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Le Zoo de Mengele de Gert Nygårdshaug

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Chronique réalisée par SéverineSéverine

:star: Le Zoo de Mengele de Gert Nygårdshaug

Le Zoo de Mengele de Gert NygårdshaugNombre de pages :  416
Editeur :  J’ai Lu
Date de sortie :  4 juin 2014
Collection :  Grands Formats
Langue :  Français
ISBN-10:  2290083232
ISBN-13:  9782290083239
Prix Editeur :  19,90 €
Disponible sur Liseuse : OUI

Son résumé :

La vie du jeune Mino Aquiles Portoguesa, chasseur de papillons, changera à jamais le jour où il verra son village et sa forêt réduits à néant par les grandes compagnies pétrolières américaines, et tous ceux qu’il aime tués ou envoyés dans les bidonvilles des mégapoles surpeuplées.

Alors il deviendra le bras armé de cette Amazonie que l’homme blanc foule au pied, de tous ces pauvres gens sacrifiés au nom du progrès.

Alors il les tuera à son tour.

Tous. Un par un.

Mon avis :

Mino Aquiles Portoguesa, six ans, vit dans un village au cœur de la forêt amazonienne. Pour lui, c’est le paradis : entouré d’une flore luxuriante et d’une faune abondante, il passe ses journées à chasser de magnifiques papillons que son père revend. Avec sa famille, il vit chichement dans une très modeste demeure mais ils sont heureux. Arrivent les Americanos, venus extraire du pétrole et donc abattre la forêt du village. Toute tentative de rébellion est durement réprimée car les armeros, hommes armés à la solde des Américains, n’hésitent pas à tuer les hommes qui plaident leur droit de propriété et à violer les femmes. Mino pense alors que la solution est d’éliminer le chef des armeros, Felipe Cabura, pour sauver le village. Et il y arrive, malin comme il est, avec l’aide de son ami Pepe ! Seulement, le meurtre de Felipe Cabura ne fait qu’augmenter le nombre d’armeros au village. Les villageois décident enfin d’agir, notamment en sabotant les machines et autres foreuses pour l’extraction du pétrole. Pour y couper court, d’autres armeros arrivent encore et massacrent les habitants et détruisent leur village. Seul Mino, parti chasser des papillons, y réchappe. En fuyant, Mino fait la rencontre d’Isidoro, un magicien ambulant, qui se produit de village en village. Isidoro initie Mino à la magie et ensemble, ils parcourent l’Amazonie, et découvrent une terre ravagée par la déforestation, l’appauvrissement des sols, la disparition d’espèces animales mais aussi des peuples opprimés, vivant dans la misère des bidonvilles ou massacrés. Les armeros changent de nom et deviennent carabineros, comanderos ou autre mais commettent les mêmes actions. Tout cela conforte Mino dans sa haine des Americanos et de tous les hommes qui détruisent la nature, et ainsi, notre jeune garçon devient en grandissant le plus grand terroriste « écologique » de tous les temps, s’attaquant, avec ses trois fidèles compagnons partageant les mêmes idées, aux grands groupes industriels et à leurs dirigeants et patrons.

Le Zoo de Mengele est donc un roman très engagé, s’attachant à décrire avec précision les effets de la destruction de la forêt amazonienne, poumon de la planète. Écrit en 1989, il reste pourtant d’actualité. En lisant ce roman, je me suis demandé si l’on pouvait justifier le terrorisme au nom de la défense de la planète, de la nature et des peuples disparus (par exemple, les Indiens massacrés). Certes, il s’agit d’un terrorisme qui cible les « méchants », les puissants du monde qui détruisent et font du profit, mais cela reste du terrorisme. En admettant qu’il s’agit bien d’une fiction avec un arrière-plan réel, je n’ai pu que me sentir concernée, et convaincue, par les arguments de Mino et ses acolytes. C’est d’ailleurs, ce qui se passe dans le roman : l’opinion publique est largement favorable au groupe terroriste surnommé Mariposa (papillon en espagnol), en référence aux images de papillons laissés par les membres du groupe pour signer leurs actions, toujours grandioses et spectaculaires.

