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Île de Ré : 5 millions d'euros pour rendre une digue plus esthétique ?

Publié le 26 février 2015 par Blanchemanche

Un aménagement purement esthétique pourrait faire grimper la facture dans l'île de Ré, un surcoût des travaux difficile à digérer pour les élus

Île de Ré : 5 millions d'euros pour rendre une digue plus esthétique ?
Le projet de risberme concerne 1,6 km de la digue des Doraux, comme le montre Jean-Jacques Blanc, premier adjoint au maire de Saint-Clément-des-Baleines© PHOTO ROMUALD AUGÉL'histoire pourrait faire sourire si elle ne touchait pas à la protection des populations. Du côté des élus rétais, en tout cas, le ton est presque désabusé quand ils évoquent les nouvelles demandes de l'État liées à la digue de Saint-Clément-des-Baleines, en Charente-Maritime.Ainsi, un inspecteur du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie s'est rendu sur place il y a quelques semaines. Il y a estimé que la digue des Doraux présentait un intérêt patrimonial. Le Conseil général ayant prévu un enrochement, « le ministère de l'Écologie a fait faire une étude pour concilier la prise en compte du site classé et les impératifs de sécurité, en particulier en adaptant la forme de la nouvelle digue : pas un enrochement droit mais avec un palier, une risberme », indique la préfecture. Cet aménagement serait réalisé sur toute la digue, soit 1,6 kilomètre.

Intérêt uniquement paysager

Premier écueil, « nous n'avons pas été consultés par qui que ce soit […] L'inspecteur a fait son rapport seul dans son coin », déplore Jean-Jacques Blanc, premier adjoint au maire de Saint-Clément-des-Baleines.Deuxième écueil, « cela n'a aucun intérêt sauf paysager », assène le président de la Communauté de communes de l'île de Ré, Lionel Quillet. Si la risberme n'a « aucun rôle technique positif, il ne faudrait pas qu'elle ait des effets négatifs », ajoute-t-il.Aussi les études menées pendant trois ans et demi sur ce projet de digue sont en cours de révision pour s'assurer que la risberme « ne fragilisera pas la digue » et qu'il y aura toujours « une garantie de non-franchissement de l'eau », explique Jean- Jacques Blanc.

Surcoût de 3 à 5 millions d'euros

En ce sens, une réunion s'est tenue le 12 février, une autre aura lieu vendredi 6 mars pour affiner le montant d'une telle réalisation. Lionel Quillet évoque un possible surcoût de l'ordre de « 3 à 5 millions d'euros » supplémentaires.L'appel d'offres initial était de 10 millions d'euros. La préfecture explique que l'aménagement de la risberme « nécessite un élargissement de la digue, qui pourrait être compensé financièrement par l'abandon du couronnement du parapet de haut de digue en maçonnerie, par exemple ». Le possible surcoût est d'autant plus difficile à digérer pour les élus rétais que, selon le président de la Communauté de communes, l'État ne serait pas sur les rangs pour financer l'aménagement qu'il demande.
L'État ne serait pas sur les rangs pour financer l'aménagement qu'il demande
L'autre question importante concerne le délai des travaux. Saint-Clément-des-Baleines fait partie des huit projets prioritaires du Conseil général (1). Les travaux doivent normalement débuter en automne. « Des réunions techniques sont en cours afin de faire aboutir ce projet dans les meilleurs délais, en tenant compte des impératifs de sécurité et de préservation du patrimoine mais sans décaler la date des travaux », explique la préfecture. « Nous ne dérogerons pas au calendrier », affirme fermement Lionel Quillet.(1) Il s'agit de Saint-Trojan-les-Bains et Boyardville dans l'île d'Oléron, Aytré/Angoulins, Esnandes, Port-des-Barques, La Flotte-en-Ré, Loix-en-Ré et Saint-Clément-des-Baleines.Publié le 26/02/2015 à 06h00 , modifié le 26/02/2015 à 08h44 par 
http://www.sudouest.fr/2015/02/26/une-digue-paysagere-1841955-1391.php

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