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La duchesse de Varsovie, un film audacieux mais pas totalement abouti

Par Filou49 @blog_bazart
22 février 2015

morder_affiche_hd-21a9dJ'ai eu la chance, grace au distributeur du film Epicentre Films de voir il y a quelques semaines en avant première, "La Duchesse de Varsovie", un film de Joseph Morder avec Alexandra Stewart et Andy Gillet  qui sort en salles ce mercredi 25 février, un film très singulier et ambitieux, du moins sur le papier.

Cette originalité réside en particulier dans ses décors, puisqu’il a été tourné en studio avec des décors peints. La duchesse de Varsovie est un long métrage exclusivement tourné en studio qui recrée ainsi un Paris sublimé, exclusivement fait de peinture et de carton-pâte.

On ne peut qu'être assez admiratif devant cet univers bariolé (évoquant notamment  les peintures de Pissaro ou de  Monet Dufy) d'un Paris à la fois fantasmagorique, nostalgique et à la fois si réel, et on saluera le travail incroyable de la décoratrice Chloé Cambournac et du  peintre Juliette schwarz, ainsi que celui du chef opérateur  de Benjamin Chartier.

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Malheureusement tout ce dispositif, aussi visuellement splendide soit il finit par tourner assez vite à l'exercice de style, brillant, mais un peu vain.

On ne voit assez vite plus que l'artifice, s'agaçant souvent devant la façon dont les ( faux) personnages secondaires sont amenés, ou la façon dont les acteurs peuvent jouer, très théâtralement, à l'intérieur de ce dispositif, ainsi certaines séquences où les monologues des acteurs qui jouent face caméra sonnent assez faux.

Cela est d'autant plus dommage que le sujet du film est fort puisqu'il convoque les fantomes de la Shoah à travers ce beau personnage de Nina joué par une Alexandra Stewart dont on a lu les mémoires récemment,  une émigrée juive polonaise qui va réveler à son petit fils son passé  effroyable qu'elle a toujours cherché à dissimuler…

Et si le moment de la révélation finale est un moment fort, même assez bouleversant, reconnaissons le, d'autres scènes n'ont hélas n'ont pas l'intensité que l'on aurait aimé

Sur un procédé proche, des cinéastes comme Lars Von Trier ( Dogville, Mandalay) ou Alain Resnais  (avec ses derniers films notamment) parvenaient en fait un peu mieux à concilier l'audace formelle et justesse du fond. 

Bref, un film qui tente et réussit une vraie prise de risque esthétique,  mais qui demeure sans doute un peu trop hermétique pour ne convaincre qu'une petite frange de spectateurs, les plus roués à ce genre de cinéma presque experimental...dommage!!

Bande-annonce : La Duchesse de Varsovie


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