Si l’engagement de l’auteur est très présent dans le roman, c’est aussi l’histoire d’un garçon qui grandit dans un monde difficile et que l’on suit jusqu’à l’âge de vingt ans et quelques. Il est tour à tour chasseur de papillons, magicien, prisonnier, torturé, étudiant, terroriste. Il rencontre l’amour en la personne de Maria Estrella, et leur histoire est belle et sensuelle. Mais c’est surtout l’amitié incroyable qui se tisse entre Mino, Orlando, Jovina et Ildebranda les quatre terroristes du groupe Mariposa, qui m’a touchée et que j’ai appréciée. Deux jeunes hommes et deux jeunes femmes qui, par leur incroyable ingéniosité mais aussi leur loyauté indéfectible, vont faire trembler la planète et les puissants. Gert Nygårdshaug n’est pas seulement un militant, c’est aussi un très bon conteur d’histoires et pas une seconde je ne me suis ennuyée dans ma lecture ! Il y a de la magie dans ce roman, et on bascule parfois dans un univers fantasque : des plantes aux propriétés miraculeuses, des trésors enfouis au fond de la mer… La fin du roman est brutale mais heureusement la suite, Le crépuscule de Niobé, vient de paraître !

Excellent

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Chronique réalisée par SéverineSéverine

:star: Le Zoo de Mengele de Gert Nygårdshaug

Le Zoo de Mengele de Gert NygårdshaugNombre de pages :  416
Editeur :  J’ai Lu
Date de sortie :  4 juin 2014
Collection :  Grands Formats
Langue :  Français
ISBN-10:  2290083232
ISBN-13:  9782290083239
Prix Editeur :  19,90 €
Disponible sur Liseuse : OUI

Son résumé :

La vie du jeune Mino Aquiles Portoguesa, chasseur de papillons, changera à jamais le jour où il verra son village et sa forêt réduits à néant par les grandes compagnies pétrolières américaines, et tous ceux qu’il aime tués ou envoyés dans les bidonvilles des mégapoles surpeuplées.

Alors il deviendra le bras armé de cette Amazonie que l’homme blanc foule au pied, de tous ces pauvres gens sacrifiés au nom du progrès.

Alors il les tuera à son tour.

Tous. Un par un.

Mon avis :

Mino Aquiles Portoguesa, six ans, vit dans un village au cœur de la forêt amazonienne. Pour lui, c’est le paradis : entouré d’une flore luxuriante et d’une faune abondante, il passe ses journées à chasser de magnifiques papillons que son père revend. Avec sa famille, il vit chichement dans une très modeste demeure mais ils sont heureux. Arrivent les Americanos, venus extraire du pétrole et donc abattre la forêt du village. Toute tentative de rébellion est durement réprimée car les armeros, hommes armés à la solde des Américains, n’hésitent pas à tuer les hommes qui plaident leur droit de propriété et à violer les femmes. Mino pense alors que la solution est d’éliminer le chef des armeros, Felipe Cabura, pour sauver le village. Et il y arrive, malin comme il est, avec l’aide de son ami Pepe ! Seulement, le meurtre de Felipe Cabura ne fait qu’augmenter le nombre d’armeros au village. Les villageois décident enfin d’agir, notamment en sabotant les machines et autres foreuses pour l’extraction du pétrole. Pour y couper court, d’autres armeros arrivent encore et massacrent les habitants et détruisent leur village. Seul Mino, parti chasser des papillons, y réchappe. En fuyant, Mino fait la rencontre d’Isidoro, un magicien ambulant, qui se produit de village en village. Isidoro initie Mino à la magie et ensemble, ils parcourent l’Amazonie, et découvrent une terre ravagée par la déforestation, l’appauvrissement des sols, la disparition d’espèces animales mais aussi des peuples opprimés, vivant dans la misère des bidonvilles ou massacrés. Les armeros changent de nom et deviennent carabineros, comanderos ou autre mais commettent les mêmes actions. Tout cela conforte Mino dans sa haine des Americanos et de tous les hommes qui détruisent la nature, et ainsi, notre jeune garçon devient en grandissant le plus grand terroriste « écologique » de tous les temps, s’attaquant, avec ses trois fidèles compagnons partageant les mêmes idées, aux grands groupes industriels et à leurs dirigeants et patrons.

Le Zoo de Mengele est donc un roman très engagé, s’attachant à décrire avec précision les effets de la destruction de la forêt amazonienne, poumon de la planète. Écrit en 1989, il reste pourtant d’actualité. En lisant ce roman, je me suis demandé si l’on pouvait justifier le terrorisme au nom de la défense de la planète, de la nature et des peuples disparus (par exemple, les Indiens massacrés). Certes, il s’agit d’un terrorisme qui cible les « méchants », les puissants du monde qui détruisent et font du profit, mais cela reste du terrorisme. En admettant qu’il s’agit bien d’une fiction avec un arrière-plan réel, je n’ai pu que me sentir concernée, et convaincue, par les arguments de Mino et ses acolytes. C’est d’ailleurs, ce qui se passe dans le roman : l’opinion publique est largement favorable au groupe terroriste surnommé Mariposa (papillon en espagnol), en référence aux images de papillons laissés par les membres du groupe pour signer leurs actions, toujours grandioses et spectaculaires.


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