presque 90 millions de tonnes de CO2 par an[1]. Quand on regarde ces chiffres, il est évident que les entreprises doivent réduire l’impact de leur activité sur l’environnement… ou du moins, c’est l’opinion de 68% des français interrogés dans le cadre de l’étude d’Havas WW Paris qui a été présentée le 11 Février 2015 à la Cité de l’architecture et du patrimoine en présence de Nicolas Hulot[2] et de Bernard Lafont[3], Directeur-Général de Lafarge.

Toujours d’après cette étude, 52% des personnes ont un sentiment « d’urgence » quand elles pensent au changement climatique : intéressant à mettre en perspective face aux 65% des personnes qui pensent que les entreprises ne sont pas ou peu mobilisées sur la thématique de lutte contre le changement climatique. Pourtant, 14% considèrent que les entreprises sont les plus à même de lutter efficacement contre ce fléau du 20ème et 21ème siècle et ils sont même 69% à penser que les entreprises et les pouvoirs publics ont autant de marge d’action les uns que les autres.

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Oui, mais comment inciter les entreprises à s’investir dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Alors que 40% des personnes ont émis l’opinion que cela se fera au travers de règlementations édictés par les pouvoirs publics, 31% misent sur l’opportunité de vendre de nouveaux produits ou de pénétrer des nouveaux marchés. 32% pensent que la pression des clients/consommateurs est la meilleure arme pour un changement de comportement des entreprises. Le dénominateur commun de ces différentes options rejoint l’opinion de Monsieur Lafont, pour qui l’entreprise est le premier acteur de l’innovation, et qui a souligné plusieurs fois pendant son intervention que les innovations doivent être rentables pour que les entreprises investissent dans des technologies nouvelles qui, à défaut d’être profitable à l’environnement, ne lui nuisent pas. Il a insisté sur le fait que les entreprises ont tout intérêt à contribuer à la protection de l’environnement, afin d’innover et de conquérir de nouveaux marchés mais également de répondre aux attentes croissantes des consommateurs, comme exposé dans l’étude d’Havas.

Afin d’éviter le greenwashing[4], Mr. Lafont, tout comme Mr. Hulot, ont pointé du doigt le fait que des outils et des indicateurs à niveau international sont nécessaires. Dans le cadre d’outils institutionnels, juridiques, économiques et financiers internationaux (tels qu’un marché carbone international qui internalise les externalités négatives de l’activité des entreprises), il ne faut pas perdre de vue la compétitivité des entreprises à niveau local, européen et international. En mettant en place un cadre international, les entreprises gardent leur niveau de compétitivité et ne se voient pas pénalisé. Mr. Lafont a rappelé que le clivage qui règne au niveau du marché carbone ne porte pas sur sa pertinence mais plutôt sur sa mise en œuvre : qui va le réguler ? De quelle manière ? Autant de questions à éclaircir avant que les entreprises acceptent de se prêter de bonne grâce au jeu !

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La COP21[5], qui se déroule à Paris cette année, est l’occasion, d’abord de sensibiliser le grand public français à la problématique de la lutte contre le réchauffement climatique, et ensuite de lancer le débat sur le rôle des entreprises dans cette lutte. Il est urgent de discuter du cadre dans lesquels vont être développés les instruments et les indicateurs que Mr. Hulot et Mr. Lafont réclament. Afin de démontrer la volonté des organisateurs de la COP21 d’impliquer ces parties prenantes importantes dans les négociations, un espace intitulé « Galerie des solutions innovantes » sera réservé aux entreprises, où celles-ci pourront montrer leur engagement. Pour les entreprises qui désirent contribuer activement à la COP21, elles peuvent le faire au travers de contributions financières ou encore au travers de contributions en nature. Vous trouverez toutes les informations nécessaires ici.

[1] Source : Citepa (inventaire CCNUC, format « Plan Climat »), Mai 2011

[2] Journaliste-reporter qui s’engage dans la protection de l’environnement et plus particulièrement sur la sensibilisation du grand public sur cette thématique

[3] PDG du groupe Lafarge, leader mondial des matériaux de construction (ciment, béton, granulats, …)

[4] Le greenwashing (aussi appelé éco-blanchiment en français) est un procéde marketing ou de RP utilisé par une organisation ou une entreprise afin de se donner une image écologique alors qu’aucune action concrète ne vient corroborer cette image

[5] Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques


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