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Un nouveau jour de Sarah Rayner

Par Karine Simon @karine59630

Le 22 février 2015

Synopsis :

Karen, veuve depuis peu et mère de deux jeunes enfants, est confrontée à la mort de son père. Abby, épuisée par le quotidien auprès de son fils autiste, est en instance de divorce. Michael, fleuriste, est contraint de déposer le bilan. Les destins de ces trois personnages vont se croiser derrière les portes closes de la clinique psychiatrique de Brighton.Là-bas, ils prennent part à des groupes de parole et se lient à d’autres pensionnaires atteints de troubles semblables aux leurs. Parmi eux, Lillie, une animatrice télé, qui finira par mettre fin à ses jours… Grâce au soutien à la fois distant et aimant de l’équipe soignante, les autres reprennent pied dans l’existence pour retrouver le goût de rire.

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- 410 pages – Traduction : Philippe Mothe -

Les premières lignes :

Johnnie s’efforce d’ouvrir la lourde porte métallique de la clinique sans faire tomber la pile de dossiers qu’il tient coincée contre sa poitrine.

« Ah, Johnnie, l’interpelle Gillian au moment où son sac de voyage glisse de son épaule. Dieu merci, vous voilà ! »…

Mon avis :

J’avais beaucoup entendu parler de Sarah Rayner lors de la parution en France de son précédent roman, L’instant d’après. Un roman que je n’ai pas eu l’occasion de lire mais qui est toujours dans ma wish-list. Alors quand j’ai eu l’occasion de découvrir son nouveau roman, je ne me suis pas faite priée.

Avec un nouveau jour, nous suivons en particulier trois personnages, Karen, Abby et Michael. Ils ne se connaissent pas, mais ils vont se croiser dans une clinique psychiatrique de Brighton.

Au départ, nous suivons de manière alternée, la vie des trois protagonistes quelques mois avant leur entrée à Moreland’s Place (il s’agit du nom de la clinique), et nous allons alors comprendre ce qui les a amené à craquer émotionnellement et psychologiquement.

Tout d’abord, il y a Karen, une jeune mère de famille. Elle a deux beaux enfants, mais il y a deux ans, elle a perdu son mari brusquement. Elle a tenté de reprendre le dessus et de sauver la face avec brios, mais malheureusement son père atteint de la maladie d’Alzheimer décède brusquement lui aussi. Karen se retrouve alors submergé par le chagrin, et n’arrive plus à luter contre cette tristesse qui l’envahit toute entière.

Ensuite il y a Abby, elle aussi maman. Son petit garçon, Callum, a sept ans. Mais il est autiste et par conséquent très difficile à gérer. Abby se débat toute seule pour s’occuper de lui. Elle adore son fils. Malheureusement Gleen, son époux a complètement démissionné de sa fonction de père mais aussi de sa fonction de mari. Il a d’ailleurs décidé de divorcer et de vendre la maison. La perte de cette maison et de tout ce que cela incombe comme changement pour sa vie future mais surtout pour la vie de Callum perturbe grandement Abby, elle finit par craquer.

Enfin, il y a Michael, un fleuriste. Il adore son métier, son magasin. Il est fier de sa réussite et de sa famille, surtout de ses deux grands enfants qui vont à l’université. Malheureusement, le plus gros client de son magasin change de fournisseur, et ce sera la faillite et la dégringolade pour Michael. Il va perdre l’estime qu’il avait pour lui, le gout à la vie. Il n’éprouvera plus rien, ni colère, ni bonheur, juste le vide et le néant, alors comment s’en sortir.

Ce roman s’est le destin croisé d’âmes brisées par la vie. C’est très bien écrit, et je trouve que c’est un roman qui ouvre les yeux sur la gravité de l’état dépressif. Il n’y a pas de petite dépression, chacun vit avec le poids de la sienne et c’est déjà bien trop. Je ne sais pas si je suis très claire dans mes propos et si vous comprenez ce que je veux dire. La dépression est une maladie silencieuse, et pernicieuse. C’est aussi une maladie « individuelle », qu’on cache comme un mal honteux.

La force de ce roman, c’est aussi la profondeur des personnages qui sont terriblement attachants, chacun à leur manière, avec leurs défauts mais aussi leurs qualités. Malgré que ce soit un roman assez sombre et triste, vu les circonstances, j’ai apprécié les petits passages assez rigolos qui se déroulent à la clinique, ils apportent la lueur d’espoir pour toutes les personnes atteintes de dépression.

En bref, avec Un nouveau jour, Sarah Rayner entraîne le lecteur dans un roman juste et sincère qui parle avec délicatesse du sujet difficile qu’est la dépression. C’est un roman que je n’oublierai pas, c’est certain !

Je remercie chaleureusement Les Editions Michel Lafon pour leur confiance

Ce roman est disponible depuis le 19 février 2015 chez votre libraire.



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